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Retour sur la terre natale, Cormeilles, 60120

Un dimanche à la campagne en 1931.

Cette photo m’a été envoyée dernièrement par ma cousine, Claude, 94 ans.

C’est une championne de WhatsApp et des réseaux sociaux. Cette image, qu’elle a toujours connue, trône depuis quasiment un siècle sur son piano.  

La prise de vue a été effectuée à Cormeilles, probablement à l’arrière de la maison de la rue Neuve. On voit, à gauche, les pommiers de la ferme voisine et, plus loin, un petit chemin de terre qui borde le terrain. Ici on baptise pompeusement ce type de sentier, « Tour-de-Ville ». Plus loin, on voit des pâtures, plantées de pommiers. Ce paysage est typique du Cormeilles d’avant-Guerre. Dans toutes les fermes, il y avait des vaches. Les terrains proches du village étaient dévolus à la nourriture des animaux. A l’automne, on ramassait les pommes pour en faire un mauvais cidre qui le plus souvent était distillé en eau-de-vie. On appelait cela « pur-jus ». C’était délicieux mais toxique avec environ 80° d’alcool pur. Dans les années 1960, on a interdit aux fermiers de distiller leur production.

Il est quasiment certain que le photographe soit Roger, mon grand-père.

Il a utilisé le 6X9 familial, disponible à Cormeilles qui, dès l’année 1917, donnait déjà des signes de faiblesse et dont le soufflet était rafistolé avec du papier collant.  Il s’est appliqué et est en grand progrès par rapport à sa technique des années 1920. Nous sommes probablement en 1931. Roger a mis soigneusement en scène ses personnages. A gauche, debout, droit comme un I, c’est Philibert Leroy, mon arrière-grand-père. Depuis deux ans, il est le maire du village.

A l’arrière-plan, Suzanne, la sœur de Roger, et son mari, directeur de banque comme Roger après-guerre. Il avait été son témoin de son mariage. En 1930, Roger est devenu chef d’entreprise. Il enchaîne des automobiles extravagantes – souvent des décapotables- avec lesquelles il transporte ses amis Parisiens vers la Picardie. Suzanne pousse une voiture d’enfant dans laquelle se trouve Claude, la petite dernière. Sa fille aînée, Yvonne, se tient debout, à droite du cadre tandis que son autre fille, Renée est assise au centre. Dans ce groupe on trouve aussi Eloïse, mon arrière-grand-mère, Marie-Thérèse, la nièce de Philibert, Jacqueline, ma mère et fille de Roger et une autre petite fille du village. En alternant les postures et les positions Roger a montré une certaine habileté dans la mise en scène. Par contre, la « bulle » et le cadre laissent à désirer. Mais, personne n’est parfait ! Cette scène bucolique pourrait s’intituler « un après-midi à la campagne ». Elle orne un appartement parisien mais grâce à Internet a effectué un retour virtuel vers le bon air de la Picardie.

Retour vers les années 1920 :

http://blog.prophoto.fr/lenveloppe-oubliee/

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