14 juillet à Cormeilles, 60120

14 juillet à Cormeilles, 60120

Le 14 juillet a bercé mon enfance.

Il tombait à environ une semaine de la fête du village. C’était une période particulière. Dans la plupart des maisons on faisait cuire des tartes aux fruits ou des flans (liboulli) de telle sorte à ne pas être pris au dépourvu si, jamais, survenait un visiteur. Les manèges de la fête restaient quelques jours de plus pour la Fête Nationale. Le café Polle faisait le plein de son arrière-salle…  qui servait aussi parfois de salle de cinéma.

Le 14 juillet, à Cormeilles, commençait en réalité le 13 juillet à la nuit tombée. C’était l’heure de la Retraite aux flambeaux. Pour les enfants « du Haut », il fallait descendre jusqu’à l’école. Là, dans une petite pièce située au-dessus de la réserve de charbon, un pompier du village vous distribuait les flambeaux. C’est un bien grand nom ! Il s’agissait en réalité d’une branche de noisetier sur laquelle on avait accroché un lampion. Le pompier allumait une bougie à l’intérieur et nous étions prêts à défiler. Il fallait être très précautionneux pour faire le tour complet du village… sans accident. Il ne fallait pas secouer son lampion, sinon il brûlait et c’était la honte pour celui à qui cela arrivait. La Clique en tête, le défilé s’ébranlait au rythme des tambours et des clairons. Les parents sortaient dès qu’ils entendaient la musique pour profiter du spectacle. 

Cette année, c’est moi qui suis sorti devant chez-moi pour voir passer le défilé.

Les lampions sont moins lumineux qu’au temps jadis. A cause de la sécheresse qui produit – des incendies, il est interdit d’utiliser les bougies. La Commune a dû investir dans l’achat de petites lampes LED. Sinon, pour le reste, le rite est toujours le même.

Cela faisait facile un demi-siècle que je n’avais pas passé un 14 juillet à Cormeilles. Ces dernières années, en principe, je couvrais l’évènement dans une ville très au Nord de Cormeilles et bien plus grosse pour le journal local. Cette année, j’ai décliné la proposition et suis revenu dans l’Oise, près de mes racines. Le 14 juillet à bien changé. Plus de courses de vitesses avec toutes les catégories ni même de course en sac… plus de ficelles que l’on devait couper avec des ciseaux pour décrocher le lot qui était suspendu. La place du village était bien calme. Ce qui est resté, c’est la cérémonie au monument aux morts avec le lever des couleurs. Le parcours s’est raccourci. Tout se passe en bas du village, de la salle des fêtes qui jouxte l’école et la mairie au monument aux morts. 

Les pompiers sont parfois en grande tenue

comme au temps jadis, parfois en short. Il faut dire que des températures comme celles de maintenant, cela n’existait pas dans les vieux 14 juillets du temps jadis. Des jeux d’intérieur ont remplacés les jeux de la place du village. Il paraît que la lutte à la corde existe toujours. A mon époque il y avait deux équipes : c’était les pompiers contre le reste du village et… c’était toujours l’équipe des pompiers qui gagnait. On m’a dit, que l’an dernier, au jeu de la corde, il y a eu un match entre la famille Traullet et le reste du Monde. Gabriel a dû être très fier ! 

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Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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