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La municipalité a des doutes sur la pertinence de la multiplication des antennes-relais sur son territoire : Baisieux, 59780

Baisieux est une charmante petite commune du nord de la France. Elle est assaillie par les antennes relais des différents opérateurs. Le maire et son conseil municipal ont de grand doutes sur la pertinence de cette multiplication sauvage.

Les antennes relais des différents opérateurs fleurissent dans les villes et les campagnes.

Confronté aux Opérateurs, aux Agences d’état, à la Préfecture, aux discours lénifiants des médias, le maire de Baisieux a l’impression de se heurter à un mur. Alors, à tout hasard, il a convoqué le journal local pour lui confier son désarroi. L’article titre : « Le Coup de gueule du maire contre la pression des opérateurs de téléphonie mobile. » Un coup de gueule, c’est un début. Cela permet de se défouler de la frustration. Mais, cela ne change guère la situation. « Je ne dis pas qu’on ne veut pas d’antennes. Mais notre volonté, c’est de les mutualiser pour éviter l’éparpillement », précise l’élu.

Sa position est délicate.

Entre la volonté de ses électeurs d’avoir un réseau téléphonique solide à disposition et son devoir de réduire dans des proportions raisonnables les nuisances de la téléphonie sans fil, sa marge de manœuvre est très étroite. Elle est même nulle, en réalité ! Le système est ficelé pour que l’on se passe de son avis… comme de celui de ses administrés. Le permis de construire, délivré par la mairie relève de la pure hypocrisie. Dans la pratique, seul l’avis de l’opérateur est pris en compte. Si ce dernier délivrait ses propres permis de construire ce serait plus efficace. On réaliserait des économies dans le personnel des collectivités locales et dans les services de la Justice… ce qui serait très bien vu dans cette période de grand déficit public !

Baisieux est représentative de ces communes françaises qui se heurtent à la puissance des Opérateurs. Il y a quatre ans, SFR a le projet d’installer une antenne de 36 mètres de haut dans la commune. Elle accepte de se concerter avec la municipalité pour le choix du terrain. « Nous avons travaillé avec cet opérateur, qui nous a entendus », commente le maire. » A leur tour, Bouygues et Free entendent désormais construire de nouvelles antennes. La mairie leur suggère de mutualiser leurs nouvelles installations avec celle de SFR. Mais, la proposition essuie un refus. L’article du journal ne précise pas les motivations du conseil municipal à défendre cette position de bon sens. En général, élus et collectifs de riverains reprochent aux nouvelles antennes leur nocivité et leur impact visuel.

Une antenne de 36 m de haut, c’est laid ! Mais deux antennes, c’est bien plus laid !

Quant à 4 ou 5 antennes… Les antennes, en France, sont calées sur les normes permissives de l’ICNIRP : 41 V/m ou 61 V/m suivant les fréquences, contre 3 V/m au Luxembourg ou, 6 V/m en Italie. C’est tout à fait déraisonnable. La proposition de mutualisation n’a pas été bien accueillie. « L’opérateur nous a attaqués en justice. Il y a une audience sur le fond en cours et un référé jugé », regrette le maire. Le tribunal administratif a enjoint la commune de délivrer un certificat de non-opposition. C’était couru d’avance ! Tout a été planifié dans les différentes instances nationales et européennes pour produire ce résultat ! Le permis de construire du maire et l’enquête publique, c’est juste pour faire illusion et amuser la galerie. La nouvelle installation est exclusivement actée par un contrat de droit privé entre l’opérateur et le propriétaire de la parcelle. Ce dernier perçoit en moyenne 15 000 euros de droit d’entrée et 15 000 euros de bail, chaque année.

Les candidats se bousculent au portillon.

Par les temps qui courent, c’est de l’argent facilement gagné. Sauf, vice de forme, la décision n’appartient qu’à l’opérateur ! L’autre biais juridique est d’attaquer la nouvelle installation en relation avec la toxicité avérée des ondes radio qu’elle génère. Cela arrive parfois à la campagne où, veaux, vaches, cochons, poulets et lapins, plus sensibles que les humains passent de vie à trépas. Là encore l’arsenal juridique donne tort aux victimes. Le Conseil d’Etat, constatant que l’émission de l’antenne est inférieure aux normes légales – stratosphériques – donne toujours quitus à l’opérateur. Il y a un hiatus entre la théorie et la pratique ! Les nuisances constatées en pratique sont invalidées par le fait que, théoriquement, elles ne devraient pas survenir. Mais l’omerta a ses limites ! Aux Etats-Unis, où le réseau 5G a pris de l’avance, sous l’effet du « bouche à oreille », un bien situé à moins de 300 m d’une antenne relais perd 20 à 30 % de sa valeur, tandis qu’une propriété à une trentaine de mètres de la source polluante est carrément invendable. Les implantations des antennes – relais fonctionnent comme un système de vases communicants. Quelques personnes vont pouvoir en retirer le plus grand profit avec l’argent soustrait de la poche du plus grand nombre. 

L’idée du maire de Baisieux relève pourtant d’un certain bon sens.

Si on poussait au maximum cette logique on pourrait améliorer la situation existante. Pourquoi polluer quatre fois au lieu d’une ?  Mutualiser les antennes-relais permettrait de diviser par quatre les émissions toxiques des champs électromagnétiques. On diviserait aussi par quatre la consommation électrique dans un contexte où la 5G se développant, elle demande 50 % d’énergie de plus que la 4G. Ce serait bon pour la planète, mais contraire au principe de « la concurrence libre et non faussée » qui régit toute l’économie Européenne. Les habitants des communes et leurs élus sont les victimes collatérales de la bureaucratie libérale qui a pris en main toute décision dans le domaine des ondes sans se soucier des conséquences sur le terrain.

Une autre étude de cas :

http://blog.prophoto.fr/bonningues-les-ardres-62-les-habitants-pourchasses-par-le-progres/