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Mémoire(s) du Train de Loos

L’épisode du train de Loos, du 1er au 3 septembre 1944, a marqué, non seulement la mémoire des déportés et de leurs familles, mais aussi celle de tous ceux pour qui, l’Histoire de la Collaboration et de la Résistance est une source de réflexion. Cet évènement tragique peut-il constituer une contribution à notre vision d’un futur collectif ? 

Train de Loos
Un train de marchandise aux alentours de 1944.

Au mois d’août 1944, rien ne va plus pour Adolf Hitler et ses soutiens.

L’armée allemande recule sur tous les fronts. A l’Est, elle fléchit devant les troupes soviétiques. A l’Ouest, elle fuit devant l’avancée des Alliés. Dans le Nord de la France, les troupes américaines et britanniques ne sont plus qu’à quelques dizaines de kilomètres de Lille. Les voies ferrées et les gares sont bombardées quotidiennement. Des soldats allemands s’enfuient avec des moyens de fortune.

Il devient évident que l’Allemagne va devoir laisser le terrain.

Même, si le plus urgent aurait sans doute été de faire face aux troupes anglo-américaines, la machine répressive allemande ne peut se résoudre à abandonner sa proie. Elle monte en grande hâte cette opération délirante du transfert des prisonniers de Loos vers les Camps. Le 1er septembre, un train quitte la gare de Tourcoing en direction de l’Allemagne. A l’intérieur, plusieurs centaines de prisonniers s’entassent, à plus de 80 par wagon à bestiaux. La plupart sont des Français de la région du Nord. Il y a quelques juifs, quelques réfractaires au STO et quelques droits communs. Mais, le gros contingent est constitué de Résistants. Ils sont soupçonnés par les Nazis d’être hostiles à l’Allemagne. Beaucoup ne reviendront jamais.

Dans cette euphorie de la libération de la Région, si longtemps attendue -Lille sera libérée le 3 septembre-, l’événement passe quasiment inaperçu. Sa portée symbolique ne sera perçue que bien plus tard. Dans ce conflit mondial qui va faire plus de cinquante millions de victimes, le Train de Loos est une goutte d’eau dans un océan de barbarie. La guerre n’est pas finie et son issue n’est pas encore totalement écrite. Elle ne se terminera que le 8 mai 1945 avec la capitulation de l’Allemagne. Dans la Région, la situation reste confuse. Des poches du territoire restent aux mains des allemands et Dunkerque ne se rendra que le 9 mai. 

La place Jean-Bart, à Dunkerque, en 1945

A partir de la mi-avril 1945, des prisonniers des camps nazis commencent à revenir.

Parmi eux se trouvent des survivants du Train de Loos.  Ce sont des squelettes décharnés. Certains d’entre eux ne pèsent qu’un peu plus de 30kg. Leur martyre est inscrit dans leur corps. Ce retour des Camps, produit une sorte de sidération dans la population. Certes il se disait beaucoup de choses sur ces camps, surtout dans les milieux de la Résistance, mais peu de Français avaient une idée concrète de l’horreur de la Déportation.

Des anciens du train se regroupent dans « l’Association des rescapés du train de Loos ».

Ils éditent un petit journal, « Souvenons-Nous ». Onze numéros paraîtront entre 1946 et 1951. Puis, viendra« l’Amicale du Train de Loos », dont la présidence sera assurée à partir de 1972 par le charismatique James Venture, un Monsois qui a fait partie du convoi. A travers leurs communications dans la presse, leur collaboration aux travaux d’historiens, les interventions dans les écoles, la parole de ces rescapés du train va donner une nouvelle actualité à cet évènement oublié. On revient, à cette occasion, sur les conditions rocambolesques du départ du convoi. Certains – même les mieux intentionnés – essaient d’y lire les intentions stratégiques des décideurs de cette curieuse opération. Mais, malgré la convocation de la fine fleur de l’élite combattante, la division SS Hermann Goering, ce transfert s’est déroulé de bout en bout sur le mode de l’improvisation;

Un camion allemand Mercedes.

Le premier camion chargé de prisonniers se rend, au petit matin, à la gare de Lille, puis à celle de Roubaix, puis à la gare de voyageurs de Tourcoing, avant de rejoindre la gare de marchandise voisine où un train était enfin disponible.  A raison d’une vingtaine de prisonniers par camion, les rotations entre Loos et Tourcoing vont s’échelonner entre 5 h 30 et 17 h 30. Lorsque, retardé par une crevaison, le dernier camion avec 23 détenus à bord, arrive à la gare, le train vient tout juste de partir. Les prisonniers sont libérés sur le champ, sans autre forme de cérémonie. 

En 1969, pour le 25ème anniversaire de l’évènement,

l’ORTF convoque des anciens prisonniers pour, faire revivre avec eux, cet épisode dans un film, « Septembre 1944, le dernier train de déportation de la prison de Loos ». Les protagonistes restent vifs. Leur mémoire est intacte. La prison de Loos n’a pas changé. Il s’agit d’un document inestimable, disponible sur Internet (le lien est fourni en fin d’article). Le récit est fait avec les mots des acteurs de cette histoire poignante. 

Une interview, dans une cellule de la prison de Loos.

Jean-Marie Fossier, commandant FTP et membre du convoi raconte : 

« Nous étions gardés par des SS. Ils étaient complètement ivres sauf leur officier. Dans les rues de Lille, on commençait à voir des barrages dressés par les résistants. A chaque barrage, les SS tiraient, mitraillaient copieusement et le camion passait… » On pourrait presque considérer ce départ vers l’Allemagne comme une comédie burlesque. Pourtant, ce fut une immense tragédie. Les détails du voyage vers l’inconnu et l’horreur des Camps sont aussi révélés. 

Itinéraire du train de Loos.

Le train emprunte un itinéraire improbable à travers la Belgique et les Pays-Bas : Courtrai, Gand, Utrecht, Groningen avant de redescendre au Sud pour atteindre la gare de Cologne dans la nuit du 2 au 3 septembre. Les détenus sont dirigés, à pied, vers les locaux de la Foire-Exposition, d’où ils repartiront le lendemain.

Durant ces trajet les enfants et les adolescents insultent les prisonniers,

leurs lancent des pierres et des crachats sous l’œil approbateur des adultes. On est en décalage avec le roman de l’après-guerre selon lequel la population allemande entraînée à « l’insu de son plein gré » détestait le Führer, seul responsable des dérives du Régime. Mais, très peu de gens, en France, accordent de l’importance aux récits de ces revenants. 

Dès le 5 septembre, les survivants du convoi vont être répartis vers plusieurs camps de concentration : Mülheim, Buchenwald… la plupart sont dirigés vers Sachenhausen. C’est un camp de transit de grande capacité. Il peut recevoir 200 000 détenus. Certains seront ensuite envoyés dans l’île d’Usedom, sur la Baltique, où l’on produit les V2, l’arme allemande la plus moderne. D’autres rejoindront Kokendorf.  Il s’agit d’une ancienne mine de sel reconvertie en usine souterraine, inaccessible aux bombardiers anglo-américains. 

Le site de Kochendorf.

Je me suis intéressé à cette histoire du « Train de Loos », dans la foulée d’un travail sur Henri Poissonnier. Ce Résistant, membre du réseau Voix-du-Nord, est mort dans les Camps, le 28 février 1945. Il a fait partie du convoi du 1er septembre 1944. Henri Poissonnier était à Kokendorf.  Le pouvoir nazi y avait installé un conglomérat de sociétés d’armement mêlant la production de matériel militaire et l’extermination par le travail des Juifs et des Résistants. Dix-sept entreprises y étaient représentées dont la plus importante était la firme Heinkel, qui y fabriquait ses moteurs d’avion. 

Dans cet enfer souterrain, Henri Poissonnier, va croiser la route de deux détenus polonais de droit commun, Czarncki et Burkowski.

C’était de simples voleurs de vélo, arrivés en Allemagne par ce même train de Loos du 1er septembre 1944. Ils avaient été promus par les autorités du camp pour surveiller – voire torturer – les autres prisonniers. Selon les survivants des Camps, ces deux tortionnaires seraient responsables d’une centaine d’assassinats. Faire surveiller les prisonniers français par des ressortissants polonais était un grand classique de l’Allemagne nazie. Beaucoup détestaient les Français, dont le gouvernement Daladier n’avait pas respecté l’accord d’assistance militaire signé avec la Pologne.Casimir Czarnrcki va s’acharner sur Henri Poissonnier et ses mauvais traitements vont conduire au décès du Résistant. 

Un détenu lors de la libération par l’Armée française du camp de Vaihlingen où Henri Poissonnier est décédé.

En 1945, les deux compères reviennent tranquillement dans le Pas-de-Calais,

où ils avaient leurs habitudes, pour reprendre leur vie de famille. Mais, un beau jour, dans un café de Douai, un ancien déporté reconnaît Burkowski dont il a croisé la route au camp de Dachau. Celui-ci est arrêté à son domicile de Loos-en-Gohelle. Il ne tarde pas à dénoncer son compère Czarncki qui habite à Méricourt, juste à côté. Les deux hommes vont être jugés par le tribunal militaire de Metz, du Conseil de guerre de la 6e Région militaire. Les explications que fournit Czarncki aux juges sont glaçantes : « Je frappais violemment les déportés, mais aucun n’est mort sous mes coups. Ils succombaient généralement, le lendemain », Le 24 février 1951. Le tribunal, va le condamner à mort ainsi qu’à la confiscation de ses biens.

Mais, finalement, l’ancien tortionnaire sera gracié et ne fera que huit ans de prison.

De retour au bercail, Burkowski et Czarnrcki ne rataient aucune des cérémonies dédiées à la mémoire nationale. Chaque huit-mai et onze-novembre, on pouvait les voir, face au monument aux morts, la tête haute, au garde-à-vous militaire, le petit doigt sur la couture du pantalon, pendant l’exécution de l’hymne national. La plupart des gens – réconciliation oblige – n’y trouvaient rien à redire. Il fallait relier les deux Frances, celle de la Résistance et celle de la Collaboration en une seule entité.

Un drapeau, au monument aux morts.

 Cette vieille histoire du camp de Kokendorf est très éclairante

sur les limites du devoir de mémoire dont les récits du « Train de Loos » font partie. L’épisode du Train du 1er septembre se devait d’être situé dans une perspective historique. L’entreprise est ardue : les archives allemandes de la prison de Loos et celles du camp de Sachsenhausen ont disparu. On doit se baser sur les impressions et les récits des acteurs du 1er septembre 1944.

Dès 1948 on propose comme probables les chiffres de 1250 déportés et de 130 survivants. Ils vont servir de référence pendant un demi-siècle. En 1994, le Conseil Général du Nord propose une énième publication sur le sujet, « Le dernier train de Loos, partis 1250, ils reviennent 130 ». Mais, dans les années 1990, dans le milieu des historiens, il se murmure qu’il existerait en Allemagne un certain nombre de documents et que les archives du camp de Sachsenhausen auraient, en partie, été rapatriées par l’Armée rouge dans l’ancienne URSS. Yves le Maner se saisit du sujet. Il est professeur d’histoire et directeur de La Coupole d’Helfaut, près de Saint Omer, (Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord-Pas-de-Calais). Il jouit d’une certaine autonomie. Pendant trois ans, il va sillonner les centres d’archives, recueillir des témoignages et effectuer de nombreux voyages en Russie et en Allemagne.En 2003 i l publie le résultat de ses travaux dans un Livre : Le « Train de Loos, Le grand drame de la déportation dans le Nord-Pas-de-Calais ». 

Avec les évasions, les décès, les différentes affectations des prisonniers, les chiffres véritables sur l’épisode du train de Loos sont difficiles à établir. Yves le Maner arrive à la conclusion que le nombre de déportés est de 871 dont 310 survivants.  L’historien, en allant à l’encontre de la vérité provisoirement établie, ne s’est pas fait que des amis ! Son livre rend muette la concurrence pendant deux décennies. 

Train de Loos
Un des livres sur le 1er septembre 1944
.

En 2020, Anthony Masset, fait paraître un petit livre, « Marcel, F▼98003 »,

dont le titre est inspiré du numéro de matricule dans les Camps de son oncle, Marcel, l’un des 871 du train de Loos. Il s’inspire à la fois du récit de l’oncle et du travail d’Yves le Maner, qui signe la préface de l’ouvrage. J’avais abordé le sujet en 2021. A part les publications mentionnées ci-dessus, il n’existait rien ! Aujourd’hui, anniversaire oblige, le sujet fait l’actualité. En France, on rechigne à célébrer la mémoire nationale sauf au moment des anniversaires qui sonnent rond !

Ces derniers mois, est paru un ouvrage imposant de 400 pages, « Histoire et mémoire » du train de Loos ». C’est une initiative de la Coupole d’Helfaut et de son équipe historique coordonnée par Laurent Seillier, professeur d’Histoire. Il établit les biographies des déportés du Train de Loos. Grâce à « la numérisation des archives et Internet » il en compte 872 et non plus 871Il est, selon ses auteurs même, « rédigé par des historiens et des bénévoles avertis secondés par des lycéens français et allemands ».  Evidemment, c’est un dispositif surprenant qui évoque le Conseil de l’Europe, toujours très consensuel, pour traiter un sujet qui ne l’est pas du tout ! L’Histoire est toujours la fille de son époque !

Désormais les anciens du Train ne sont plus que deux. 

Ils ont 98 et 99 ans. Des plus jeunes ont repris les rênes de l’Amicale du Train de Loos. Avec l’aide des familles, ils établissent les fiches biographiques des déportés. Plusieurs dizaines ont déjà été renseignéesUn film sur le sujet est en préparation. Ses réalisateurs communiquent abondamment dans la presse sur leur projet.

A Loos, épicentre de l’évènement, on n’est pas en reste.

Il est prévu un mois d’événements commémoratifs, conférences, expositions, cérémonie, autour de la journée du 1er septembre. L’intérêt pour cet évènement important et tragique va-t-il se poursuivre en profitant de ce coup de projecteur de l’actualité, ou bien tout cela va-t-il retomber comme un soufflet ? Le sort des déportés de Loos peut être une source de réflexion, utile pour comprendre notre monde contemporain. Cette barbarie qui a conduit à la mort 560 hommes, devrait nous interroger.

Nous vivons une époque qui ressemble beaucoup plus qu’il n’y paraît à ces moments troublés.  À bien des égards – à l’image d’autres pays européens – la France évoque l’Allemagne de 1933, juste avant l’élection d’Hitler.  Des conflits, en Europe et dans d’autres régions du monde ont une parenté avec les évènements survenus pendant la Seconde Guerre mondiale voire avec la Première ! La « mémoire » du train de Loos pourrait servir à forger un Monde plus humain et respectueux des valeurs universelles. 

Bibliographie :

Yves Le ManerLe « Train de Loos ». Le grand drame de la déportation dans le Nord-Pas-de-Calais (préface d’Annette Wieviorka, 2003.

Anthony Masset, « Marcel, F▼98003 », 2020

Jacqueline DuhemVendredi 1er septembre 1944 : « le train de Loos », dernier drame de la déportation dans le Nord et le Pas-de-Calais, 2013.

Collectif coordonné par Laurent Seillier, « Histoire et mémoire » du train de Loos », 2024

Sur les réseaux sociaux, quelques commentaires à propos de cet article ou du sujet :

Laurent Martens

Parmi eux, mon grand-oncle, Ernest Martens, arrêté à Vieux-Condé, qui mourra à Mauthausen juste après la libération du camp. Il avait 23 ans

Marceau Traction

Mon grand-oncle Alphonse BLONDË 55 ans, arrêté à Saint-Amand-les-Eaux, a fait partie du convoi I.281  » Le Train de Loos  » parti le 1er septembre 1944 de la gare de Tourcoing, arrivé le 3 à Cologne .Après Köln: Sa.Ng Sachsenhausen et Neuengamme où il est mort le 24 octobre 1944.

Ced Deg

Mon grand oncle est passé par la prison et le train de Loos pour passer par 3 camps et est décédé a Dachau

Marie Codron

1er septembre 1944, dernier départ du train de Loos pour les camps de concentration.

Maurice Ormeray: Fils de Gaston Ormeray, tapissier, et d’Alphonsine Bernard, Maurice Ormeray est né le 5 décembre 1920 à Loos (59). Célibataire , il y réside au 44, rue du Maréchal-Foch et il est militaire de carrière (engagé dans l’aviation en 1939).

Maurice Ormeray est membre du mouvement Voix du Nord depuis le 1er février 1944 sous le pseudonyme de « Grand Maurice ». Il distribue le journal clandestin La Voix du Nord et est chargé d’exécuter des sabotages aux ateliers de la SNCF à Hellemmes (Nord). Il aurait également participé au sabotage d’Ascq (Nord) en avril

1944. Arrêté sur dénonciation par la Geheime-feldpolizei Ill de Lille (Nord) le 9 avril 1944, il est interné à la prison de Loos-lès-Lille (Nord).

Le 13 août 1944, le tribunal de l’Oberfeldkom-mandantur 678 de Lille demande son transfert en Allemagne pour jugement avec d’autres détenus : Georges Bougard », Isidore Deconninck, Eugène Denain, Narcisse Dhennin, Raymond Gerbert et Maurice Pauwels, mais la procédure « NN » est abrogée le 21 août.

Le 1er septembre, Maurice Ormeray est déporté depuis Tourcoing (Nord) par le « train de Loos», avec près de 900 prisonniers politiques, et arrive à Cologne/Köln (Allemagne) le 3. Il est ensuite conduit, le 5, dans un groupe de 566 hommes de son transport, au camp de Sachsenhausen à Oranienbourg près de Berlin (Allemagne), où il arrive le 7 (matricule 97651). Le 30 octobre 1944, il est transféré au Kommando de Liegnitz (Legnica en Pologne), puis le 5 janvier 1945 dans un Kommando où il doit couper des câbles (Ka-belzerleger). Il est ensuite envoyé le 6 février 1945 au camp de Buchenwald ou il est inscrit comme décorateur avec le matricule 10006.

Probablement le 17 février, il est emmené au Kommando annexe de Langenstein près d’Halberstadt (Allemagne), où les détenus travaillent pour la firme Junkers. Ils creusent des tunnels dans la montagne, les Thekenberge.

Évacué de ce camp le 9 avril, Maurice Ormeray meurt le 21 avril 1945 après une terrible « marche de la mort », près de Jessen. Il avait 24 ans. On a retrouvé son corps inhumé dans un petit bois sur la route de Seyda à Jessen (Allemagne), entre Lüttchenseyda et Gentha en Saxe (Allemagne). Son acte de décès comporte la mention « Mort pour la France ». Il a reçu la Médaille de la Résistance. Une plaque a été déposée à Loos pour honorer la mémoire de Maurice Ormeray.

Extrait du film de l’INA, 1969

https ://fresques.ina.fr/mel/fiche-media/Lillem00041/septembre-1944-le-dernier-train-de-deportation-de-la-prison-de-loos.html

A propos d’Henri Poissonnier 

http://blog.prophoto.fr/le-dernier-voyage-dhenri-poissonnier-1900-1945/