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La libération de Lille, le 3 septembre 1944, 59000
En cette année 2024, on commémore le 80° anniversaire de la libération de Lille, le 3 septembre 1944. Mais, ce processus s’est enclenché quelques jours avant
À la fin du mois d’août 1944, l’0ccupant, recule sur tous les fronts.
Amiens est libérée le 31 août, Cambrai et Valenciennes le 2 septembre. Contrairement à l’épisode de 1940 où l’armée allemande avait assiégé Lille pendant presque une semaine, les armées britanniques contournent la ville pour aller plus au Nord. Devant le risque d’encerclement, les Allemands prennent les devants. Ils amorcent leur repli vers la Belgique. Lille ne sera totalement débarrassée de toute présence occupante que le 3 septembre, à 17h.
Le 30 août, les premiers contingents sont déjà sur le départ.
Les premiers combats ont lieu, dès le 1er septembre tandis que la Gestapo, à Lille et à La Madeleine, fait ses valises. Le matériel stocké dans les casernes est évacué. On peut aussi observer des chars lourds traverser la ville, avant de s’enfuir en direction du Nord. Des soldats, à pied, le barda sur le dos, se replient en désordre. On voit même deux fantassins menacer un Lillois avec leurs mitraillettes et s’enfuir au volant de son automobile.
Malgré ces signes avant-coureurs, la garnison allemande – dont l’Etat-Major qui se trouve à la Chambre de Commerce – affiche le plus grand calme. Aucun élément des armées alliées ne s’aventure en ville, mais des premières actions de révolte vont prendre forme. Ce 1er septembre, les éléments les plus politisés de la police allemande, entreprennent la déportation vers l’Allemagne des Résistants, incarcérés à la prison de Loos. Pour atteindre la gare de marchandises de Tourcoing, il faut traverser la ville. Des barrages sont dressés par la Résistance lilloise dans différents endroits. Mais, ce transfert est sécurisé par une unité d’élite, la division SS Hermann Goering. Les civils inexpérimentés et mal armés ne sont pas de taille à s’opposer aux mitraillettes allemandes. Les camions passent.
Dans l’après-midi, les chefs militaires de la résistance se réunissent
dans une école de Fives. Y assistent les chefs des réseaux : les FTP, la Voix du Nord, Libération Nord, W. O., O. R. A. … c’est-à-dire les principaux mouvements présents à Lille. Cloisonnement sécuritaire oblige, ces organisations n’avaient que très peu de relations entre elles, ainsi qu’avec les unités de l’Armée britannique engagées sur le secteur. Cette situation rendait toute action concertée délicate.
Le 2 septembre, profitant du repli des armées occupantes, enclenché en fin de matinée, la Résistance va s’emparer de la Citadelle mettant la main sur des grenades, des fusils et des mitrailleuses lourdes. L’Hôtel de Ville de Lille et la Nouvelle-Bourse, siège de la Kommandantur, vont être aussi occupés. En ville, des escarmouches opposent des chars lourds à quelques civils mal armés. Ces derniers sont tenus à distance par des tirs de mitrailleuses.
A la fin de l’après-midi, les blindés quittent la ville.
On note aussi, vers 17 heures, un convoi d’une dizaine de chars allemands, accompagnés d’une unité cycliste. Ils empruntent le boulevard Victor-Hugo en direction de Fives. Quelques éléments des FFI les prennent pour cible. Ceux-ci sont postés derrière les fenêtres des maisons. En cette fin de soirée du 2 septembre, la présence allemande, en ville, est résiduelle.
Le lendemain, dimanche 3 septembre, Lille est traversée par des unités de l’Armée allemande retardataires qui cherchent à se replier. C’est le cas d’une unité du train hippomobile qui se présente du côté du Sud de Lille. Le convoi est une cible de choix pour les francs-tireurs. Des petites unités, encerclées, sont contraintes de se rendre.
Un peu après 16 heures, deux autos-mitrailleuses anglaises arrivent place de la Préfecture. C’est le premier contact de l’Armée britannique avec les Lillois. Ces soldats sont accueillis comme des libérateurs. Ces quelques éléments avancés solitaires avaient enfreints les ordres qui étaient de contourner la ville par le Sud afin d’éviter d’être accrochés par la garnison allemande.
En cette fin d’après-midi, Lille était libre…
le même jour que Bruxelles, point fort de l’occupation allemande. Au bout du compte ces combats de la libération de Lille firent relativement peu de victimes : une centaine de morts de chaque côté, survenue essentiellement la journée du 3. C’est la Résistance qui s’est montrée la plus active tandis que l’Armée régulière est restée à l’extérieur des murs. C’est d’abord la volonté de céder le terrain de l’Armée allemande qui a été déterminante dans cette libération rapide de la ville. Lille et sa région libérées ne signifie pas la fin des combats. L’Allemagne vendra chèrement sa peau. Elle ne capitulera que le 8 mai 1945. Dans la Région, Dunkerque sous domination allemande, ne se rendra que le 9 mai.
Bibliographie : La Libération de Lille, Maurice Roland, 1969
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