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Parcmètres, neurones et micro-ondes
Eviter les contraventions en ville, demande un certain savoir-faire en matière d’utilisation des parcmètres urbains. Cette compétence ne va pas de soi dans notre environnement moderne

J’ai l’habitude de faire mes courses dans la même rue commerçante de la ville.
Il y a presque tout ce qu’il faut : un boucher-charcutier, deux boulangers, un fromager, une supérette… J’évite les supermarchés dont les boxes Internet (de plus en plus puissantes) me rendent malades. Je fais partie des 5% de personnes électro-sensibles répertoriées par l’ANSES en 2014. Sans être totalement dépourvus d’inconvénients les petits commerces sont bien moins toxiques du point de vue de la pollution électromagnétique. Y faire ses courses, va plus vite. Quand on est dans mon cas, on essaie de limiter la casse. On supprime les sources de pollution les plus flagrantes, on se bourre d’antioxydants et de divers compléments alimentaires, on mange des fruits etc.
Comme les études sur le sujet es « Ondes » sont interdites et que, à l’image de Trump, qui prétend que le réchauffement climatique est une blague, la version officielle des instances sanitaires et des médias sur le danger généré par les micro-ondes est que la pollution par les ondes n’existe pas. On trouvera même quelques scientifiques-maison pour l’attester, suivis par la presse béate et déchaînée, toujours prête à servir les grandes causes.
Comme les ondes s’attaquent à tous nos organes, régis par des courants de faible intensité, les symptômes sont variés. Cela va permettre à la « Science », auxiliaires des industries des ondes de définir le problème comme un « syndrome idiopathique ».
En d’autre termes, les effets toxiques des micro-ondes n’existent pas et on a affaire à des simulateurs !
Circulez, il n’y a rien à voir ! Un de ces effets – pourtant maintes fois observé des champs électromagnétiques sur les êtres vivants est la détérioration de la barrière hémato – encéphalique (Alan Frey, 1975). En son temps, la nouvelle ne fut guère appréciée en haut lieu. On fit refaire l’étude mais cela produisit les mêmes conclusions. Il ne restait plus qu’à déconsidérer l’avis de cet éminent professeur américain. Il fut qualifié par la presse d’outre – Atlantique de « controversé » et de « sulfureux », deux adjectifs dévalorisants destinés à faire taire les voix discordantes. Et encore cet illustre médecin a échappé à « complotiste » qui, à l’époque n’existait pas encore dans la panoplie de base du communiquant ou du journaliste bien-pensant. Si, l’affaire était entendue, du point de vue de ce qui était correct de penser, il n’en allait pas de même sur le plan médical.
Cette porosité de la barrière hémato-encéphalique permettait à tout un tas de toxines (métaux lourds, pesticides, produits divers de la chimie industrielle etc.) de pénétrer dans le cerveau et de s’attaquer aux neurones, ce qui, à terme, se traduisait par des cancers ou des maladies neurodégénératives de type Alzheimer. Un évènement récent – lois Duplomb – a été l’occasion de la production à l’Assemblée d’une étude européenne mettant en évidence la présence dans le cerveau des enfants exposés au produit… de néonicotinoides. Naturellement, comme il est interdit aux scientifiques d’explorer le sujet, on ne peut pas prouver qu’il s’agit d’une conséquence des effets induits par les ondes électromagnétiques qui baignent notre quotidien.
Mais, ces maladies invalidantes voire mortelles ne sont pas la règle générale.
Elles ne surviennent la plupart du temps qu’après des dizaines d’années d’exposition. En revanche, un phénomène qui touche tout un chacun est la dégradation de la mémoire immédiate. Quelqu’un, par exemple, vous communique son numéro de téléphone et il vous paraît évident qu’il vous sera facile de le retenir, mais, dix minutes plus tard, si vous ne l’avez pas noté vous l’avez oublié. Il existe plusieurs études sur ce phénomène. Elles en attribuent la cause à la destruction des neurorécepteurs par les ondes électromagnétiques. Avec l’ouverture de la barrière hémato-encéphalique, des débris de cellules vont s’introduire dans le cerveau, provoquer un phénomène d’oxydation, détruire les neurones, enclenchant à leur tour un effet boule de neige. A titre personnel, sans doute à cause des mesures préventives, prises pour éviter la dégradation de mon état, les choses se sont considérablement améliorées dans ce domaine. Je lis beaucoup plus vite et je retiens les informations bien mieux que du temps où je me croyais en bonne santé.

Un évènement de la vie quotidienne m’a fait mettre le doigt sur le phénomène.
Dans le quartier ou je fais mes courses, le stationnement est réglementé et de nombreux parcmètres sont plantés sur les trottoirs. Parcmètres, contraventions, taxes de stationnement, sont désormais les outils indispensables pour équilibrer les finances des grandes villes. Comme les moyens de contrôle se sont sophistiqués avec des voitures-caméras capables de dresser plusieurs milliers de contraventions en moins d’une heure, on a intérêt à payer la taxe. Oublier ou contrevenir volontairement est le plus souvent sanctionné dans les minutes qui suivent. Parfois, c’est la queue devant les parcmètres.
Il y a quelques temps, une dame se trouve devant moi.
Elle tape les deux premières lettres de sa plaque d’immatriculation. Mais pour la suite, elle a oublié. Elle fait les quelques dizaines de mètre qui la séparent de son véhicule. Elle revient et tape les trois chiffres qui suivent… mais ne peut aller plus loin. Bis repetita, la voici repartie à la recherche de l’information. De retour, elle tape les deux lettres manquantes. Pendant ce temps-là, les bras ballants, un filet à provisions à la main, je ronge mon frein. Intérieurement, j’associe à cette dame désemparée des noms d’oiseaux adaptés à son cas. Mais cette attente forcée est aussi une occasion de réfléchir. Je me dis, que, trois ou quatre ans auparavant, j’aurais peut-être fait la même chose que cette malheureuse usagère à cause de ma mémoire immédiate défaillante. Depuis, j’ai observé des techniques différentes. Il y a les modernes – surtout les jeunes – qui ont enregistré un pense-bête sur leur smartphone qu’ils consultent avant de régler électroniquement le parcmètre. Chez les plus anciens, il y a deux techniques majoritaires : le post-it collé à l’intérieur du portefeuille que l’on scotche sur l’écran et le numéro d’immatriculation écrit au stylo bille sur la paume de la main. C’est moins propre mais demande moins d’organisation que la précédente.
A l’usage, j’éprouve beaucoup de compassion pour ces malheureux usagers et n’hésite pas à leur prêter mains forte. Surtout, ces parcmètres sophistiqués demandent beaucoup d’habileté et de connaissances. La mairie devrait organiser des stages gratuits pour en expliquer l’usage. Il y a les modèles basiques de la périphérie et les modèles luxueux avec un écran tactile du centre-ville. S’ils ont le même usage, les fonctions proposées ne se situent pas au même endroit. Ainsi, lorsque je vois un usager désemparé, je n’hésite jamais d’essayer de lui inculquer les finesses de l’instrument et ses possibilités, au cas par cas. Si c’est un habitant de la ville, je fais preuve de pédagogie en partant du principe que cela pourra lui servir pour la suite. S’il vient d’une autre ville – surtout étrangère – je me dis que cela ne sert à rien. Je pianote à toute vitesse sur l’engin et laisse juste l’usager régler avec sa carte bancaire. Cela réduit le temps d’attente. Ainsi va le monde moderne. On ne sait pas où il va, mais il y va !