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Pour lutter contre la pollution des ondes électromagnétiques, modifions les normes !
En France, on n’a toujours pas de pétrole – surtout russe – mais on a des idées ! Comme les endroits où, désormais, la pollution électromagnétique dépasse les normes admises se multiplient, l’ANFR (Agence nationale des fréquences radio) a eu une idée géniale pour résoudre à moindre frais ce problème épineux : changer à la hausse le chiffre réglementaire.

Depuis le 10 juillet 2025, L’ANFR a lancé une grande consultation publique.
Elle concerne l’évolution du seuil des points atypiques en matière de champs électromagnétiques. Depuis 2017, il était interdit d’exposer les riverains à des niveaux de champs magnétiques supérieurs à 6 V/m (Volt par mètre) pour les antennes relais du commerce. Avec la floraison des nouvelles… et notamment celles du réseau 5G, cette norme est très souvent dépassée. Le nombre des points atypiques a récemment été multiplié par six, augmentant en corolaire les litiges intentés par les riverains. Ainsi l’Agence propose que ce seuil de 6 V/m soit étendu à 9 V/m, soit 50% de hausse ! Cela permettrait de réduire les actions litigieuses. Si vous êtes contre la proposition de l’ANFR, cela ne veut pas dire que votre avis sera pris en considération, mais, si vous ne dites rien, cela vaut un accord tacite. Il n’est pas inutile de tenter de comprendre ce qui entre en jeu dans cette consultation qui concerne la règlementation des points atypiques.

A la fin des années 1970, les atteintes à la santé du public par les ondes électromagnétiques sont très marginales. En France, seuls quelques milliers d’individus sont touchés. Il s’agit essentiellement de militaires ou d’employés des aéroports. Au Danemark on désigne le nouveau syndrome comme « la maladie des radars ». Ces appareils fonctionnent sur des fréquences voisines de 2,4 Ghz. De nouvelles technologies, utilisant des fréquences similaires sont identifiées pour développer un nouveau marché : celui de l’Internet et de la téléphonie mobile. Des experts sont commissionnés pour évaluer les risques de ce virage technologique.
Le résultat de leurs travaux est diversement interprété par les compagnies d’assurance et les instances politiques. Tandis que l’Europe autorise le développement exponentiel des Champs Electromagnétiques au motif que la concurrence avec d’autres pays ne doit pas être entravée par d’hypothétiques risques pour la santé publique, les compagnies d’assurance excluent de leurs garanties les problèmes consécutifs à l’exposition aux Ondes. « Les Assurances ont pour vocation à couvrir les risques imprévisibles », expliquent-elles, « les risques prévisibles sont un domaine qui dépend exclusivement de la responsabilité du Politique ».
Depuis cette date, la population des personnes électro sensibles et les pathologies en tout genre n’ont fait que croître. En 2018, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) reconnaît 5 % d’électro sensibles dans la population française. Ce n’est pas le bon chiffre, mais cela représente quand même plus de trois millions d’individus ! Une étude suédoise, datant de quatre ou cinq ans, impressionne. Depuis les années 1950 jusqu’aux années 2020 les, émissions de champs électromagnétiques haute fréquence qui environnent le public européen, ont été multipliées par « un trillion » (1 000 000 000 000 000 000) ! Au moment de l’étude, il n’y avait pas encore de 5G ! Ce chiffre aurait besoin d’être actualisé… à la hausse !

En 1992 l’Industrie des ondes finance la mise en place de l’ICNIRP (International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection ; Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants). Cette ONG, malgré sa filiation évidente avec les industriels des ondes, se prétend un organisme scientifique indépendant. Elle se propose d’établir des normes en matière de radiations électromagnétiques. Elle parvient à mettre sous tutelle les différentes agences gouvernementales de sécurité sanitaire et même… la Commission des ondes de l’OMS. Elle établit une distinction entre les ondes ionisantes (rayons X, rayons alpha etc.), dangereuses pour la santé des êtres vivantes et les ondes non ionisantes (smartphones, antennes relais, Wifi etc.) qui, selon elles, seraient totalement inoffensives.
Mais, des travaux comme ceux d’Allan H. Frey (1975) mettent en évidence l’ouverture de la barrière hématoencéphalique, (entre le système sanguin et le cerveau) sous l’effet des champs électromagnétiques des ondes du commerce. Cela signifie que le cerveau n’est plus à l’abri et que les substances toxiques présentes dans le sang peuvent y pénétrer. C’est fâcheux, car c’est la porte ouverte à différentes pathologies telles que les cancers et les maladies neuro dégénératives de type Alzheimer. C’est aussi cette même ICNIRP qui préconise la puissance d’émission des antennes relais (de 41 V /m à 61 V / m, selon les fréquences). Ces normes stratosphériques laissent beaucoup de gens circonspects. Ainsi le Conseil de l’Europe recommande des antennes-relais ne dépassant pas 0,6 V/m, mais c’est juste un conseil, pas une contrainte. Certains pays sont raisonnables : 6V/m, en Italie, en Pologne au Luxembourg en Chine et en Russie. Ce n’est pas le cas de la France qui applique quasiment à la lettre les recommandations de l’ICNIRP (de 36 V /m à 61 V / m). 36 V /m, c’est énorme ! Il ne fait pas bon de résider juste à côté d’une antenne émettant 36 V /m ! Normalement, cela n’arrive pas ! Encore que ! Un petit coup d’œil sur les antennes relais implantées en ville pourront vous permettre de forger votre propre opinion sur la question. Il est admis qu’une forme de sobriété en matière d’émission de champs électromagnétiques peut aider à maintenir le public en bonne santé.

C’est là qu’entrent en scène les points atypiques. Ce sont des endroits proches d’antennes relais où le degré de radiation est plus important que celle de valeur moyenne. Pour l’ANFR, jusqu’alors le seuil à ne pas dépasser était 6V/m. En cas de dépassement, l’Opérateur coupable était invité à revoir son installation pour rentrer dans les clous !
Ça, c’est la théorie !
En pratique, les choses vont différemment. Avec la 5G et l’installation de nouvelles antennes relais un peu partout, ce seuil est bien souvent franchi. Le nombre de points atypiques sur le territoire français a été multiplié par six ces dernières années tandis qu’en milieu urbain 5 % des mesures réalisées par l’ANFR chez les riverains des antennes relais dépassent désormais ce seuil d’alerte. Bien sûr, pour les opérateurs de l’Internet et de la téléphonie, il serait bien plus économique de relever le seuil de 6 à 9 V / m. Tout rentrerait dans l’ordre sans dépenser le moindre centime d’euro supplémentaire.
Mais, du point de vue de la santé publique, est-ce bien raisonnable ? 6 V / m, ce n’est pas anodin ! C’est même un chiffre énorme. Un exemple récent, à Mazeyrat d’Allier, en 2021, est très intéressant. Après l’installation d’une nouvelle antenne relais, le troupeau d’un éleveur se met à dépérir. Certaines vaches sont malades tandis que d’autres décèdent. Malgré une décision du tribunal administratif demandant à l’opérateur de couper l’antenne le temps que les causes du problème soient déterminées, l’éleveur a dû mettre un terme à son activité. Le Conseil d’Etat a donné gain de cause à Orange et ordonné que l’antenne soit rallumée. L’argument de l’Opérateur a fait mouche :« Les champs électromagnétiques ont été mesurés à 0,79 V/m alors que les seuils maximaux réglementaires pour la téléphonie mobile sont compris entre 36 et 61 V/m ».
On peut tirer de cette étude de cas plusieurs enseignements : 0,79 V/m c’est beaucoup moins que 6 V/m mais cela tue les vaches ! Ce qui n’est pas bon pour les animaux est rarement bon pour les gens ! L’autre leçon, c’est que lorsqu’une norme est mise en place – aussi farfelue et peu scientifique soit-elle – elle fait loi devant les tribunaux et aucun recours juridique n’est plus possible, même s’il en va de votre existence. Enfin, il est très curieux de demander au public son avis sur un problème scientifique dans un contexte où les études sur la question sont proscrites et où c’est l’Omerta dans les médias sur le sujet. C’est un peu comme tendre une corde à quelqu’un dont on a la santé à charge et lui demander de se la passer lui-même le nœud coulant autour du cou !
PS : N’oubliez pas de signer la pétition !
https://r.mailing1.agirpourlenvironnement.org/mk/mr/sh/WCPxRrNLV1LtwuJ1vUnCbEKWr4OExbw9/cEKDJMyR2qeO
Autres pollutions :
http://blog.prophoto.fr/du-plomb-dans-nos-assiettes-ou-la-punition-du-marche/