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Phonegate émet des réserves sur la « Science industrielle »
Phonegate n’est pas convaincue par le dernier rapport de la Commission des Ondes de l’OMS. Selon cette dernière, les technologies des ondes électromagnétiques et en particulier l’usage intempestif du Smartphone n’auraient aucun impact sur l’utilisateur. Phonegate n’en revient pas !
Phonegate est une association de type 1901.
Ses objectifs sont « la reconnaissance, la protection et la défense de la santé des utilisateurs de téléphonie mobile ». C’est ainsi qu’elle s’est illustrée, il y a peu, en dénonçant la fraude massive des fabricants de Smartphones. C’est ce qu’on a appelé le « Scandale Phonegate ». Beaucoup de modèles trichaient sur leur débit maximum (DAS ; Débit d’Absorption Spécifique), censé garantir à l’utilisateur une sécurité minimale. Plus de 50 modèles – qui bénéficiaient jusque-là de la longanimité des Agences officielles – ont dû être rappelés.
Cela a coûté quelques tracas et pas mal de sous aux fabricants fraudeurs. Phonegate ne s’est pas fait que des amis en menant ce combat. Inutile de chercher un complément d’information dans Wikipédia, l’encyclopédie du net. La page « Phonegate » a été supprimée, le 13 janvier 2021. C’est ce qui s’appelle la liberté de l’information !
Comment expliquer cette différence de points de vue entre les associations de défense de l’environnement, de la santé, des consommateurs et les industries des ondes ? Les deux parties revendiquent pourtant une approche scientifique de la question. C’est que, désormais, il existe deux branches distinctes de la science. Elles ont divergé sans qu’on y prenne garde, comme deux locomotives après l’aiguillage d’une voie de chemin de fer qui auraient pris deux chemins différents. Il existe désormais la « Science industrielle » et la « Science, scientifique indépendante et bienveillante » pour reprendre l’intitulé d’une association savante qui exerce dans le domaine médical. Par commodité, nous l’appellerons « l’Autre Science ».
La « Science industrielle » est à « l’Autre Science » ce que le frelon asiatique est à l’abeille mellifère.
C’est une espèce invasive qui colonise l’espace au détriment des primo-occupants. La « Science industrielle » se caractérise par les moyens financiers considérables dont elle dispose. Elle peut bénéficier de la caution de scientifiques très diplômés appartenant à des universités de bonne réputation (pas toujours). Cette cohorte de scientifiques est très bien rémunérée. Elle perçoit de manière directe ou indirecte un financement des industriels ou des groupes financiers impliqués dans le commerce des ondes. C’est peut-être la raison pour laquelle ses conclusions sont toujours très rassurantes à propos des dangers de ces technologies pour la santé des êtres vivants.
Leurs communications sont toujours attendues par les médias et reproduites à la virgule près. Bien souvent, les milliardaires qui possèdent les moyens d’information peuvent être, par le biais de leurs autres sociétés, des opérateurs des ondes. Tous ces médias “main stream” sont influencés par la puissance financière du commerce international des ondes. La presse « scientifique » – et notamment celle qui s’adresse au corps médical – est aussi tributaire de la manne financière du lobby des ondes. D’ailleurs, dans certains groupes, leaders sur ce marché spécialisé, on a fusionné la Rédaction et le service de Publicité. Le corps médical – dans sa majorité – est influencé… de même que ses organismes médicaux représentatifs, officiels ou bénévoles. Lorsque, dans ces milieux on évoque « la Science », il faut toujours traduire par « Science industrielle ». Les éléments de langage de la « Science industrielle » sont reproduits à l’infini par les médias et finissent par apparaître aux professionnels de santé et au public comme la vérité établie.
« L’Autre Science » a bien du mal à se faire entendre.
Elle ne survit que par le militantisme et le bénévolat. Elle ne peut lever que quelques maigres fonds par souscription auprès du public attaché à ses valeurs. Il est très difficile pour « L’Autre Science », de se rendre visible. Elle n’est jamais invitée dans les médias. Les livres qui mettent en cause les effets des ondes ne trouvent pas d’éditeur, d’autant plus que les propriétaires des maisons d’édition sont peu ou prou les mêmes que ceux des médias. Les auteurs de « L’Autre Science » sont réduits à se faire éditer à l’étranger. Il faut vraiment qu’ils aient le serment d’Hippocrate chevillé au corps car ils sont attaqués ad hominem par les snipers rétribués de la science industrielle et des médias. Les éléments de langage les plus courants sont « controversé », « sulfureux », ou « complotiste ». Le but est de discréditer les travaux de « l’Autre Science » auprès du plus large public tout en terrorisant leurs auteurs afin qu’ils rentrent dans le rang.
La dernière prise de position de l’OMS s’inscrit dans le cadre de cette guerre de communication.
L’Organisation, dans une étude récente conclut à « l’absence de risques de cancers du cerveau liés à l’usage des téléphones portables ». Ce résultat est tout à fait miraculeux. En 2011, au grand dam de l’industrie des ondes, un groupe de trente-et-un chercheurs, provenant de quatorze pays, mandatés par la même OMS avait classé comme “cancérogènes possibles” les champs électromagnétiques de radiofréquence. Ces réserves n’avaient pourtant pas freiné le développement exponentiel du Smartphone. Plus de dix ans plus tard alors que l’outil est dans toutes les poches, qu’il fait l’objet d’utilisations déraisonnables, que « Santé Publique France » pointe une multiplication par quatre des glioblastomes, voici que le Smartphone serait devenu totalement inoffensif pour la santé ! Phonegate s’insurge car la nouvelle Commission des ondes de l’OMS n’a retenu que 63 études sur les 5379 disponibles. Elle conteste cette méthodologie du sondage pour statuer d’un problème mondial de santé publique.
Surtout, Phonegate a de grand doutes sur l’impartialité des Scientifiques choisis par l’OMS. « Parmi les auteurs principaux de l’étude de l’OMS, trois sont membres de l’ICNIRP : Ken Karipidis (Australie, Radioprotection), Maria Blettner, (Allemagne, Épidémiologie), et Martin Röösli (Suisse, Épidémiologie environnementale) », explique-t-elle.
En effet, l’ICNIRP (International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection), organisme autoproclamé de régulation de l’usage des ondes électromagnétiques, qui se présente comme indépendant est financé par les industriels du secteur. Qu’il soit arrivé à noyauter complètement la Commission des ondes de l’OMS, pose question. Comme l’OMS reçoit aussi directement des financements de ce même secteur des Industriels des ondes, on peut concevoir la méfiance des tenants de« l’Autre Science ». Ce dernier rapport de l’OMS qui exonère les industriels des ondes de conséquences fâcheuses de cette technologie sur la santé humaine n’a pas surpris tout le monde.
Dans un article du 13 août 2023, Joel Moskowitz (la Maison du XXIe siècle, Canada) {1} met en garde sur le processus de nomination du groupe d’experts chargé de trancher la question. Il a intitulé l’article « L’OMS fait évaluer la dangerosité des ondes par les amis de l’industrie ». Il aurait pu aussi l’appeler « Chronique d’une catastrophe annoncée » ! Joel Moskowitz connaît bien la question de la pollution des ondes. Quand il n’écrit pas d’articles, il est enseignant -chercheur à la faculté de la School of Public Health de l’Université de Californie, Berkeley et a cosigné ses propres études sur le problème. Il note que sur les vingt et un experts désignés par l’OMS, « Onze sont actuellement ou ont été affiliés à l’ICNIRP » et que « Huit des vingt et un experts ont publié seulement huit articles ou moins sur les CEM selon les archives de l’EMF-Portal, qui comptent 37 000 publications ». Il relève, « qu’aucun des 250 scientifiques spécialistes des CEM qui ont signé « l’Appel international des scientifiques spécialistes des CEM », alertant les autorités « n’a été sélectionné par l’OMS pour faire partie du groupe de travail », pas plus que « pour travailler sur les dix rapports de recherche que le groupe d’étude examinera », malgré plus de 2000 publications sur le sujet.
Et de conclure : « Apparemment, l’OMS a biaisé la sélection des participants au groupe de travail et les examens de la recherche pour s’assurer que la prochaine monographie de l’OMS sur les risques sanitaires liés aux radiofréquences soutiendra les faibles limites d’exposition aux radiofréquences de l’ICNIRP, qui ne protègent pas les humains et d’autres espèces de l’exposition chronique à de faibles niveaux de radiofréquences »
La « Science industrielle », cela peut paraître séduisant car cela ne coûte rien au contribuable. Mais, que vaut une « Science » qui a bradé son indépendance ? La « Science industrielle » est un oxymore !
{1}
L’appel des 250 scientifiques indépendants :
https://www.saferemr.com/2019/07/international-scientist-appeal-on.html
Pour Progresser sur le sujet :