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L’année nouvelle est celle des bonnes résolutions : Un carnet de santé pour les enfants et les ados à partir du 1er janvier 2025

A Noël et au nouvel An c’est la période des cadeaux.  Tandis que surgit un tout nouveau gouvernement, les familles vont pouvoir bénéficier dès la rentrée d’un « Carnet de santé » destiné à accompagner le développement de leurs enfants.

Le carnet de santé nouveau est arrivé !

Il s’agit d’un copieux document de 128 pages. Il passe en revue, par le menu détail, tous les problèmes et embuches qui peuvent guetter le jeune… de la crèche à l’université. La page 24 intitulée : « Votre enfant et les écrans », regorge de conseils judicieux quant au bon usage des écrans et des ondes qui les accompagnent.

Qu’on   en juge :

« Avant 3 ans, pas d’écran.

Ne laissez pas votre enfant dans une pièce où un écran, téléviseur, tablette ou ordinateur est allumé, même s’il ne regarde pas.

Entre 3 et 10 ans, l’usage des écrans doit rester occasionnel,

limité à des contenus à qualité éducative et accompagné par un adulte. 

Ces conseils permettent de préserver votre enfant des effets négatifs des écrans, notamment sur le sommeil, le manque d’activité physique et la vue.

Pour faciliter l’endormissement et améliorer le sommeil, éteignez tous les écrans une heure avant le coucher. Ne lui donnez pas de tablette, de smartphone, de casque audio ou des écouteurs pour le calmer ou l’endormir.

Dans les transports, plutôt que de donner votre téléphone à votre enfant pensez à prendre des livres, une boîte de jeux et de quoi dessiner.

Essayez de réduire votre propre temps d’écran en présence de vos enfants pour rester disponible et renforcer vos liens avec eux. »

Parents et enfants devant les écrans : image de l’harmonie.

Tout ceci est bel et bon. Mieux, serait insupportable ! Mais entre cet univers idyllique et la réalité du moment, il y a un gouffre ! Que penser de ces nombreux ados qui passent leurs nuits à des jeux vidéo – quand il ne s’agit pas de contenus encore plus toxiques – et qui rejoignent leur établissement scolaire dans un état critique, incompatible avec toute activité d’apprentissage ? Quid de ces collégiens qui menacent ou frappent le chef d’établissement ou le professeur s’ils sont l’objet de remarques quant à l’usage inapproprié de leur Smartphone dans la salle de classe ? Peut-on venir en aide à ces enfants qui dorment le téléphone sous l’oreiller et qui, à l’adolescence, montrent des signes de maladies neurodégénératives proches d’Alzheimer ?

En France, comme ailleurs, la situation est critique !

Est-ce judicieux de déléguer aux seuls parents le soin de pallier une situation devenue préoccupante ? Les instances gouvernementales, les législateurs, les élus du terrain, les collectivités locales et territoriales, les tribunaux, les commissions prescriptives des règles de la santé publique, devraient se mobiliser au même titre que les parents. Le discours des médias dominants dont les propriétaires sont également ceux des opérateurs des ondes (Xavier Niel : Le Monde, presse régionale, Free ; Martin Bouygues : Bouygues télécom, TF1, LCI et de leurs alliés Vincent Bolloré, Bernard Arnault, etc. cadenasse le paysage médiatique en faveur de la prolifération des ondes.

Les ondes du commerce sont partout sur tous les supports.

La nuisance des ondes et écrans est de double nature :

le côté addictif et pervers des jeux vidéo et des films à caractère violent ou pornographique ainsi que les ravages produits par les ondes électromagnétiques sur la santé. Parfois, on tente d’agir. Ainsi, en France, en 2015, sous l’impulsion de Laurence Abeille (députée EELV), un texte de loi est adopté. Il vise à protéger les enfants contre l’exposition aux radiofréquences dangereuses pour leur santé notamment par l’obligation d’informer les utilisateurs de la présence potentiel de wifi dans l’établissement scolaire et la mise hors tension du WI-FI dans les écoles primaires, hors activités pédagogiques. Mais, au fil du temps, le texte est détricoté avec soin. 

En 2017, le candidat Emmanuel Macron alerté sur la question promet d’interdire les téléphones portables au collège. Une fois élu, son nouveau ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, rappelle que « L’usage des téléphones portables est interdit en classe » et promet de « faire respecter les valeurs de la République ». Mais, les restrictions des législateurs des deux assemblées rendent le texte inefficace.  Ainsi, une classe avec 30 Smartphones, autant que d’élèves, plus la Wifi à tous les étages est bouquet d’artifice polluant d’ondes électromagnétiques en tous genres. 

le Smartphone : un objet si tentant en classe.

Y-a-t-il un motif d’espérer avec l’instauration de ce nouveau carnet de santé ?  On a déjà, par le passé, connu de belles séquences suivis de lendemains difficiles. Ainsi, en 2O11, un groupe de trente-et-un chercheurs, provenant de quatorze pays, mandatés par l’OMS, après un combat de tranchées de plusieurs jours opposant des scientifiques indépendants à ceux proches des industries des ondes la commission classe comme « cancérogènes possibles » les champs électromagnétiques de radiofréquence. En 2016, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) interpelle les parents et les pouvoirs publics, sur les « effets possibles sur les fonctions cognitives et le bien-être », qui la conduisent à préconiser « un usage modéré et encadré » de ces technologies.

Ces réserves n’ont pas empêché la multiplication des objets connectés de tous types : les compteurs dits « intelligents », les gadgets divers en Wifi et Bluetooth, la 3G, la 4g, la 5G et… le roi de la famille, l’incontournable Smartphone. Peut-être,-cela explique-t-il la statistique inquiétantes de « Santé Publique France » qui souligne la multiplication par quatre des glioblastomes du cerveau, depuis cette époque.  

L’OMS est censée statuer sur les grands problèmes de la santé mondiale.

Ce rapport de la commission des ondes de l’OMS était un caillou dans la chaussure de l’industrie. Mais, voici que l’an dernier, la nouvelle commission de l’OMS conclut à l’unanimité à « l’absence de risques de cancers du cerveau liés à l’usage des téléphones portables ». C’est tout à fait miraculeux ! La situation se serait-elle améliorée comme par enchantement ? Plutôt que de soigner un malade, si mal en point, il est plus facile de casser le thermomètre !

Pendant des années l’industrie des ondes a usé de son influence pour modeler la commission des ondes de l’OMS suivant ses intérêts. Quelques mois avant la publication des conclusions de ladite commission, Joel Moskowitz, chercheur à l’Université de Californie (Berkeley) sonne l’alarme. Il met en garde sur le processus de nomination du groupe d’experts chargé de trancher la question. Il publie un article, « L’OMS fait évaluer la dangerosité des ondes par les amis de l’industrie », (13/08/2023, la Maison du XXIe siècle, Canada). On y apprend que sur les vingt et un experts désignés par l’OMS, « Onze sont actuellement ou ont été affiliés à l’ICNIRP », une ONG financée par l’industrie des ondes et « qu’aucun des 250 scientifiques spécialistes des CEM qui ont signé « l’Appel international des scientifiques spécialistes des CEM », alertant les autorités » n’a été sélectionné par l’OMS pour faire partie du groupe de travail ». 

Pour l’ANSES qui, désormais, valide ces conclusions, « Il n’y a pas de lien de cause à effet entre le fait d’être exposé au téléphone mobile, de l’utiliser chaque jour et des impacts sur la santé ». Euréka ! Il suffisait d’y penser et se débarrasser de toute pensée négative à propos de ces bonnes ondes électromagnétiques.

Ce carnet de santé, s’il est fort judicieux, arrive à contre-courant de la tendance :

mondiale européenne et française, qui nie le problème des nuisances des champs électro magnétiques sur la santé des êtres vivants, conformément aux puissants intérêts industriels. D’ailleurs, c’est bien parce que la démarche de ce nouveau carnet met l’accent uniquement sur les dangers des addictions et désocialisations provenant pour l’essentiel de l’usage des écrans et pas sur les CEM – qui font partie de l’équation – que cette étude a pu voir le jour. Que va changer ce « carnet de santé » distribué dans les familles ? Probablement rien ! mais il va dans le bon sens !

Phonegate :

http://blog.prophoto.fr/phonegate-emet-des-reserves-sur-la-science-industrielle/

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