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L’installation du curé de Cormeilles, en mars 1899

Le curé à vélo, Archives départementales de l’Oise.

La commune de Cormeilles était en fête, dimanche dernier.

On installait le nouveau et sympathique curé, M. l’abbé Blanquart. Dès le matin, on remarquait sur la place de l’église une animation inaccoutumée. Un superbe arc-de-triomphe, orné de drapeaux, était rapidement dressé devant le portail de l’église pavoisé et décoré avec un goût exquis.

Une grande banderole blanche, bordée de rouge en surmontait le cintre et portait cette inscription : « Benedictus qui venit in nomine Domini. »

Les organisateurs méritent tous nos éloges.

Toute la paroisse était heureuse de manifester à son nouveau curé le respect et l’affection filiale qu’elle portait à ses prédécesseurs. Plus de 600 personnes se pressaient dans l’église trop petite pour la circonstance. À dix heures et demie, M. le maire et le conseil municipal, suivis de la population, se sont rendus au presbytère où M. le maire a exprimé, en termes émus, à M. le curé, ses souhaits de bienvenue et ceux du conseil municipal.

M. le curé, visiblement touché de cette délicate attention, a remercié du fond du cœur M. le maire, le conseil municipal et la population de l’excellent accueil qui lui était fait.

Du presbytère, le cortège s’est dirigé vers l’église au chant du « Veni Creator spiritus« 

Le conseil de Fabrique par la voix de son trésorier, l’honorable M. A. Polle, a exprimé à son tour à M. le curé ses souhaits de bienvenue. M. le trésorier a évoqué en passant, le souvenir bien cher des vénérables abbés Pointier, Ménard et Hugues qui ont laissé dans la paroisse d’impérissables témoignages de leur dévouement évangélique. Il a remercié Mgr l’Evêque d’avoir bien voulu répondre aux aspirations de la paroisse en lui donnant pour curé, M. l’abbé Blanquart, accessible à tous, unissant le savoir à la vertu, le dévouement à la charité

M. Polle a terminé en souhaitant au nouveau pasteur de longues années de séjour heureux à Cormeilles.

A l’issue de la messe, un « Libera » solennel a été chanté pour le repos de l’âme de notre regretté président de la République, M. Félix Faure.

On gardera longtemps à Cormeilles le souvenir de cette belle journée. »

Article extrait de, Le Moniteur de l’Oise – du 17 mars 1899

Mes notes de lecture :

Cet abbé Blanquart est celui qu’Emma Routier, la première institutrice de l’école laïque de Cormeilles vient voir dans son presbytère en mai 1899. Elle avait fait la rentrée inaugurale de l’école, en septembre 1898. Elle voulait présenter au Certificat d’Etudes, Yves Desrumeaux, un brillant élève, fils d’ouvrier agricole, et avait pour cela besoin de la bienveillance de l’abbé. A. Polle le trésorier du conseil de Fabrique habitait à l’angle de la Grande Rue et de la rue Neuve. Son fils a été le bourrelier du village, son petit-fils patron du « Café du Haut » et son arrière-petit fils, fleuriste. La famille Polle est bien connue à Cormeilles. Rue Neuve, en face des Polle on trouvait les Traversier, dont la demoiselle était la professeure de catéchisme de la paroisse. Si le président défunt, Felix-Faure, est célébré par les villageois, c’est sans doute parce qu’il est du coin. Il avait fait ses études au collège de Beauvais. C’est la raison pour laquelle, lorsqu’on a rasé le collège pour y construire le lycée, on lui a donné le nom de Félix- Faure. Pour des raisons inconnues, aucun autre établissement scolaire en France, ne porte ce nom. L’architecte du lycée Félix-Faure est Norbert Auguste Maillard. Il est né dans un village voisin, à la Chaussée du Bois d’Ecu. Il est plus connu en Uruguay et en Argentine qu’en France. Il n’est même pas mentionné par la fiche Wikipédia de « La Chaussée du Bois d’Ecu ». 

Sur le trottoir d’en face, l’école laïque : 

http://blog.prophoto.fr/le-certif-dyves-desrumeaux-en-1899/

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