Portraits croisés, 1910-2022, le pont Napoléon, Lille, 59000

Portraits croisés, 1910-2022, le pont Napoléon, Lille, 59000

Ce pont Napoléon qui enjambe un bras de la Deûle canalisée n’est pas l’ouvrage des origines. Il remplace celui de Benjamin Dewarlez, construit entre 1809 et 1811. La fine arche de pierre du premier ouvrage était déjà en ruine dès la fin des années 1830. En 1840, on opte pour un ouvrage plus robuste. Il sera construit dès 1850 : un arc métallique ajouré va remplacer la pierre. C’est une spécialité des usines sidérurgiques du Nord, qui, à l’époque, comptent parmi les toutes meilleures au Monde. Solide comme un roc, ce pont ne prendra aucune ride jusqu’en 1918. 

Ce pont servait de passerelle entre la ville et le parc, lieu de promenade et de loisir le dimanche. Il s’y trouvait même une guinguette. Le pont Napoléon de Lille est le seul pont couvert piéton de France. La photo noir et blanc a été prise avant la guerre. Comme la légende de la carte postale l’indique le « pont a été détruit par les allemands en octobre 1918 »

Le pont actuel a été reconstruit en 2014. Il résulte d’une volonté municipale de la Ville de LilleIl a couté un peu d’argent– 1,8 millions d’euros – mais quand on aime, on de compte pas. Visuellement, ce pont du XXIesiècle est très proche de celui du milieu du XIXe. C’est sans doute parce que les pierres du pont d’origine ont été remontées une à une sur la nouvelle structure, complétées par d’autres nouvelles provenant de la même carrière et que, les dimensions sont quasi identiques. Mais, il ne faut pas se fier aux apparences ! Le pont du XXIe siècle est un ouvrage totalement différent ! Appuyée sur des fondations faites de colonnes de soixante centimètres de diamètre et de vingt-six mètres de long, la structure du pont est constituée d’un béton particulièrement résistant. L’impact sur le paysage du canal est du plus bel effet. Même les lentilles d’eau qui prolifèrent et qu’on pourrait considérer comme une forme de pollution ajoutent une touche colorée et poétique à l’image…

Pour approfondir le sujet…

Sphinges et Phénix : le Pont Napoléon, un symbole lillois

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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