Bernadette Cazier, la petite fille qui figurait toujours sur la photo

Bernadette Cazier, la petite fille qui figurait toujours sur la photo

Bernadette, dans sa maison de la rue du général-de-Gaulle

L’Histoire de Bernadette Cazier est  parallèle à celle de sa commune. On la voyait, toujours présente lors des grands événements. Au fil des ans, elle a habité dans des quartiers très différents. Elle a été le témoin de l’urbanisation d’après-guerre qui a transformé considérablement le paysage urbain. 

Bernadette est née le 19 août 1943

dans les locaux de l’ancienne mairie qui se trouvait alors rue du Général De Gaulle. Elle était là 7eme d’une fratrie de 9 enfants. Son père, Secrétaire général, y occupait un logement de fonction. « Pendant la Guerre, à cause des bombardements et des transports qui n’était pas sûrs, ma mère a préféré accoucher à la maison »,explique-t-elle.  Sa petite enfance a été bercée par les histoires de ce quartier encore traumatisé par le bombardement de mai 1940 qui avait détruit le carrefour Franklin tout proche, faisant plusieurs morts. Mais, ce que Bernadette retient surtout de cette époque, ce sont les commerçants du voisinage : « On trouvait de de tout », se souvient-t-elle. « À deux pas, il y avait le magasin de chaussures, le bijoutier, le boucher, le boulanger, la droguiste, le pharmacien, la mercerie, le tapissier et bien sûr le café, qui lui, existe toujours » Elle poursuit :  Cette rue du Général De Gaulle était vraiment très vivante. Il y avait les charrettes à cheval de la Brasserie et des marchands de charbons qui sillonnaient la rue. Parfois, mes parents m’envoyaient faire les courses au magasin « les Coopérateurs », situé tout au bout de la rue et où les tarifs étaient meilleurs marché.  Chaque soir, mon père se rendait à la ferme Barbry, alors en pleine campagne avec un bidon de cinq litres qu’il se faisait remplir de lait. Le lait, ’était l’aliment de base de la famille, à l’époque. » 

La.rue de Gaulle en 1950.

A cause de ses fonctions le père de Bernadette est de toutes les manifestations : les inaugurations d’équipements municipaux, les cérémonies de fin de chantier… Sur la photo officielle destinée à la presse au milieu des édiles en grande tenue, il y a toujours une petite fille. Cette petite fille, c’est Bernadette. Aujourd’hui, on peut revoir toutes ces photos dans les ouvrages d’Histoire locale. Bernadette en possède toute la collection !

En 1952 et 1953, on procède à l’inauguration du stade de Lattre-de-Tassigny. Bernadette – la petite fille, à droite, figure sur la photo.

Bernadette va souvent déménager.

Mais, elle ne quittera jamais la commune. Après la mairie, ce sera la rue Rollin, à deux pas, dans le Haut-de-Mons, puis l’Avenue Rhin-et-Danube dans une HLM de la ZUP et, enfin, elle viendra habiter dans une maison bourgeoise, accolée à la Brasserie, à l’extrémité de la rue du général de Gaulle. « J’ai vu la commune se transformer, au cours de ces décennies » constate-t-elle. « Lorsque j’étais enfant dès que l’on sortait de la rue principale, c’était tout de suite les fermes et les champs. C’est en partie ce qui explique cette transformation brutale de la ville. Il a suffi d’exproprier les fermiers et de construire sur leurs champs ». Lors du premier projet de construction des années 1950, Les Sarts, Arthur Cazier, le secrétaire général de la Ville est l’une des chevilles ouvrières de l’opération. « J’allais aux inaugurations », raconte Bernadette. « C’était plus construit qu’avant mais cela n’a pas changé fondamentalement la nature de la commune.

Avec la construction de la ZUP, dans les années 1960, c’était tout autre chose. La ville est passé en quelques années de 8000 à 25 000 habitants. De grands immeubles très hauts est très dense ont succédé aux petites maisons basses. Il est arrivé une nouvelle population surtout celle des anciens quartiers de Saint-Sauveur et des Bois-Blanc. Ils étaient perdus. Personne ne connaissait plus personne. Les rodéos et les incivilités étaient monnaie courante. Avenue Rhin-Danube, la vie était compliquée. » Même si les choses se sont améliorées, Bernadette ne retrouvera jamais la ville qu’elle a connue : « Les deux derniers Maires ont bien amélioré la situation mais la ville n’a jamais plus j’ai rien à voir avec ce qu’elle était au moment de mon enfance », conclut-elle.

Les tours America en 1975, le denier grand projet de la ZUP.

Galerie :

En 1950, dans la cour de l’ancienne mairie, la famille Cazier.
Procession des communions, à Mons. Bernadette est au premier plan sur la photo.
Seconde inauguration du stade de-Lattre-de-Tassigny en 1953. Bernadette figure toujours sur la photo.
Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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