Albert Buchet, supporter

Il a connu le Stade Virnot-Jules-Lemaire

Albert, est né dans le football. Son père, André Buchet, avait été l’une des vedettes de l’équipe première de L’Olympique-lillois. Albert débute le football, dès l’âge de six ans. Il occupera le poste gardien de but dans l’équipe des Poussins de l’Olympique. À la grande époque du Stade Virnot-Jules-Lemaire, le père a raccroché les crampons tandis que le fils est âgé d’une dizaine d’années. Albert Buchet continuera à jouer au football jusqu’à l’âge de 37 ans. Il sera le président-fondateur du Mons-Athlétic-Club, à qui il restera dévoué toute sa vie, au point de reprendre très récemment, à la mort de Michel Couturiaux, la présidence pour un intérim. Lillois d’origine, Albert a surtout connu le Stade Virnot-Jules-Lemaire, à partir de la fusion de l’Olympique lillois avec le SC FIves, en 1944.

Albert qui a consacré sa vie au football, toujours présent lors des entraînements du Mons AC, 75 ans après l’époque Jules-Lemaire-Virnot.

« Mon père, pour rien au monde n’aurait raté un match de son ancienne équipe, L’Olympique lillois »

raconte Albert Buchet. « Dès que j’ai été en âge de marcher, je l’ai accompagné au stade. Je suis devenu comme lui.Jusqu’au moment des problèmes de santé m’ont handicapé, je n’ai raté aucun match à domicile de l’Olympique lillois, puis du LOSC. » Albert, dans ce milieu des années 1940, se rend généralement au stade accompagné son père. Il habite à Lille, rue des Canonniers, et le tramway F amène le père et le fils directement à l’arrêt situé à quelques centaines de mètres du stade. Mais, même lorsque pour une raison ou une autre, Albert n’était pas censé aller voir le match, il trouve le moyen de s’y rendre quand même. « Je n’avais pas d’argent », explique Albert. « Je m’accrochais sur le tampon du tramway F, et, arrivé au stade, il me fallait trouver un supporter compréhensif qui fasse semblant d’être mon père pour pouvoir rentrer avec lui. C’est comme ça que j’ai eu « la peur de ma vie ! » Un samedi, où j’aurais dû normalement me trouver à l’école, il y avait un match entre le LOSC et le Slava de Prague : un spectacle que je ne pouvais pas rater. La partie a débuté et j’étais bien installé. C’est alors que, trois rangs en dessous, j’ai découvert mon père qui rigolait avec ses copains. Heureusement, il ne m’a pas vu. J’ai filé aussitôt sans demander mon reste. Je ne lui ai raconté l’histoire que beaucoup plus tard, lorsque j’étais un adulte bien mûr ! »

Une Contre-marque de la saison 45-46 pour Virnot-Jules Lemaire

Albert pourrait raconter dans le détail tous les matchs qu’il a vus

au stade Virnot et notamment ceux de la saison 1945-1946, l’année du doublé Coupe-Championnat. « Le stade était bondé », témoigne-t-il. « Il y avait intérêt à arriver en avance ! J’ai vu de sacrés matchs. Lille avait une attaque de feu ! Je me rappelle d’un certain Lille-Saint-Étienne, en 1946, où, après cinq minutes, le LOSC menait déjà 3-0. Le match s’est terminé à 8-0 : une vraie correction ! Pourtant, le gardien de Saint-Étienne, Charles Davin, a fait des miracles. Je me souviens d’une reprise de volée à bout portant de Jean Baratte qu’il a repoussée d’une seule main. Pour moi, qui occupait ce poste, en équipe, c’était très impressionnant ! »[1]

Albert est beaucoup moins enthousiaste pour l’équipement sportif : « Pour accéder aux vestiaires, il fallait passer par le Bistro, qui était à l’intérieur du stade. Ils étaient très rudimentaires, avec juste quelques banquettes de bois. Quant au terrain, vers la fin de la saison, il n’y avait plus de pelouse : juste quatre triangles en herbe verte dans les coins. C’est incroyable de pouvoir penser que ces joueurs professionnels, qui appartenaient à une équipe mythique, aient pu jouer dans de telles conditions.


[1] Cette saison-là, l’équipe de Saint-Étienne a terminé seconde du championnat à seulement un point du LOSC

Naissance du LOSC : La fusion du Sporting-Club de Fives et de L’Olympique lillois, par Albert Buchet

Les deux frères ennemis, le Sporting-Club de Fives et l’Olympique-lillois

avaient souvent envisagé de fusionner. Déjà, à cette époque, entretenir un club professionnel demandait de gros moyens. A chaque tentative, ce fut l’échec, chacun préférant sauvegarder son « Pré carré ». En 1944, le dossier semble bien engagé. Le président de L’Olympique-lillois, Henri Kretzschmar, qui avait la faculté de prendre de la hauteur dans l’intérêt général, savait qu’en proposant la présidence du nouveau club à Louis Henno, le président du Sporting-Club de Fives, il tapait en plein dans le mille. Les prérogatives des uns et des autres firent pourtant l’objet d’une négociation délicate pour trouver le juste équilibre. Même après la fusion, les discussions continuèrent bon train. Ainsi, le nouveau club, le LOSC, s’écrira avec le « LO » de L’Olympique-Lillois, mais se termine avec le « SC » du Sporting-Club de Fives.

Henri Kretzschmar et Louis Henao

Le 23 septembre 1944, on est fin prêt à signer l’acte de naissance de ce nouveau venu si longtemps attendu. Albert Buchet, alors âgé d’une dizaine d’années, accompagne son père, venu assister à la signature :

« Cela se passait, rue de l’Amiral Courbet, au siège du club de Fives. C’était un local rudimentaire, une sorte de baraquement adossé à un grand mur. L’intérieur était décoré avec grandes affiches qui représentaient les principaux joueurs du club : Jadrejak, Dalheimer,  Cernciky ou Gonzales. La réunion a été très sérieuse et solennelle au moment de la signature de l’accord, comme pendant le discours de Louis Henno, le tout nouveau président.

Après c’est devenu très différent. Les adultes étaient très énervés. Ils ont arrosé l’événement plus que c’était nécessaire. Moi, je sirotais ma limonade Reyna, tout seul dans mon coin.»

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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