Tout, tout, tout… vous saurez tout sur les éoliennes

Tout, tout, tout… vous saurez tout sur les éoliennes

Les éoliennes, grand symbole d’une Europe, censée s’être engagée résolument dans la transition écologique, en substituant le vent à l’énergie nucléaire, déculpabilise et ravit les gens des villes, toujours plus gourmands en electricité pour faire fonctionner leurs derniers gadgets. Mais, en même temps, elles navrent les gens des campagnes qui accueillent les parcs éoliens… sauf, bien entendu, les cultivateurs qui louent leurs terres pour ces besoins industriels, contre Euros sonnants et trébuchants !

L’an dernier, une dizaine d’associations de riverains ont demandé la fin de l’”invasion” des éoliennes en Picardie, en réaction aux projets gouvernementaux de créer de nouvelles zones d’installations. “Nous avons besoin de lois et d’une réglementation en urgence afin de protéger nos foyers et notre environnement de ce que nous vivons comme une invasion ou un harcèlement”, écrivaient-elles dans un communiqué. « Les projets se multiplient, encore et encore, et cela toujours sans aucune fin annoncée. Cette saturation, transforme nos campagnes en une centrale industrielle électrique géante, engendre inexorablement son cortège d’impacts sur la biodiversité, le patrimoine naturel, historique ou immobilier ». Le fait est que près de la moitié de la puissance du parc national est située dans la région Hauts-de-France (4,5 GW), surtout en Picardie, région de tradition rurale. Sa transformation en zone semi-industrielle n’est pas vraiment bien vécue par la population, à l’exception de ceux qui en tirent une rente financière. 

Personnellement, je suis né dans un joli petit village de l’Oise picarde. Les éoliennes ont volé les paysages de mon enfance. Tous ces petits coins pleins de charme dont je connaissais chaque détail se sont transformés en un monde uniforme et laid, ponctué par le ronronnement des ailes métalliques. Plus choquant encore, ce sont les parcs installés à ras du village. Il en existe un, au Nord, et un autre, à l’Est, est prévu. C’est une véritable catastrophe pour les habitants du lieu. Dans leur très grande majorité les habitants  sont contre, mais l’opérateur qui a obtenu la concession s’en moque comme de sa première paire d’ailes et cherche à rouler les villageois dans la farine dans des réunions de désinformation. Il est, en France, quasiment impossible de s’opposer à de telles installations, tant les textes de loi sont ficelés en faveur du lobby éolien au détriment de la population. Pourtant les arguments en sa faveur ne manquent pas. Celui qui saute aux yeux des habitants de ces villages défigurés, c’est que leurs biens immobiliers subissent d’emblée une décote de 30 % – plus, s’il s’agit d’un habitat de luxe – mais ce n’est pas le pire ! 

Le pire, c’est que ces installations sont toxiques pour la santé des habitants des villages riverains. On savait déjà que les éoliennes nuisaient à la santé des insectes et des oiseaux mais même les mammifères, qui sont de la même famille que l’homme, sont impactés. Ainsi, à Nozay (Loire-Atlantique) 200 vaches en pleine forme décèdent subitement ! Rien à voir, selon les Opérateurs du secteur, avec l’implantation de leurs machines. Les fermiers, ruinés, ont beaucoup de mal à se faire entendre auprès des tribunaux qui ont tendance à suivre le lobby du vent, textes de loi à l’appui. Ce qui est nocif pour les vaches serait-il bénéfique pour les gens ?

Tout est possible !

Mais beaucoup d’éléments concordants incitent à la méfiance. En France, la distance minimale entre une éolienne et la première habitation est de 500m (code de l’Environnement), alors qu’aux Etats-Unis elle est de deux kilomètres ! La législation française est l’une des plus favorable au lobby éolien. Pourtant en 2006 – avis réitéré en 2017 – l’Académie de Médecine avait recommandé de suspendre la construction d’éoliennes de 2,5 MW à moins de 1500 m des habitations alors qu’actuellement les nouveaux des pylônes de 3,6 MW peuvent se trouver en toute légalité à 500 m des villages ! On voudrait y provoquer des problèmes de santé que l’on ne s’y prendrait pas autrement ! Les nuisances sonores – souvent citées – ne sont qu’un détail. Ces éoliennes produisent surtout des champs électromagnétiques (CEM) de basses fréquences comparables à ceux produits par les lignes à Haute-Tension.

Dans ces conditions, ces troupeaux décimés dans l’un et l’autre cas font suspecter que ce sont ces CEM qui seraient la cause très probable de la mort des animaux. Dans beaucoup de ces villages trop proches des champs électromagnétiques surgissent des problèmes de santé récurrents, inconnus auparavant : vertiges, céphalées, troubles du sommeil, épilepsie, etc. Bien entendu si les associations de riverains protestent, on leur rétorque que c’est sans rapport prouvé avec la récente construction d’un champ d’éoliennes aux portes du village. L’avis d’une commission préfectorale ou celui d’une Agence scientifique d’Etat de type ANSES sera brandi comme une preuve de l’inocuité des champs électromagnétiques pour les populations. 

Mais est-ce si sûr ! L’élément qui est mis en avant et repris comme argent comptant par la Presse est que le seuil d’exposition des éoliennes est de 0,8V/m : un seuil très bas selon ces défenseurs de l’industrie du vent. Encore faudrait-il être bien certain que ce seuil soit respecté dans la mesure où les vérifications sont très rares. Evidemment comparé au chiffre stratosphérique autorisé par les antennes relais 4G et 5G qui est de 41V/m, c’est très faible ! Mais le Conseil de L’Europe lui-même avait demandé que le seuil d’émission des CEM puisse être ramené à 0,2V/m. Bruxelles-Capitale, le Luxembourg et la Russie ont adopté la norme de 0,3V/m. Donc, 0,8V/m, cela aurait pu être pire, mais c’est déjà beaucoup.

Notre cœur et notre cerveau sont des organes régulés par des champs électriques polarisés de très faible intensité et les perturber avec des ondes électromagnétiques de puissance disproportionnée peut induire le dysfonctionnement de ces deux organes… d’autant plus facilement que les habitants de ces villages ne sont pas totalement épargnés par les antennes relais, les smartphones et les routeurs wifi, une autre sources d’ondes électromagnétiques, préjudiciable à leur santé.

Les éoliennes vont-elles permettre de faire l’impasse sur les énergies fossiles qui provoquent un effet de serre et sur l’énergie nucléaire dont les centrales sont autant de bombes atomiques potentielles disséminées sur le territoire ? Même pas ! Les éoliennes ne fonctionnent que lorsque le vent souffle. Elles sont une énergie intermittente qui vient en appui aux énergies traditionnelles dont on connaît les inconvénients. Elles ne solutionnent pas le problème. Elles permettent cependant aux opérateurs privés qui les implantent et aux entreprises majoritairement chinoises et allemandes qui fabriquent le matériel de faire de substanciels bénéfices. L’association « Eolienne 60 » qui lutte contre la société étrangère qui a défiguré les abords de mon village a fait le calcul qu’entre 2011 et 2018 la filière du vent a reçu entre 72 et 90 milliards d’Euros de subvention : une paille ! Le Lobby des éoliennes, bien implanté dans les Assemblées, dans les couloirs des ministères de la de la France et auprès du Parlement de Bruxelles, connaît la manière de faire souffler le vent dans la bonne direction. 

Economiquement, les éoliennes, comment ça marche ?  

Nous empruntons ici l’analyse d’un collectif de riverains de Trizac, dans le Cantal un village bien pourvu en éoliennes. Les contrats entre la société d’exploitation du parc éolien et le fermier sont des documents juridiques touffus qu’il est très difficile de décoder si cela n’est pas son métier.

Or le législateur a prévu que cette location de terrain pour une durée de 30 ans se fasse sous la forme d’un bail emphytéotique de droit privé, c’est-à-dire sans l’intervention d’un notaire qui pourrait avertir le propriétaire du terrain de la nature de ses engagements. Cela renforce le déséquilibre entre le propriétaire du terrain et l’Opérateur qui peut toujours faire le choix d’un autre emplacement s’il trouve le cultivateur qu’il a sélectionné pas assez coopératif. Pas facile pour ce dernier de signer un contrat qui, à long terme, ne soit pas sans grave inconvénient. L’exploitant agricole va toucher 6000 euros par an, par éolienne, ce qui représente en 30 ans 180 000 euros : un véritable pactole, alors que le travail de la terre est beaucoup plus pénible et rapporte moins !

Mais il y a un vice caché dans ce contrat juteux.

Dans 30 ans l’Opérateur (il s’agit souvent de fonds de pension étrangers) va déclarer sa société en faillite et ce sera au propriétaire du terrain qu’il reviendra la responsabilité de financer le démantèlement (500 000 à 700 000 euros). Il est d’ailleurs peu probable que l’on arrive à l’issue du bail. Au bout de 15 ans, la société exploitante va probablement déposer le bilan car l’éolienne ne sera plus rentable. En effet, c’est seulement pendant 15 ans qu’EDF a l’obligation d’acheter l’électricité éolienne à deux fois le prix du marché, tandis qu’elle, de son côté, doit revendre cette même électricité en dessous du prix normal à des sociétés privées pour assurer la « concurrence libre et non faussée ». J’espère que vous me suivez toujours parce que c’est compliqué ! C’est devant des montages comme celui-là qu’on est content de payer des impôts pour financer les hauts salaires des fonctionnaires européens.

Ce n’est pas vous et moi, qui serions capables d’imaginer des plans aussi compliqués qu’originaux. Alors qui va démanteler ? Le propriétaire du terrain ? La Commune ? La Région ? C’est une des raisons pour laquelle on a vu le Président de la Région des Hauts-de-France – dont dépend la Picardie – monter récemment au créneau, vent debout contre les éoliennes. Le plus vraisemblable c’est que personne ne va payer la facture pharaonique du démantèlement. Personne n’en aura les moyens ! La Picardie risque fort de se trouver dans la situation actuelle de la Californie où 12 000 éoliennes abandonnées rouillent, transformant la campagne en cimetière industriel. 

Le secteur éolien se développe à coups de subventions

et de textes législatifs en sa faveur mais il ne constitue pas un modèle durable. Il permet aux sociétés financières qui investissent dans les champs éoliens et aux fabricantsde matériel de prospérer. C’est une fuite en avant pour ne pas dire un leurre, une bombe à retardement, que l’on lègue sans états d’âme aux futures générations. De fait les éoliennes n’ont rien d’écolo, même si elles sont plébiscitées par des mouvements politiques et des ONG privées se réclamant de l’écologie.

Bien entendu les autres moyens de produire de l’électricité avec de l’énergie fossile comme les centrales au gaz russe que s’apprête à construire l’Allemagne ou les centrales nucléaires implantées sur le territoire français, qui sont de potentielles bombes atomiques en cas d’accident (surtout si les crédits de maintenance sont distribués sous forme de dividendes aux actionnaires) ont bien d’autres inconvénients. La course au « toujours plus d’électricité » de la Planète sans réelle solution pérenne est une inquiétude pour l’avenir. Il ne serait pas idiot de réduire la voilure du côté des services « non essentiels ».

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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