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De la « Grande Route de Roubaix » à la braderie du Haut-de-Mons, 59370

Nous sommes aux environs de 1910. L’endroit s’appelle La Grande Route de Roubaix, parce qu’il relie Lille à Roubaix. Au XVIIe et au XVIIIe siècle, c’est essentiellement le long de ce chemin que s’étaient regroupées les 80 maisons du village des origines. Roubaix, c’était loin et tout petit. C’est pourquoi la route, à cette époque, s’appelait, « Route de Lille ». Mais au XIXe siècle, avec la révolution industrielle de la vapeur et des grands métiers à tisser anglais, Roubaix devient une grande ville industrielle. Cette route de Roubaix devient le vecteur d’échange entre les deux grandes villes de la métropole. A partir du début des années 1880, comme en témoigne les rails au sol, la route de Roubaix est aussi l’itinéraire du tramway. Pour autant, les lourdes voitures hippomobiles ont toujours leur place. En face du rang gauche, des années 1880 et qui regroupe les commerces, le rang de droite de maisons cossues, mitoyennes, a été construit au tout début des années 1900. Le nouveau tramway permettait à ces néo-monsois une plus grande mobilité, et a contribué à transformer ce lieu de campagne en ville.

Aujourd’hui, la rue s’appelle, général-de-Gaulle. Sur le plan architectural, elle n’a guère évolué. Les constructions de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe sont toujours là. La répartition entre immeubles résidentiels et commerciaux est toujours là même, même si les magasins sont désormais moins nombreux. Il s’agit d’une journée exceptionnelle : la grande braderie du mois de Juin. Elle est organisée par l’Association du « Haut-de-Mons » qui regroupe les riverains du quartier. Cette rue située à plus de 40m au-dessus du niveau de la mer est l’endroit le plus haut de la métropole lilloise. Si, en temps ordinaire, on trouve des véhicules automobiles de chaque côté de la chaussée, une fois par an elles sont proscrites. Il faut beaucoup de volontarisme de la part de l’Association et de la Mairie pour organiser cet évènement festif et populaire dans de bonnes conditions de sécurité. Depuis les attentats terroristes – et notamment celui de Nice – toutes les issues sont barrées par un système infranchissable. C’est toute une logistique à mettre en place. A la braderie, tout le monde rencontre tout le monde, ses voisins, les habitants des autres quartiers et parfois ceux de villes très lointaines. Il arrive qu’un rayon de soleil éclaire la scène.
Bonus :

La veille de la braderie, vers midi, il y a encore beaucoup de véhicules qui stationnent. Pas beaucoup de gens dans les rues et un trafic incessant entre Lille et Villeneuve d’Ascq.

Le soir, les rangées de véhicules sont clairsemées, signe que l’interdiction de stationner pour cause de braderie annuelle commence à porter ses fruits. Plus de tramway comme en 1900 mais un autobus qui relie une station de métro de Lille à l’Hôtel-de-Ville de Villeneuve d’Ascq.