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Trottinettes électriques : halte aux feux, halte aux fous 

Devant la recrudescence des incendies mortels consécutifs à l’explosion des batteries ion Lithium, la presse européenne s’émeut. Dans le viseur de ces enquêtes, la trottinette électrique qui bat de sinistres records tient une place de choix. 

La trottinette, objet hérité de temps qui semblaient révolus est redevenue tendance. Elle le doit pour l’essentiel à sa batterie électrique. Elle lui permet d’accompagner les déplacements du quotidien sans aucun effort. Mais, les accidents, de ces jouets transformés en bolides sont fréquents. Ils sont parfois mortels. La pollution de l’espace urbain par des essaims de trottinettes a conduit certaines grandes ville à en interdire l’usage. La trottinette fait, ces derniers mois, la Une des journaux pour une autre raison : l’explosion de sa batterie provoque des incendies souvent mortels. « Ta vie, elle vaut 50 euros ? » : pourquoi les batteries de trottinettes électriques peuvent devenir dangereuses », titre un grand journal régional. On peut considérer cette stigmatisation comme sélective. Les objets qui utilisent les batteries au lithium pour d’es usages voisins ou différents de ceux de la trottinette sont légions. La cigarette électronique, les smartphones, les ordinateurs, les vélos et les voitures électriques, les outils de bricolage sont aussi addicts aux batteries. On estime qu’en moyenne, chaque foyer possède 15,7 objets pourvus de ces accus. Mais le champion des accidents et incendies reste la trottinette. Dans l’actualité récente, trois morts dans le Nord et quatre dans la Marne ont été le résultat d’un sinistre survenu nuitamment. La presse, bonne fille, cherche à en identifier les causes. Naturellement, les pompiers et les réparateurs de vélos et trottinettes électriques sont des bons clients. Leur diagnostic est complexe : choc sur la batterie, sollicitation trop forte, chargeurs inadaptés, défaut d’étanchéité, défauts de conception, vieillissement, qualité douteuse des composants. La batterie étant constituée d’une somme importante de petits éléments, si un seul d’entre eux est défectueux il va provoquer une réaction en chaîne qui enflamme l’ensemble. Le danger des batteries lithium est lié directement à sa technologie. Bien sûr, on limite les risques en sélectionnant les matériaux, soignant l’isolation, imaginant des dispositifs de sécurité. Mais tout cela a un coût en recherche et en frais de fabrication. Si la trottinette bat des records dans les départs de feu c’est que, beaucoup d’entre-elles sont conçues au moindre coût. Entre la trottinette des riches à plus de 1500 euros et celle des pauvres à moins de 50 euros, il y a un gouffre. Naturellement, la recherche du prix le plus bas se fait au détriment de la sécurité. A chaque drame les médias se mobilisent et montrent en boucles des images du sinistre. Les voisins convoqués expriment leur effroi. Les spécialistes de la spécialité étalent leur science réelle ou fictive. Puis, tout rentre dans l’ordre, jusqu’au prochain drame. C’est la même chose avec les attaques aux couteaux des adolescents contre leurs camarades ou leurs enseignants ou bien encore leur usage immodéré de contenus de l’Internet violents et / ou pornographiques véhiculées par des ondes électromagnétiques toxiques qui détériorent leurs jeunes cerveaux. Pour que cela change, il faudrait faire des études sérieuses et prendre des mesures impopulaires. Il faudrait faire passer la sécurité et la santé avant le sacrosaint commerce mondialisé. Ce n’est pas demain la veille, de telle sorte que si les problèmes sont plus ou moins repérés le système est irréformable. Certains pensent qu’à un certain niveau de catastrophe, une prise de conscience et un sursaut surviendront. Rien n’est moins sûr !