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3G, 4G, 5G, Bouygues, Orange, SFR, Free, sans souci d’économie on empile, on empile… les ondes électromagnétiques.

Dans la perspective de couvrir tout le territoire en 5G, de nouveaux mâts fleurissent dans les villes et les campagnes, multipliés par le nombre d’opérateurs présents sur le territoire. Cette situation conduit à un problème évident de santé publique. Mais, il n’est n’est jamais évoqué. La santé du public ? Pour quoi faire ? 

L’actualité nous fournit un exemple récent : la commune de Willems, dans la grande banlieue de Lille, où l’implantation d’une nouvelle antenne 5G est relatée par le journal local (29 septembre 2022). Des situations comme celle de Willems, il y en a des milliers en France et sans doute plus … Willems est une commune périurbaine d’un peu plus de 3000 habitants qui garde une vocation agricole. Elle ressemble à beaucoup d’autres bourgs, du coin ou d’autres Régions. Dans un contexte d’âpre concurrence, cette commune, comme les autres, est soumise à la pression des quatre Opérateurs présents sur le territoire français. Ce qui a valu l’honneur de la presse locale à Willems, c’est un nouveau projet d’antenne 5G de Free-mobile.  Les représentants de l’Opérateur ont été reçus en grande pompe par les élus locaux afin qu’ils puissent exposer les bienfaits de leur nouvelle antenne. 

On apprend par le truchement du journal qu’une antenne concurrente (Orange) « est perchée sur la flèche de l’église Saint-Martin de Willems », ce qui en son temps aurait fait débat. Il ne s’agit nullement d’une exception. Nombre de clochers des communes du voisinage accueillent leur antenne relais. Il s’agit d’un point haut, situé en plein milieu du village, abrité des intempéries. Pas cher et efficace, c’est l’endroit idéal pour y installer une nouvelle antenne. Dans un contexte où les communes sont privées d’une partie de leurs ressources, c’est une contribution intéressante pour boucler le budget municipal. C’est, selon la même source, ce qu’exprime le maire lors de cette réunion  : « Il me paraît plus moral, en se basant sur l’expérience du cas Orange, de choisir l’option du compromis. Sinon, nous n’aurons plus la main sur le dossier. Là, nous pouvons proposer des parcelles appartenant à la mairie, conserver une part de gestion et récupérer des indemnités dans l’affaire. » On apprend par la même occasion qu’une autre antenne – qui a aussi été matière à débat – a été installée sur une autre propriété municipale : « Celle-ci a finalement été camouflée sur la place du 8 mai. » Vérification effectuée, cette place du 8 mai 1945, se trouve juste à côté de l’église, à proximité de la mairie et des écoles. Est-ce bien raisonnable ? Selon le représentant de Free-mobile, ce n’est pas un souci : « Le rayon de diffusion des ondes est semblable à celui d’un parapluie. Les environs de l’antenne ne sont donc pas les points de concentration les plus importants. ». Cette image poétique défie les lois de la physique mais c’est la seule information dont disposera le public pour se faire sa propre opinion. D’ailleurs, ajoute le même interlocuteur, la « puissance des antennes est de l’ordre de 36 à 61 V/m, c’est-à-dire de la basse fréquence ». S’il n’y avait pas un enjeu de santé pour les animaux comme pour les êtres humains on pourrait s’en amuser. Les antennes 5G fonctionnent sur des fréquences allant de 700 MHz à 2,1 GHz. 2,1 GHz, c’est un signal de plus de deux milliards de hertz d’ondes polarisées et pulsées qui traversent de part en part le cerveau et le cœur des êtres vivants, deux organes qui fonctionnent avec des champs électriques polarisés de faible intensité. Imaginer que ces ondes de haute fréquence n’auraient aucun effet sur la santé des hommes et des animaux est une vue de l’esprit. Quant aux 36 à 61 V/m des antennes relais (information, cette fois, rigoureusement exacte) est-ce un chiffre si anodin ? Ce n’est pas ce qu’en pense le Conseil de l’Europe qui a préconisé (11 avril 2011) une puissance des antennes-relais ne dépassant pas 0,6V/m. Arguant du fait qu’à Salzbourg (Autriche), le rayonnement électromagnétique est fixé à 0,06V/m, il envisage d’abaisser ce seuil à 0,2 volts prochainement. Certains pays européens s’inspirent de ces recommandations : 6V/m, en Italie, en Pologne ou au Luxembourg…C’est aussi ce chiffre de 6V/m qui a été adopté par la Chine et la Russie. Mais l’Europe, d’habitude si coercitive pour imposer ses directives est très conciliante en manière de normes environnementales. Dans ce contexte, chaque nation fait selon son bon vouloir. La France est quasiment la championne du Monde du laxisme en ce qui concerne la pollution par les Champs Electromagnétiques. Mais comme seuls les Opérateurs ont la parole, on n’en saura rien. Ils sont passés maîtres dans l’art de « l’enfumage » des élus et de la presse.

Naturellement, le projet de Free-Mobile a été entériné par la municipalité et on annonce dans les jours prochains l’implantation d’une nouvelle antenne relais de la société Bouygues à Willems. A l’heure de la guerre en Ukraine et des ministres qui troquent leur cravate pour un pull à col roulé signifiant qu’est venu le temps de faire des économies d’énergie, les Opérateurs de la Téléphonie et de l’Internet ne se sentent pas concernés. Ce secteur représente 10% de la consommation mondiale d’électricité et, selon les prévisions, devrait atteindre 20 % dans dix ans. On n’a plus de gaz et on manque d’eau pour refroidir les centrales mais la fuite en avant du tout électrique et électronique se poursuit de plus belle. On pourrait par exemple, sur le modèle de la distribution électrique, mutualiser les antennes relais des quatre principaux opérateurs, réduisant ainsi par quatre la pollution des champs électromagnétiques et la consommation électrique des antennes relais. Mais cela n’est pas pour demain !

Sujet voisin :

Les vaches ne sont pas des canards sauvages… les riverains non plus, Mazeyrat d’Allier, 43300