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Starlink, tisse sa toile au-dessus de vos têtes

Les innovations industrielles du tout nouveau ministre de Donald Trump, Elon Musk , telles que X, SpaceX, Tesla, Starlink ont envahi la planète. Starlink est devenu un acteur majeur de l’Internet et des communications en France comme dans le reste du Monde.

Le réseau Starlink couvre toute la planète.

Il permet, via le satellite, d’obtenir des services voisins de ceux des opérateurs historiques. Il se substitue à l’ADSL, la fibre ou les antennes relais. L’intérêt, à première vue, c’est que, sans ces infrastructures coûteuses, on peut se brancher facilement sur la Toile et le réseau téléphonique. Cela peut s’analyser comme un progrès.

En France, malgré les efforts de la puissance publique qui a veillé à installer des antennes 4G et 5G partout – y compris dans les zones les plus reculées essentiellement peuplées de vaches et de moutons – de nouvelles autorisations d’exploitation viennent d’être accordées à Starlink. « L’opérateur satellite d’Elon Musk vient d’obtenir de nouvelles autorisations de l’ARCEP pour exploiter son système STEAM-1B, afin d’améliorer la couverture internet dans les zones blanches du territoire », claironne une publication de l’Internet entièrement financée par l’argent du secteur privé. « Cette décision fait suite à une consultation publique qui s’est déroulée entre juin et juillet 2024, révélant un fort intérêt des Français pour cette solution de connectivité alternative »

Il va de soi que l’ARCEP vous a contacté et que, n’écoutant que votre devoir de citoyen attaché aux progrès des techniques et de l’Humanité, vous avez tous plébiscité cette nouvelle extension du réseau d’Elon Musk. Il est possible que quelques-uns aient regimbé comme, par exemple, les astronomes. Mais, comme au fil des coupes budgétaires ils sont de moins en moins nombreux, on ne va pas se compliquer la vie pour satisfaire un quarteron de scientifiques. Aujourd’hui, dans le Monde, on trouve environ 10 000 satellites, dont plus de 6 000 appartiennent à Elon Musk. A terme, c’est 42 000 satellites que Starlink, à lui seul, prévoit de déployer. Il s’ensuit une pollution visuelle qui rend l’observation des astres depuis le sol à peu près impossible. Les protestations des scientifiques empêchés sont restées lettre morte. On ne critique pas le business d’un des hommes les plus puissants de la planète ! 

L’observatoire de Green Bank, Virginie.

Aux Etats-Unis, Il existe une vaste zone théoriquement préservée des ondes électromagnétiques, la United States National Radio Quiet Zone (NRQZ) que l’on pourrait traduire par « Zone de silence radio des États-Unis » Elle est destinée à permettre à Green Bank (observatoire de radioastronomie) et Grove Station (renseignement électronique) de pouvoir travailler efficacement. Bien sûr, cette réglementation ne concerne pas Starlink. Ainsi, les rares habitants du secteur, privés de smartphone et d’Internet peuvent-ils se raccorder au réseau et polluer tout le secteur avec la Wifi de leurs boxes et/ou leurs antennes longue portée pour recevoir la télé, l’Internet et bénéficier de leur Smartphone. 

Des deux côtés de l’atlantique, rien n’arrête Elon Musk et son réseau.

Les négociations de l’Italie de Georgia Melloni avec Starlink font actuellement débat. Ce projet d’un milliard et demi d’euros a reçu le blanc-seing de l’Europe et de sa Commission : « L’Italie, en tant qu’Etat souverain, dispose d’un pouvoir total pour prendre des décisions et des mesures souveraines », a-t-elle déclaré à la presse. En Italie, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Les opposants soulignent – à minima – la convergence idéologique de Melloni et de Musk, lequel n’hésite pas à soutenir activement les partis d’extrême-droite d’Allemagne et de Grande-Bretagne. Ils s’inquiètent de voir les communications confidentielles de l’Etat italien livrées à un réseau contrôlé par un état étranger « Le infrastrutture in mano ai big Usa », titre la Reppublica, ce qui peut se traduire par « Les infrastructures contrôlées par les puissants Etats-Unis d’Amérique ». 

Un empire fondé en partie sur la recherche spatiale.

La nomination de Musk à un poste clé du gouvernement Trump, tandis que ce dernier menace l’Europe de taxes douanières et de reprendre – y compris par la force – le Groenland au Danemark, crée une situation aussi cocasse qu’inquiétante. Mais, ceci n’est pas notre sujet. Le déploiement de Starlink, en France et ailleurs, est aussi un problème de santé publique. Ce qu’on appelle le mille-feuille des ondes : antennes relais, antennes hertziennes, smartphones, Wifi, Bluetooth, Linky, voitures électriques, multiplie les pollutions par CEM et les problèmes des personnes électrosensibles.

Elles seraient, selon l’ANSES (2018), 5% de la population.

Est-il urgent de gratifier les Français d’une source supplémentaire de pollution électromagnétique ? Starlink utilise des bandes de très hautes fréquences qui ont une parenté avec la 5 G : 10,70-12,75 GHz dans le sens Espace – Terre et 14,0-14,50 GHz, Terre vers Espace. Il propose un débit de réception entre 25 et 220 mégabits par seconde (Mbps), ce qui le place entre l’ADSL et la fibre optique. C’est une bonne solution, si on demeure dans une zone peu dense et qui répond à la plupart des besoins. D’ailleurs les opérateurs historiques, Orange en tête, envisagent de créer leur propre réseau concurrent.

80% de la consommation du haut débit concerne les films, les séries, les retransmissions sportives. Le réseau Starlink est parfaitement adapté à ces besoins domestiques et même à la plupart des besoins professionnels (hors le traitement de l’image haut débit). En revanche, la transmission par satellite arrose de manière indifférente tout le territoire de telle sorte que les zones jusque qu’ici préservées et susceptibles d’accueillir des personnes intolérantes aux ondes électromagnétiques ne le sont plus. Ces autorisations d’émettre, encore et encore, sont aussi des autorisations de polluer. Starlink ne sera probablement plus le seul à barrer le ciel européen dans les prochaines années. Les opérateurs internet traditionnels ont des projets dans les cartons. L’Europe elle-même envisage de lancer un programme concurrent de satellites de télécommunication. La position de ceux qui s’y opposent en soutenant le réseau américain risque de s’affaiblir en raison de la guerre économique déclarée aux Etats européens par la nouvelle administration américaine, dont Elon Musk fait partie.

La 6 G, la prochaine norme des télécommunications.

La pollution par les champs électromagnétiques des satellites ne s’arrêtera pas en si bon chemin. La 6 G destinée à prendre le pas sur la 5 G est déjà à nos portes. On prévoit son déploiement, avant 2030. Elle existe déjà de manière expérimentale, notamment au Japon et  en Chine.

La vitesse de chargement théorique de la 6 G est de 1 Térabit par seconde contre 20 Gigabit par seconde pour la 5 G. Les outils alimentés par la 6G seront interconnectés et pourront communiquer directement entre eux. Chang Guang Satellite Technology qui a lancé un satellite dédié à la 6 G déclare avoir atteint un transfert de données record de 100 Gbps entre son satellite et une station au sol. Cette vitesse permet d’envoyer 10 films 4k en seulement une seconde !

Naturellement, c’est un progrès vertigineux.

Mais le prix à payer sera une pollution par les ondes électromagnétiques déraisonnable. Les technologies, 2 G, 3 G, 4 G, 5G, 6 G ne se remplacent pas au fur et à mesure, elles s’empilent sans tenir compte de leurs effets sur le vivant. Un institut suédois prévoit que la moitié de la population européenne sera électrosensible en 2050, contre moins de 10 % aujourd’hui. Naturellement, cette réalité sera niée et se seront les personnes victimes des ondes qui seront stigmatisées par des éléments de langage créés pas des instituts de communication financés par les pollueurs et répandus par la presse bienveillante. Sale temps pour la planète et les êtres vivants qui la peuplent.

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