Les éoliennes belges ont la frite… cinq fois !

Les éoliennes belges ont la frite… cinq fois !

Cette histoire belge, d’éoliennes installées à ras de la frontière et qui se répète pour la cinquième fois, n’amuse pas du tout les maires des communes limitrophes de Wannehain et Camphin-en-Pévèle, pas plus que la Communauté de communes qui les soutient. Ils sont bien décidés à se battre jusqu’au bout, même s’il s’agit du combat de David contre Goliath.

Depuis 2008 la société Windvision obtient régulièrement des services gouvernementaux belges l’autorisation d’implanter ses mâts à ras de la frontière, malgré l’hostilité des communes françaises riveraines et de ses habitants. Elle est à chaque fois retoquée par les recours en justice. Mais, nullement découragée, elle revient à la charge : « Les Belges viennent de lancer une nouvelle enquête publique, du 23 septembre au 24 octobre, ouvrant sans doute la voie au dépôt d’un cinquième permis de construire », relate le journal local. Selon la même source, toujours bien informée, «Windvision essayerait d’asphyxier financièrement ses interlocuteurs publics, contraints aux procédures et aux frais d’avocat. »Godferdom ! comment cela est-il Dieu possible ?

Tandis que les communes et même les communautés d’agglomérations vivent chichement avec des ressources réduites par l’Etat, les sociétés du Vent mènent grand train avec l’argent public des subventions des gouvernements nationaux et de l’Europe. L’association « Eolienne 60 », qui défend les riverains picards des méfaits éoliens, a calculé il y a peu, qu’en France, entre 2011 et 2018, la filière du vent, a reçu entre 72 et 90 milliards d’euros de subvention ! Le Lobby des éoliennes, bien implanté dans les couloirs des ministères de la France et auprès du parlement de Bruxelles, connaît la manière de faire souffler le vent dans la bonne direction. En va-t-il de même en Belgique ? Le sujet reste à explorer mais ce dossier des éoliennes de la frontière franco-belge, sans cesse ranimé de ses cendres, semble indiquer une certaine bienveillance de la part des autorités belges. 

Le rapport de forces est plus déséquilibré qu’il n’y paraît au premier abord. En 2020, la société Windvision a été rachetée – 100% du capital – par le géant américain de la finance BlackRock, une société dont le PDG, Larry Fink a ses entrées dans tous les parlements et même les bureaux des Chefs d’Etat. BlackRock, c’est 40 000 milliards de dollars (38 230 milliards d’euros) investis dans le Monde. Dernièrement, le fonds d’investissement a décidé de miser sur la transition écologique et de prendre une posture proclimat. Alors un match BlackRock versus Camphin-en-Pévèle cela semble déséquilibré sur le papier. Mais, cela n’impressionne nullement le maire qui déclare : « Certaines énergies sont épuisables ou non. La mienne sera inépuisable pour combattre l’implantation de ces éoliennes »

Qu’est ce qui a bien pu pousser tous ces élus de la Pévèle à se dresser vent debout, comme un seul homme, contre ce projet de mâts gigantesques érigés aux portes de leur territoire. C’est, en premier lieu leur laideur qui va défigurer la plaine de Bouvines. C’est d’ailleurs cet argument qui avait lourdement pesé auprès des juges et du préfet, lors des épisodes judiciaires précédents qui se succèdent depuis presque quinze ans. La plaine de Bouvines c’est un paysage remarquable français qui fait la fierté de la Pévèle. C’est aussi un lieu chargé d’Histoire, celui de la bataille de 1214 pendant laquelle, malgré un nombre inférieur, les troupes du roi Philippe-Auguste vont défaire une coalition des Anglais, des Allemands et des Flamands…. un acte fondateur du Royaume de France. 

Si Windvision avait la bonne idée de délocaliser son projet et de couvrir de mâts éoliens la plaine de Waterloo, c’est certain que les élus français n’y trouveraient rien à redire ! Les élus, sont aussi les porte-paroles de leur population. Dans les villages impactés par les parcs éoliens, les biens immobiliers subissent d’emblée une décote d’au moins 30 %. Les éoliennes fonctionnent suivant le principe des vases communicants. Les importants bénéfices qui tombent dans l’escarcelle des promoteurs des Champs éoliens impliquent une soustraction des poches de villageois riverains par la dévaluation de leurs biens. Un élément, bizarrement absent des débats lors des procès précédents est la dangerosité des éoliennes pour les êtres vivants. Ces installations sont toxiques pour la santé des animaux et des habitants des villages riverains. 

Les éoliennes produisent des champs électromagnétiques (CEM) de basses fréquences comparables à ceux des lignes à Haute-Tension. Ainsi, à Nozay (Loire-Atlantique), lorsqu’on y implante un parc éolien, 200 vaches en pleine forme décèdent subitement ! Quelques temps après, ce sont leurs propriétaires qui développent un cancer au cerveau et qui sont soignés par l’équipe du professeur Belpomme. Dans beaucoup de ces villages trop proches des champs électromagnétiques surgissent des problèmes de santé récurrents, inconnus auparavant : vertiges, céphalées, troubles du sommeil, épilepsie, etc. Même si on vous affirme qu’il n’y a aucun rapport scientifiquement établi entre la pollution par les champs magnétiques et ces différentes pathologies, la coïncidence est fâcheuse !  

C’est la raison pour laquelle – en principe – il y a des normes !  Aux États-Unis, suivant les recommandations d’une commission scientifique, la distance minimale entre une éolienne et une habitation a été fixée à 2 km. En Europe, cette distance minimale dépend du bon vouloir de chacun. Ainsi, en Allemagne, jusqu’à il y a deux ans, la distance était d’environ 500m sous la responsabilité des Länder. Une loi fédérale inspirée par les problèmes rencontrés, vient de modifier ces dispositions pour les installations nouvelles qui devront désormais respecter une distance 1500 m. En France, la distance minimale est de 500 m. C’est insuffisant pour éviter les problèmes mais c’est mieux que la Belgique qui a opté pour une distance de 350 m ! C’est une consolation pour les Français qui, bien souvent, sont en terme de pollution environnementale les cancres de l’Europe, de voir que les Belges ont fait mieux qu’eux dans le domaine des champs électromagnétiques toxiques délivrés par les éoliennes !  

Le projet du parc éolien de la plaine de Bouvines pose un problème juridique très intéressant.  Les mâts éoliens sont situés à 450 m des premières maisons des villages français. Ces dispositions sont conformes à la loi belge mais en contradiction avec la loi française.  Les champs électromagnétiques délivrés par le parc Windvision, s’arrêteraient-ils à la frontière, comme jadis, le nuage radioactif de Tchernobyl, ou bien viendraient-ils impacter les villages français ? C’est une belle question scientifique de première importance à poser aux experts de l’ANSES ! En tout cas, soyons beaux joueurs et saluons l’habilité des Belges dans la gestion du dossier. Tandis que ce maladroit de Poutine, subit des revers en voulant s’emparer de provinces ukrainiennes, les Belges, par un seul acte administratif d’une grande discrétion, ont annexé les communes de Wannehain et Camphin-en-Pévèle, sans même tirer un seul coup de feu !

Tout cela est-il vraiment raisonnable ? Les éoliennes vont-elles permettre de faire l’impasse sur les énergies fossiles qui provoquent un effet de serre et sur l’énergie nucléaire dont les centrales sont autant de bombes atomiques potentielles.  Pas vraiment ! Les éoliennes ne fonctionnent que lorsque le vent souffle. Elles sont une énergie intermittente qui vient en appui aux énergies traditionnelles dont on connaît les inconvénients. Malgré le subventionnement direct et indirect par la vente de leur production au-dessus du prix du Marché, le secteur éolien ne représente que 7,9 % de l’ensemble du mix énergétique. 

La Saison 5 du feuilleton « Windvision dans la plaine de Bouvines » s’annonce passionnante et pleine de rebondissements. 

Une autre histoire d’éoliennes :

Éole a perdu sa boussole, bien malin celui qui va la retrouver, Hauts de France (02, 59, 60, 62, 80)

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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