Portraits Croisés : Vins, Menuiserie et Architecture, rue Franklin (59370)

Portraits Croisés : Vins, Menuiserie et Architecture, rue Franklin (59370)

Avant la seconde Guerre mondiale,

cette ménagère qui est allée faire ses courses rue Daubresse-Mauviez, rentre chez elle, rue Franklin en longeant la fabrique de meubles Robert Mouret. C’est une bien curieuse bâtisse pour une menuiserie. Sur les trois fenêtres en demi-lunes, une seule possède des vitres tandis que les deux autres sont aveugles. Pas très facile d’y voir clair pour le menuisier Robert Mouret. La raison ? C’est que cet immeuble n’a pas été conçu pour cette fonction mais pour y pratiquer la conservation et le commerce de vin. Pour ce produit fragile, on se doit de limiter la lumière afin qu’elle ne dénature pas les grands crus ! L’architecte, Gabriel Pagnerre, avait bien intégré dans ses plans de l’immeuble, cette contrainte vinicole. Bien sûr l’endroit avait quelques défauts pour y pratiquer la menuiserie, mais, Robert Mouret avait fini par s’en accommoder….

Après la guerre,

l’un des employés de la menuiserie, Charly Wilson, épouse Jeannette, la fille de Robert. Bientôt, il devient le nouveau patron ! Il décide de tout changer. Exit les fenêtres en demi-lune ! Elles vont être remplacées par de grandes ouvertures rectangulaires pour l’atelier et même une grande vitrine pour le magasin d’exposition. Lorsque Charly prend sa retraite, il cède l’atelier à un commerçant qui vendait des canapés et bien d’autres choses. Lui-même l’a revendu à son propriétaire actuel, le cabinet d’architecture BLAU. Les architectes ont décidé de garder l’antique inscription « Fabrique de Meubles » alors qu’en réalité ils réalisent surtout des dessins d’immeubles ! Ils viennent de repeindre la façade en blanc avec l’inscription d’avant-guerre, au sommet du mur, en bleu ! Blau ?

Remords

Dans la comparaison des images précédentes, les angles de prise de vue entre la fin des années 1930 et aujourd’hui n’étaient pas les mêmes . Pas possible de se positionner de l’autre côté de la rue, comme le photographe de l’image en noir et blanc l’avait fait, sans que le sujet ne soit brouillé par des automobiles en stationnement ! Et pourtant, si ! En allant faire les courses au supermarché voisin, l’immeuble était dégagé et les conditions d’éclairage satisfaisantes ! Normalement, cela n’arrive jamais ! Le revers de la médaille c’est que la photo a dû être réalisée au moyen d’un Smartphone ! Cela ira pour cette fois ! On remarque aussi la fenêtre du toit qui semble être d’époque mais ne l’est pas du tout, comme l’atteste la comparaison avec la première photographie.

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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