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Une boulangerie de quartier : la boulangerie-pâtisserie Yernaux
Malgré le doublement de la population de la commune depuis les années 1950, les boulangeries qui, alors, étaient au nombre d’une dizaine ne sont plus que trois… dont l’une est pour l’instant fermée. L’une de ces survivantes, est depuis toujours une boulangerie de quartier.

Mathieu Yernaux a repris ce commerce de la rue de l’An-Quarante, dans le Bas-de-Mons, il y a dix-sept ans.
Après des études de cuisinier-traiteur au Lycée hôtelier de Lille où il fait la connaissance de Nathalie, sa future épouse, il suit une formation complémentaire en boulangerie. Le métier le séduit totalement, au point de se lancer dans la grande aventure et de créer sa propre entreprise. C’est ainsi que Nathalie et Mathieu sont devenus Monsois. « Notre idée de départ était de commencer par une petite boulangerie de quartier – financièrement plus accessible – pour grandir au fur et à mesure », explique Mathieu. « Mons nous faisait un peu peur, car la ville avait mauvaise réputation. En réalité, les gens d’ici sont très conviviaux En dix-sept ans, je n’ai jamais connu le moindre problème. On se sent bien là où nous sommes et avons l’intention d’y finir notre carrière ».
En dix-sept ans d’exercice, Nathalie et Mathieu ont découvert la vie de boulanger :
« l’augmentation constante du prix du gaz et de l’électricité, les taxes, les règlements de toutes sortes. C’est désespérant pour celui qui veut entreprendre. A ce jour, je ne me lancerai plus dans l’aventure, comme je l’ai fait il y a dix-sept ans », regrette Mathieu.
Le métier de la boulangerie traditionnelle devient de plus en plus aléatoire avec la concurrence de la grande distribution, des farines à bas prix et peu qualitatives. « J’ai fait le choix de ne sélectionner que des farines locales et bio de premier choix, tout en restant dans des prix raisonnables ».

Pour l’instant la recette est plutôt un succès.
La clientèle de la petite boulangerie de la rue de l’An-Quarante reste fidèle. « Ce sont surtout des gens des alentours, de l’Ancien comme du Nouveau Mons… quelques clients du Haut de la ville, d’Hellemmes et de Villeneuve d’Ascq », précise Mathieu. « Dernièrement on a construit un nouvel immeuble au bout de la rue. Cela m’a amené pas mal de monde. Il y a beaucoup de Parisiens pour qui le métro et le TGV, n’est pas plus compliqué que le RER pour accéder à leur travail. » Le fait récent est le développement du phénomène « AirBnB » et les clients étrangers, surtout des Anglais et des Néerlandais, plus nombreux en week-end. Par le métro, ils sont à quatre minutes du centre de Lille !
« Si la pression des règlements, des taxes et des frais continuent sur cette pente, les boulangeries artisanales vont disparaître dans les petites villes. il ne restera plus que quelques boulangeries de luxe dans les grands centres urbains avec les quelques clients qui n’hésitent pas à payer le double du prix de Grande Surface en échange de la qualité du produit ! Quand j’arrêterai, je ne suis pas certain de pouvoir vendre. Je ne sais pas si quelqu’un osera encore se lancer dans une pareille aventure », conclut Matthieu.