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Les poules rousses habitent chez moi, Cormeilles, 60120.

Les petites poules rousses sont des animaux très curieux et conviviaux

Lorsque mes parents sont décédés, je me suis débrouillé pour garder la petite maison familiale. Petite ? Oui ! Mais les jardins, devant et derrière, sont plutôt grands. Parfois, je faisais trois-cents kilomètres, spécialement pour tondre mes pelouses à Cormeilles. Cela me prenait au moins deux jours. Le voisin, dont les poules vivaient à l’étroit dans le terrain d’à côté, m’a proposé un arrangement : Il pourrait entretenir mes terrains en échange de l’espace pour ses poules.

Finalement, c’était un bon accord.

Les poules sont des bêtes très agréables. Elles coupent l’herbe à ras, mieux qu’une tondeuse sans rejet de gaz à effet de serre ! L’entretien des pelouses par les poules, c’est très écolo ! Pour le voisin, l’élevage de ses volatiles n’est pas une industrie. Simplement, il aime bien ces bêtes, même si, parfois, elles pondent des œufs au bon goût de l’herbe de mon jardin. 

La petite poule rousse est une excellente pondeuse.

Les poules qui vivent derrière chez moi sont des petites poules rousses.

Ce sont des animaux très curieux et conviviaux. La petite poule rousse est une excellente pondeuse. C’est la raison pour laquelle on ne trouve que cette race dans les élevages de la région. Les poules y sont confinées dans de tous petits espaces, bourrées d’antibiotiques, avec un tapis sous les cages pour évacuer les œufs. Lorsqu’elles ne pondent plus assez pour être rentables, on les tue, puis on les brûle. L’homme est un animal cruel pour qui l’Argent est au-dessus de toutes les autres valeurs ! Mais, pas toujours ! Mon voisin récupère les volatiles gratuitement, car cela revient moins cher que le carburant qu’il faudrait pour les incinérer.

C’est un changement pour ces poules à l’air miséreux.

Les voilà qui gambadent et se nourrissent d’herbe fraîche. Au bout de quelques semaines, elles retrouvent fière allure. Il y a quelques mois, quelques malfrats locaux ont volé toutes les poules de mon voisin en l’espace d’une nuit. Il s’était absenté pour deux jours et les voleurs avaient – au minimum – un informateur dans le coin. Mon voisin a dû se rendre à l’élevage le plus proche pour refaire le plein de poules. 

Il a aussi acheté un couple d’oies. Ces animaux font un raffut d’enfer dès qu’ils aperçoivent le moindre intrus

Il a aussi acheté un couple d’oies.

Ces animaux font un raffut d’enfer dès qu’ils aperçoivent le moindre intrus. Cela a été abondamment documenté par les gardiennes du Capitole. Les oies n’hésitent pas, le cas échéant, à attaquer l’ennemi et à le pincer dans la partie la plus charnue du bas du dos. Il y a aussi un coq. Quel privilège pour cet animal d’être le seul de son espèce au milieu de la gent féminine.

Ce coq est mélomane.

Si je joue de la guitare dans la pièce qui donne sur le jardin, il s’approche de la fenêtre. Il me regarde avec ses grands yeux de coq. Il semble essayer de comprendre comment je m’y prends pour produire ce chant curieux sans ouvrir le bec. Ce n’est pas mon premier admirateur. Il y a très longtemps, mon chien Labrador venait s’asseoir à mes pieds chaque fois que je me saisissais de l’instrument. 

Ce coq est un Sussex, originaire d’Outre-Manche

Ce coq n’est pas de la même race que les petites poules rousses. Il est noir et blanc avec une crête rouge. Il est énorme. C’est un Sussex, originaire d’Outre-Manche.  Pour autant, il a été très bien accueilli par les petites poules rousses. Elles ne sont pas racistes à l’inverse de la majorité des autres habitants du secteur qui souffrent d’une addiction à radio-télé-Bolloré (ou produit de substitution) avec le bulletin de vote qui va avec. Ils n’ont jamais vu l’ombre d’un immigré – à part le patron chinois du café-loto-PMU du chef-lieu de canton voisin – mais l’idée, qu’un jour, il pourrait en venir un jusqu’ici leur font très peur. Ils veulent surtout être conformes aux injonctions de leurs directeurs de conscience des petites lucarnes, comme, jadis, ils étaient conformes aux standards d’autres chapelles.

Derrière chez moi, où les poules n’ont pas la télé, tout se passe en bonne intelligence.

On peut dire que mon jardin et sa basse-cour, sont un petit coin de paradis ! L’endroit est calme ! Peut-être trop calme pour ces poules, pour qui les distractions sont rares. Si j’ouvre ma fenêtre, elles accourent en rangs serrés pour voir à quoi je ressemble. Je suis la télé des poules. Je leur apporte un supplément d’âme. 

Pas besoin de téléobjectif pour les photographier. De près on voit des choses que l’on ne voit pas de loin.

On dirait qu’elles veulent me parler mais rien ne sort à part, parfois, un petit « cot-cot ». Pas besoin de téléobjectif pour les photographier. De près on voit des choses que l’on ne voit pas de loin. Les petites bêtes passent leur temps, moitié à déchirer des brins d’herbe, moitié à s’épouiller consciencieusement.

Au moyen-âge, où l’on ne connaissait ni les pesticides, ni les antiparasites, ce devait être la même chose pour les gens. Le coq a droit à un traitement de faveur. Il est épouillé par deux poules obséquieuses qui le suivent partout. Je me demande si je ne vais pas filmer la scène et la publier sur Instagram. Je pourrais envoyer le lien à Nicolas Bedos. Il paraît qu’il ne sort plus guère de son appartement et qu’il s’ennuie : Il serait dégouté !

Je pourrais envoyer le lien à Nicolas Bedos.

Dernièrement est survenu un évènement inattendu.

Alors que je circulais dans le village, un écureuil a surgi devant mon véhicule. Il n’a eu la vie sauve que grâce à l’excellence du système de freinage de ma vieille automobile. Elle est d’une marque française qui a été réputée pour la fiabilité de sa fabrication. Un écureuil, au beau milieu des maisons, du jamais vu depuis un demi-siècle ! Des écureuils, jadis, il y en avait plein le bois situé à quelques centaines de mètres des habitations. Il est devenu désormais le paradis des éoliennes. Dans ce village où, il n’y a plus une seule vache, plus un mouton, plus un cochon, plus un lapin et plus une poule, hormis celles de mon jardin, cet écureuil téméraire est un signe. Le signe que quelque chose ne tourne plus rond. Nous vivons une époque inquiétante. Les poules rousses de mon jardin sont un réconfort et une raison d’espérer. 

Galerie…nacée :

La petite poule rousse est une excellente pondeuse.
Les poules gambadent et se nourrissent d’herbe fraîche

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