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TELQUE est le nom d’artiste qu’elle a choisi.

Chris TelqueOn peut à la rigueur lui accoler son prénom et l’appeler Chris TELQUE. Elle ne tient pas à ce qu’on la désigne par son nom de famille, bien qu’il soit très honorable. Pour elle, le métier de sculpteur était à la fois la chose la plus improbable et une sorte de fatalité.

 « À l’école, je dessinais tout le temps, c’était une sorte d’obsession», avoue-t-elle. « Impossible de compter les heures de colle parce que j’avais été surprise à griffonner une caricature pendant les cours ». Quelques mois avant le bac, ses parents décident de lui faire donner quelques cours particuliers, dans différentes matières. « C’est ainsi, qu’est venu à la maison un professeur de dessin », poursuit-elle. « C’était un très vieux monsieur extrêmement poli et compétent. Il était à la retraite et avait été le directeur de l’École des Beaux-arts. Il a demandé à voir mes parents et leur a dit que m’inscrire à cette satanée école était ce qu’il y avait de mieux pour moi. Mes parents étaient industriels. Ma mère lui a répondu que : Artiste, ce n’est pas un métier ! ».

Chris Telque
Chris TELQUE et sa vache « Pierrette, le pis à lait » en fer à béton.

 Chris TELQUE va – presque – suivre les recommandations familiales. Elle étudie le commerce et la gestion à l’EAC, une école spécialisée dans le marché de l’art. La voilà, quelque temps, au ministère de la culture expliquant aux investisseurs les intérêts du mécénat puis chez Vivendi, organisant les événements culturels. « C’étaient des choses comme Orsay avant Orsay ou bien Jazz à Juan », se souvient-elle. Il s’agissait de recevoir les VIP, grands cadres de l’industrie ou de la banque, élus des collectivités territoriales et de la nation… tous partenaires de la Société. » La future sculpteuse bifurque pour de longues années dans le « contrôle de gestion pur et dur». Mais, un beau matin, il y a trois ans environ, ses enfants ayant terminé leurs études, la voici qui décide de prendre un congé sans solde et de consacrer tout son temps à sa passion.

On ne peut pas donner totalement tort à ses parents. Artiste, n’est pas un métier qui  nourrit sa femme. « On ne fait pas ce travail-là pour l’argent» convient Chris TELQUE. «Ceux qui en vivent correctement sont très rares. Malgré tout, je ne me plains pas. Totalement autodidacte, au bout de trois ans, j’arrive à financer mes fournitures et mes déplacements. Il n’y a que pour les bronzes, que  je suis encore déficitaire. C’est un travail compliqué qui demande beaucoup de temps. Chacun d’entre eux me coûte une fortune !». Outre le bronze, l’artiste travaille le plâtre, la terre, la cire et même le fer à béton ! Ses périodes d’atelier alternent avec le temps des salons et des expositions comme le Salon d’automne de Paris, dont elle est une habituée, ou bien encore les EWAA Awards de Londres, d’où elle revient. Cette année, elle a été sélectionnée avec 11 autres artistes venus du monde entier… la plupart très célèbres. « Avec mon ridicule CV de deux ans je fais des complexes par rapport à tous ces gens qui ont fait les meilleures écoles et qui ont 30 ou 40 ans de pratique » convient-elle. Mais les petites bébêtes de Chris (elle sculpte beaucoup d’animaux) sont en train de monter. On les trouvera du 4 au 12 janvier à l’exposition Assemblages, qu’organise Eugénies dans la grande salle du Fort.

Alain Cadet

 Illustration : Chris TELQUE et sa vache « Pierrette, le pis à lait » en fer à béton.

Coordonnées : TELQUE animal sculptor 33 (0) 6 58 83 59 93 / mail : chris@telque.fr / www.telque.fr

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