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Lucien Vancoppenolle, mémoire de la rue du général-de-Gaulle

Lucien Vancoppenolle, qui réside dans le quartier depuis plus d’un demi-siècle y a connu bien du monde. Il est devenu la mémoire vivante de la rue.

Lucien Vancoppenolle collections toutes les publications historiques sur sa commune.

Lucien Vancoppenolle, outre son métier de garagiste, a deux passions : les trains miniatures et l’Histoire locale.

Il possède l’intégralité des publications relatant le passé de sa commune. Avec ses souvenirs, il y aurait de quoi publier un nouvel ouvrage pour compléter sa collection. Lucien, a été le patron du garage Citroën, au 46 de la rue du général-de-Gaulle. En 1970, il vient tout juste vient d’épouser Danièle quand il fait l’acquisition du lieu. Il assurera la partie mécanique et Danièle le secrétariat, la comptabilité et le service commercial. Ils avaient alors tout juste 22 ans ! Ce garage leur avait été cédé par l’oncle de Danièle qui, lui-même, l’avait acquis en 1929. Dans les années 1930, l’oncle est devenu agent de la marque aux deux chevrons. C’est André Citroën en personne qui a paraphé le contrat. Avant 1900, le 46 abritait un charron-maréchal-ferrant. D’ailleurs, en 1970, la forge était toujours en place au fond de l’atelier. Elle servait à effectuer de menus travaux de réparations de pièces automobiles.

Les nouveaux garagistes trouvent facilement leurs marques dans cette partie Sud de la rue. « J’avais gardé Jacques, l’ancien employé-mécanicien du garage. Il avait débuté dans les années 1950. Il connaissait personnellement tous les clients », explique Lucien. Dans cette partie du quartier, il y a pas mal de belles propriétés. « Elles étaient occupées par les « grandes familles » de l’époque. Elles possédaient pour la plupart des Citroën, la DS puis la CX pour monsieur et l’Ami 6 pour madame ». En ces temps reculés, la mécanique nourrit bien son homme. Le garage compte jusqu’à trois employés. 

Dans les années 1970, Lucien et deux de ses employés.

Pour démonter et remonter un embrayage, deux jours de main d’œuvre étaient nécessaires.

Mais, pour la génération automobile qui a suivi une demi-journée a amplement suffi. Dans les années 2000, alors le pourcentage des ventes des voitures neuves laissé par le constructeur s’amenuisait comme peau de chagrin, Lucien qui approchait la soixantaine, a fait ses comptes :« Je me suis aperçu que je gagnerai presque autant en prenant ma retraite qu’en continuant ce travail fatigant ». Lucien a cessé son activité de mécanicien-automobile le 30 septembre 2005 à 18h30. Comme il a retiré les piles de la pendule murale, l’heure fatidique est restée affichée de longs mois. Dans le garage il y avait encore tous les souvenirs entassés depuis trente-cinq ans : d’antiques outils pour des usages mécaniques tombés en désuétude, de vieux papiers et actes de propriété et, surtout, la 4 CV bleu-vert qui avait servi à Danièle et Lucien pour leur voyage de noces.

Durant toutes ces années ils ont vu la rue changer.

En 1970, elle était surtout bordée de commerces. Il y avait de tout : un marchand de légumes, une boulangerie, une boucherie, une poissonnerie, une épicerie, un fleuriste, une pharmacie, un négociant en vin, un salon de coiffure, un plombier-chauffagiste… Danièle et Lucien ont dessiné de mémoire un plan de leur rue au moment de leur emménagement. On y dénombre trente-et-un commerces. Aujourd’hui, il ne reste plus guère que la boulangerie Castel qui ait survécu. Ce mouvement s’est amorcé au début des années 1980 avec l’avènement des grandes surfaces. « Les commerçants de la rue se sont mobilisés contre l’installation de l’Intermarché », se rappelle Lucien. « Nous avons fait des réunions, des pétitions et même une manifestation mais tout cela n’a servi à rien. La grande distribution a tué le petit commerce. Finalement, avec le recul, nous sommes contents d’avoir ce bâtiment commercial au bout de la rue. C’est pratique pour aller y faire nos courses. »

Danièle et Lucien ont dessiné le plan de la rue en 1970 avec tous ses commerces.

Le courrier des lecteurs et des anciens clients de Lucien Vancoppenolle :

Jean-Yvon Beulque, ancien habitant de Mons-en-Baroeul

C’était en 1973-74… début juillet, départ en vacances, voiture chargée, les trois gosses, direction Juan -les -Pins…
Départ de Mons 6h, objectif faire la route d’une traite , une GS Citroën révisée la veille par Vanco ça va le faire…
Rue du Fg de Rx, le carrefour Labis, et hop le périph et le pied au plancher….
…et d’un coup pff..pff… plus de puissance, le moteur se coupe, en urgence sur mon aire je sors à hauteur de la Cité Administrative, mais plus moyen de redémarrer…
Par bonheur une cabine téléphonique, allo Mr Vancoppenolle… j’explique…. à l’autre bout un mot ´´ j’arrive ´’. Six heures du matin…
Dans les dix minutes il déboule en pyjama ‘´ vous êtes en panne d’essence ´´ décrète t’il !
Je le regarde ahuri : ´´j’ai fait le plein hier ´´. 
Il ouvre le capot, sort de sa poche un tournevis et tape qq petits coups sur le carburateur : ´´allez-y démarrez ´´, le moteur rugit…
Explication du technicien :´´vous avez accéléré trop brutalement et le pointeau s’est bloqué dans le carburateur , c’est du classique , tenez je vous laisse le tournevis vous saurez comment faire si ça se renouvelle ´´. 
Il est remonté dans sa bagnole : ‘´ bon j’vais me recoucher, bonnes vacances ´´. 

Ça c’était Vanco. Au retour je suis passé le remercier et son épouse m’a pondu un coucou me reprochant de les avoir tirés du lit à une heure indue .  Lui en arrière se marrait doucement…

Alain C…. habitant de Mons-en-Baroeul

J’ai presque toujours eu des Citroën et mon garagiste était Lucien Vancoppenole. Un soir il me fixe un rendez-vous en fin d’après-midi à une heure où le véhicule était censé être terminé. Il s’escrimait sur le moteur en essayant de dévisser une vis récalcitrante.

« C’est de mal en pis ! Si ça continue je vais être obligé de porter des lunettes !

Cela vous fait quel âge, monsieur Vancoppenolle ?

53 ans !

Ne vous plaignez pas pour la plupart des gens, c’est 43 ans !

Ah bon, vous croyez ?

Bonus :

Danièle et la 4CV qui a servi au voyage de noces.
Le CAP de mécanique de Lucien, 1964

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