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Le renard est l’avenir de l’homme ?
Le renard, dans les villages, un souvenir des siècles passés, est redevenu une réalité. Cela provoque une certaine inquiétude des habitants des campagnes. Qu’est-ce qui peut bien expliquer ce phénomène ?

Le renard qui n’existait plus que dans les vieux contes pour enfant du XIXe siècle est réapparu dans la campagne picarde. Un chat du voisinage, réputé pour son goût du combat est revenu chez lui, très amoché. Selon le vétérinaire qui l’a soigné, il a été mordu par un renard. Le renard, à l’intérieur des villages, c’est très nouveau ! Pour en apercevoir un, il y a quelques décennies, il fallait explorer les bois des alentours. Dès que la bête vous apercevait, elle détalait sans demander son reste.
Dans le grand terrain, à l’arrière de la maison familiale que j’ai gardée, à la campagne, ce sont les poules du voisin qui assurent la tonte de la pelouse. Il y en avait une trentaine, des poules rousses, accompagnées d’un coq anglais et d’un couple d’oies. C’est très écolo comme mode d’entretien ! Les petites bêtes ne sont pas farouches et accourent dès que l’on pénètre dans le jardin. Mais, très récemment, un renard a attaqué le poulailler. Seules cinq poules ont été épargnées. C’est très moche, mais pas exceptionnel. Dans les villages des alentours, c’est la même chose : les renards s’attaquent aux animaux domestiques.
Comment expliquer ce fâcheux changement ?
Dans la campagne des alentours, les champs baignent dans le glyphosate et autres pesticides et les éoliennes poussent dru ! Toute vie animale (oiseaux et lapins) disparaît dans un rayon de 250 m autour d’un mât. Les insectes aussi sont impactés. Ils viennent s’agglutiner sur l’axe des rotors jusqu’à constituer une sorte boue qui empêche les pales de tourner. Les oiseaux privés de nourriture meurent de faim et disparaissent. Les lapins et les lièvres ne sont pas mieux lotis. La Fédération des chasseurs de l’Oise (octobre 2023) s’alarmait dans la presse du manque de lièvres et de lapins depuis l’ouverture de la chasse. Elle déplorait la présence de nombreux cadavres dans les bois et sur la plaine. Un mystérieux virus est suspecté qui provoquerait des hémorragies internes chez les animaux. Elle a confié l’affaire à un Institut vétérinaire. L’enquête est en cours mais risque de durer longtemps. Evidemment, si la nourriture des renards se tarit dans les bois et en plaine ils sont obligés de prendre des risques et de s’attaquer aux garde-mangers des villages !
Le phénomène n’est pas limité aux régions du Nord.
Des amis qui passent une bonne partie de l’année dans le Périgord ont constaté ce même retour du renard. Les poulaillers des fermes avoisinantes sont sauvagement attaqués et seuls ceux qui possèdent deux grands chiens en liberté sont à peu près préservés. Selon la légende rurale, en cours, là-bas, c’est de la faute aux écolos qui se sont battus pour que le renard soit classé « espèce protégée ». Les écolos ont bon dos et la réalité est plus complexe. Le renard depuis 2012 est considéré comme une espèce nuisible. A ce titre, il peut être tiré, piégé ou même déterré pendant la période de chasse dans le plus grand nombre de départements français.
En dehors de ces périodes, la destruction des renards est réglementée et soumise à autorisation préfectorale. Mais, les défenseurs du renard veillent dans les associations de défense animale et dans la presse. Ainsi, le journal « le Monde écrit-il ; « Le 10 mars {2024}, les restes d’une vingtaine de renards, véritable charnier, ont été retrouvés sur la commune de Fort-du-Plasne. Le louvetier suspecté vient de reconnaître les faits : il sera jugé en mai 2024. Cette atrocité, découverte par un promeneur, est choquante. Mais au-delà de l’émotion qu’ils suscitent auprès des défenseurs du vivant, ces faits mettent en lumière la situation des renards en France. » Ainsi, dans les villes l’animal a ses chauds partisans.
Poursuivons notre lecture : « Le renard, animal gracieux et discret de nos prairies, est le gardien des écosystèmes et joue un rôle crucial dans le maintien de la biodiversité. Sa présence permet de réguler les populations de micromammifères et évite ainsi la prolifération de maladies ; un équilibre fragile que la chasse vient compromettre. » Cette argumentation, toute droite tirée d’une association pro-renard, est honorable et se défend. Mais le point de vue des poules est sans doute différent !
Pour autoriser ou non l’abattage supplémentaire d’animaux, les préfectures ont recours à un système de comptage automatique sur les parcours identifiés comme ceux du renard. Mais est-ce la bonne façon de procéder ? Ce transfert de l’animal des plaines et forêts vers les villages semble indiquer que pour des raisons de pollutions humaines les renards n’ont plus les moyens de survivre dans leur milieu naturel. Si cette tendance s’aggrave on trouvera de plus en plus de spécimens aux alentours des villages et peut-être, faute de nourriture, l’espèce disparaîtra sans qu’il y ait besoin de la chasser par un autre moyen.
Une histoire de poules :
http://blog.prophoto.fr/les-poules-rousses-habitent-chez-moi-cormeilles-60120/