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Bloc-note d’un électro-sensible, # août-octobre 2021

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », François Rabelais, intellectuel français

« La population générale ne sait pas ce qui est en train de se passer. Elle ne sait même pas qu’elle ne le sait pas », Noam Chomsky, intellectuel américain

Electrosensibles, antivaccins : quand la Justice valide l’antiscience . En donnant gain de cause à des personnes se disant victimes de vaccins ou des ondes électromagnétiques, les tribunaux s’attirent les foudres des scientifiques, L’Express, 2019

Désormais, j’ai des pouvoirs nouveaux, dont je me serais bien passé. J’entends des choses que la plupart des gens ne perçoivent pas. Je sais faire la différence entre un champ d’éoliennes, une ligne à haute tension, une antenne 5G ou bien la Wi-Fi du voisin. Cela ne passe sans doute pas par les oreilles – je crois entendre, comme dirait l’ANSES – mais l’impression auditive est très réaliste. Comme si cela ne suffisait pas, je vois aussi des trucs que je ne remarquais pas auparavant…  dans la presse, dans la rue et dans tous les endroits où me guident mes pas.

« Petit Bateau » dans la tempête

Connaissez-vous la marque Petit Bateau ? Mes beaux-parents habitaient la ville de Troyes où se trouvaient l’entreprise et le magasin d’usine. J’étais un habitué de cette firme. Malheureusement, j’ai passé l’âge d’être un bon client pour les vêtements d’enfants. Je n’en sais plus, désormais, que ce que l’on en raconte dans les journaux. Dernièrement, quelques-uns d’entre eux n’ont pas été tendres avec la vieille dame centenaire.  

Comme « Petit-Bateau » met l’accent sur son statut d’entreprise française – allant jusqu’à emballer ses articles avec un ruban bleu-blanc-rouge – la voilà qui se fait épingler sévèrement par la revue de consommateurs « Que Choisir » : « Made in France : une marque qui nous mène en bateau » titre-t-elle ! On ne peut pas prétendre que cela soit faux ! Il y a belle lurette – je j’avais moi-même remarqué – que l’usine avait fermé et qu’il ne restait plus guère à Troyes que le magasin « d’usine ». L’enquête du journal révèle que la marque fabrique 80 % au Maghreb – avec ses usines propres – et 20 % en France ! « La belle affaire ! » comme commenterait sûrement un chantre des délocalisations et de l’économie de marché bien connu des Français.  

20 %, c’est déjà ça !

Qu’est-ce que l’on continue encore à fabriquer en France, de nos jours ? Peut-être que malgré le look de ses vêtements, inspiré par la marine à voile, la marque « Petit Bateau » n’est pas « blanc-bleu » et fait le buzz pour gagner plus ? Mais elle n’est pas la pire et même sans doute meilleure que beaucoup d’autres enseignes qui importent la totalité de leur stock, fabriqué dans des conditions déshonorantes dans des pays très lointains d’Extrême-Orient.

Dernièrement, une initiative de la marque troyenne a mis le feu aux poudres, déclenchant un tir aux boulets rouges de l’ANSES, et des journaux qui lui font crédit. De quoi s’agit-il ? De nombreux cancérologues – ils ont signé une pétition – suspectent les ondes électromagnétiques de provoquer des cancers du cerveau. Naturellement, les gardiens de la parole officielle, tels que l’ANSES s’insurgent contre cette théorie et jurent, foi de scientifique, « croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer », qu’il n’y a pas le moindre indice de preuve d’une corrélation entre le développement de ces cancers et l’exposition aux ondes électromagnétiques. Ces cas de cancer d’origine « inconnue » sont d’autant plus fréquents que les sujets sont jeunes. Sans attendre la bénédiction officielle de la « Science », la marque troyenne, flairant le bon coup, monte au créneau : « Comment réduire les ondes wifi autour de votre bébé ? « interroge le vilain, Petit Bateau ! « Nos produits contiennent un « fil d’argent » capable de « bloquer 99,5% des ondes ». C’est le laboratoire Emitech qui a évalué cette protection. L’efficacité des produits est mesurée sur les ondes de 800MHz à 5,8 GHz (fréquences incluant wifi et smartphones) »

Ce coup de Com de Petit Bateau 

a provoqué un véritable « coup de Trafalgar » dans le Landerneau des gardiens du Temple et des médias qui reproduisent leurs discours. D’abord, à cause de ces mamans qui se sont rendues coupables d’acheter l’objet en masse : « Non mais ! protéger leurs nouveaux nés ! de quoi se mêlent-elles ! » Mais aussi, parce que l’ANSES et consorts y sentent une critique subliminale de leurs conclusions lénifiantes. Voici, ce qu’en dit le Figaro« Les scientifiques jugent inutile les vêtements anti–ondes pour bébé ». C’est un doux euphémisme ! Qu’on en juge : « Au prétexte de protéger des enfants d’un danger plus qu’hypothétique, on prend le risque de les faire grandir dans une phobie des ondes, c’est irresponsable ! », tonne un physicien estampillé par la Société Française de Radioprotection et qui, visiblement, possède aussi de vastes connaissances dans le domaine de la psychiatrie : « Sutor ne supra crepidam ». Une de ses collègues, généticienne cette fois, et également membre du groupe d’étude mandaté par l’ANSES peaufine le raisonnement : « Utiliser ces vêtements revient à installer des murs anti-bruit dans le désert : cela ne sert à rien ! »  Et encore, Petit Bateau a-t-il eu le bon goût de ne pas produire des bandeaux de grossesse dans le même matériau, au prétexte fallacieux qu’en France, un bébé sur soixante nait autiste, alors qu’il y a une cinquantaine d’années l’évènement était rarissime! Que n’aurait-on pas entendu ! 

On pourrait décliner une foule de publications

réglées sur la même longueur d’ondes. Qu’est-ce qui a provoqué ce raz-de-marée politico-médiatique contre Petit Bateau ? Au pire, on pourrait penser que ce bonnet n’est pas suffisamment efficace ? Nocif ? Il faudrait le prouver ! Pour le savoir, il faudrait faire des études sérieuses sur l’impact des champs électromagnétiques, sur leur processus d’action et sur l’efficacité des moyens de s’en prémunir. Ce n’est pas pour demain ! Mieux vaut nier le phénomène plutôt que de l’étudier ! Il serait sans doute important de réviser à la baisse les seuils d’émission pour les rendre plus compatibles avec la santé humaine, mais ce serait nuire aux intérêts du commerce ! Ce qui a provoqué cette réaction disproportionnée, c’est qu’une marque, ayant pignon sur rue et des moyens de publicité, exprime une opinion différente de celle de la science officielle. « Il a dit la vérité, il doit être exécuté », un vieux refrain qui reste toujours d’actualité !

Réalité virtuelle augmentée = augmentation des problèmes

Un nouveau commerce, très récemment ouvert en centre-ville, a retenu mon attention. Cette fois-ci il ne s’agit pas d’un magasin de chichas ou de trottinettes… comme d’habitude, mais, suivant sa propre communication, « du Temple lillois de la réalité virtuelle ».

En d’autres temps, je n’aurais probablement rien remarqué, mais aujourd’hui, vu mes soucis, je m’interroge sur ce que peuvent produire ces 300 m² de surface parcourues par des ondes qui s’entrecroisant en tous les sens ! Est-ce bien raisonnable ? La réalité virtuelle dopée par la 5G a le vent en poupe. Sont concentrées en cet endroit une grande quantité de plateformes : « des aventures et expériences VR issues des meilleurs studios de production ». (VR = Virtual Reality ; of course !) Je veux bien croire que l’effet tridimensionnel de la stéréoscopie couplé à une haute définition de l’image produit un effet bluffant. Selon plusieurs publicités, l’exercice serait de nature à déstresser les personnes nerveuses. Il existe même des casques de réalité virtuelle pour les vaches qui, paraît-il, améliorent leur rendement en lait !

 Vu d’une certaine façon, la réalité virtuelle est une forme de progrès. Dopée par la 5G les nouveaux casques ont un débit 10 fois supérieur aux anciens. L’image est plus stable et plus définie. Mais d’un autre côté, ces coiffes modernes, avec un émetteur- récepteur grand débit, à 2 cm du cerveau des joueurs, sont un danger pour leur santé. À 33 € de l’heure, c’est un petit plaisir que l’on s’offre de temps en temps comme celui d’aller voir un match de football, un week-end sur deux. Les dégâts potentiels sont limités. 

Mais, ce qui justifie l’existence d’un tel commerce qui mutualise les frais, c’est que, pour l’instant, les casques de réalité virtuelle sans fil, performants, coûtent aux alentours de 1500 €, pièce. Lorsqu’ils seront beaucoup moins chers et que de nombreux programmes pourront être adaptés sur des plates-formes standard, la VR deviendra une pratique grand-public, incontournable pour les « Gamers ». Les accros du jeu vidéo, toujours plus « addicts » passeront plusieurs heures par jour la tête sous ce casque et mettront en danger leur intégrité physique. Une partie de temps en temps, « ça va », mais la VR vissée sur la tête tout le temps, « bonjour les dégâts ! » Rendez-vous dans 10 ans !

Psittacisme et technologie

Psittaciser, c’est répéter comme un perroquet, sans réfléchir le message que l’on a reçu. C’est précisément ce que fait ce « répéteur » dont Free fait la publicité.

De quoi s’agit-il ? Un routeur classique émet en général deux signaux Wi-Fi sur deux canaux séparés (2,4 GHz et 5 GHz pour les plus modernes d’entre eux). La portée de ces ondes est légèrement inférieure à 100 m. Parfois cela n’est pas suffisant (campings, supermarchés, etc.). On a recours à un ou plusieurs « répéteurs », récepteurs-émetteurs qui démultiplient les ondes Wifi sur de très grandes surfaces. C’est la solution la moins nocive, mais pas sans dangers.

Il existe aussi des « répéteurs » extrêmement puissants (de 600 à 1000 €) qui à eux seuls peuvent couvrir un très grand espace (entreprises ou grands-magasins). Se trouver à proximité n’est pas excellent pour l’intégrité du personnel. Comme on peut se procurer l’outil d’un clic de souris, on peut trouver ces genres d’engins toxiques – pas vraiment contrôlés – implantés sur de toutes petites surfaces, publiques ou privées. Ils n’offrent aucune possibilité supplémentaire mais sont très polluants.

Personne ne met en garde les imprudents contre les effets nocifs des ondes inutiles. Que fait donc la Police des ondes des agences officielles ? Sans information, l’idée majoritairement répandue dans le public est que la liaison par ondes électromagnétiques est un progrès par rapport à la liaison filaire. C’est pourquoi, la plupart des gens utilisent-ils une souris Wifi alors qu’avec un fil, ils auraient de meilleurs résultats ! Idem pour leur chargement de données et leurs imprimantes. En Wifi, elles se traînent et polluent les habitations… Ce même opérateur propose à ses abonnés un canal supplémentaire à grande portée, d’une fréquence de 2,4 GHz, Free wifi Secure, qui permet de connecter son smartphone sur sa Box ou bien sur celle du voisin : un canal plus puissant que les deux autres. On remarquera que cette fréquence de 2,4 GHz (commune à tous les opérateurs) est incluse dans le spectre des fréquences que l’armée n’utilisait qu’avec parcimonie parce que les militaires considéraient que c’était dangereux pour l’homme. Cela n’a pas empêché l’échelon politique de les céder sans état d’âme aux opérateurs privés de l’Internet et de la Téléphonie mobile.

Notons, au passage que, les nouvelles technologies chassant les anciennes, l’utilisation de cette fréquence supplémentaire est devenue anachronique. Du temps de la 3G, elle offrait de meilleures performances. Mais, avec la 4G, c’est l’inverse ! Le signal de l’émétteur 4G est bien meilleur. On n’aurait que des avantages à supprimer ce service. Mais il paraît un « Plus » et reste un argument publicitaire pour l’Opérateur. Pas question pour l’Etat d’intervenir sur ce sacro-saint marché libre et concurrentiel ! On préfère augmenter sans modération les problèmes de santé des gens, d’autant plus, qu’officiellement, ils sont censés ne pas exister !

La répétition à l’infini des trains d’ondes de fréquences diverses de la Wifi dans tous les quartiers et à tous les étages est un défi pour la santé publique.

Gilbert, Monsieur 100 000 volts

Cheminant au milieu des nombreux sens obligatoires qui côtoient les innombrables sens interdits de la ville de Lille, mon GPS m’a emmené rue Jeanne d’Arc, devant un endroit que je connais bien. J’y ai passé presque 30 ans de ma vie professionnelle. C’est un bâtiment dont la façade d’honneur donne dans la rue Jean-Bart voisine. Il s’agit de l’ancienne Fac de Pharmacie construite dans les années 1880… une autre époque, où l’on investissait dans la Recherche et la Formation. Au début des années 2000, les locataires ont été priés d’aller voir ailleurs pour faire de l’endroit un lieu d’avenir.

A un moment, le projet d’y regrouper trois Universités et six Grandes Écoles tenait la corde, mais « il a fait pschitt », comme le commente la gazette locale. Finalement la Ville a cédé les 8 000 m2 de cette enceinte historique à un promoteur privé pour la modique somme de 11,4 millions d’euros. Ce dernier a pu ainsi développer son projet d’y construire des logements très bien situés ainsi qu’un immense hôtel trois étoiles dévolu au groupe américain Marriot. Soulignons que c’est un moindre mal. L’endroit a failli devenir le plus grand centre islamique d’Europe financé par Quatar Charity. Cela ne s’est pas fait qu’à « un cheveu » !  Il n’y a pas beaucoup de gens qui savent cela, à part quelques anciens de la « Boite » bien informés et les vieux habitants du quartier qui se sont mobilisés pour faire capoter le projet.

Rue Jeanne d’Arc, donc, mon attention est attirée par quatre grandes portes aveugles au rez-de-chaussée du bâtiment. Aucune tromperie sur la marchandise ! Ce qui se trouve à l’intérieur est indiqué à l’extérieur ! Il s’agit des quatre transformateurs Enedis qui alimentent le bâtiment en électricité. Rappelons que ces installations sont destinées à transformer le courant à haute tension de 10 000 volts de la distribution de l’électricité générale par câbles souterrains, en 230 volts, utilisable de manière ordinaire dans les locaux d’habitation.

L’expérience prouve – même si les médias se montrent en général discrets sur ces incidents – que la vie à la proximité immédiate de ces transformateurs n’est pas sans risque. On peut évoquer le cas de ce professeur parisien de géographie qui, à 47 ans, s’est découvert gravement électro-sensible, au point de devoir aller habiter dans une caravane située dans une « zone blanche » des Alpes. Avec le recul il s’est aperçu qu’il vivait depuis vingt ans dans un appartement situé juste au-dessus de l’un de ces transformateurs, dont il ignorait l’existence. On pourrait aussi évoquer, Jean-Paul, cet habitant de Saint-Sébastien-sur-Loire qui, après onze ans du même traitement, devient électro-sensible à son tour, un handicap reconnu par un tribunal de Toulouse. Malgré toutes ses démarches, l’Opérateur, propriétaire du transformateur, refuse de le déplacer. Il tente alors de vendre son appartement. « Votre appartement est vendable à condition que le problème du transformateur soit déplacé », indique le rapport d’expertise ?!

Je me suis demandé qui avait la chance d’occuper ce local si bien situé de la rue Jeanne d’Arc. La grille d’entrée était ouverte. Je me suis avancé dans la cour. Il faisait un temps du Sud ! Les gens étaient détendus. Je devais avoir le look adapté car j’ai croisé deux jeunes filles qui m’ont salué en souriant. L’endroit qui m’intéressait était occupé par un bureau d’études en architecture et tous corps d’Etat, d’excellente réputation. Comme il faisait très chaud, les grandes portes vitrées coulissantes étaient ouvertes et je pouvais voir un bureau type « open-space » avec des ordinateurs et des écrans partout : le lieu puait la Wifi à plein nez. Au premier plan, un technicien-cadre occupait un poste de travail avec deux grands écrans plats. On y voyait tourner des immeubles en 3D… auxquels d’un seul clic, il pouvait ajouter un étage. Le professionnel de l’Architecture assistée par Ordinateur a besoin de se dégourdir les jambes. Il s’approche…« J’ai travaillé très longtemps dans cet endroit » lui lance-je, en guise d’entrée en matière. 

« Hum ! » fait mon interlocuteur

(Il n’est pas très causant). Ce n’est probablement pas son vrai prénom, mais appelons le Gilbert.

« C’est agréable comme lieu de travail ?» poursuis-je vicieusement ! Gilbert se détend un peu : 

« Tout à fait ! Les bureaux sont très fonctionnels et les outils de travail très modernes ! »

J’ai un peu de peine pour Gilbert. J’ai envie de lui crier : « Gilbert, sauve-toi pendant qu’il en est encore temps ! », mais aucun son ne sort de ma bouche ! Cela ne servirait à rien ! Gilbert ne me croirait pas ! Il pourrait même penser qu’il a affaire à un complotiste, surtout s’il lui vient l’idée de consulter le site officiel de l’ANSES ! Après l’avoir salué poliment, je laisse Gilbert à son sort que j’imagine compliqué. J’ai un peu honte de moi ! Mais le simple citoyen est impuissant à agir sur la marche du Monde qui poursuit sa route sans tenir compte de son avis.

Une belle pépinière d’électro-sensibles

Transportons-nous dans un autre quartier de la ville, à la lisière du boulevard périphérique, près des deux gares. Un nouveau lotissement résidentiel, « La Pépinière », vient tout juste d’y être construit. Jadis, à cet endroit précis, se trouvait la plus grande pépinière de l’agglomération urbaine, Lille-Roubaix-Tourcoing. Le béton a remplacé les plantations mais on a gardé l’ancien nom. Cette parcelle, du point de vue du marché immobilier, est idéalement placée.  Elle est à ras d’un nœud autoroutier et surtout, elle jouxte les deux gares et leurs trains TGV. Une seule heure suffit pour rejoindre la « Gare du Nord ». Habiter cet endroit et travailler à Paris, où les loyers et le prix des logements atteignent des sommets vertigineux est une bonne solution. 

Ces appartements se vendent comme des petits pains. C’est pourquoi on les entasse le plus possible, en jouant avec la limite des règlements urbains, au demeurant très généreux pour les investisseurs. Il s’agit de constructions de huit ou neuf étages serrées les unes contre les autres. Elles n’ont presque rien à envier à celles des années 60 de la périphérie des grands centres urbains. La différence essentielle c’est que ces appartements ne sont plus destinés, pour l’essentiel, aux pauvres en mal de logement, mais aux cadres dont les revenus leur permettent de s’endetter auprès des banques pour acquérir le bien. Ce modèle de développement prôné par l’Europe sous le titre alléchant de Ville dense est la nouvelle norme de ces programmes d’aménagement. Naturellement, cela ravit les lobbys du BTP et de la promotion immobilière qui militaient, à Paris comme à Bruxelles, depuis longtemps, pour l’adoption de cette « Directive ».

D’ailleurs, les arguments en faveur de la « Ville dense » ne sont pas tous à rejeter. Urbaniser les campagnes comme on le fait sans relâche depuis les années 1900 n’est pas sans inconvénient. Des modèles, à chercher surtout en Amérique du Nord, voire à Hong-Kong, peuvent paraître séduisants. On cite en général Toronto au Canada – une ville en hauteur et sans autoroute – mais surtout Seattle, aux États-Unis, où le prix des logements double tous les cinq ans. C’est, la ville de naissance de Bill Gates, le siège social d’entreprises de pointure mondiale comme Microsoft, Boeing ou Amazon. C’est aussi le plus grand port transpacifique des États-Unis d’Amérique. Ce modèle est-il transposable par une simple directive administrative dans les villes européennes ? C’est à voir !

Pour ce qui est du problème des ondes électromagnétiques et leurs effets éventuels sur la santé des habitants cela ne change guère la donne. La Ville dense, pensée par les urbanistes d’outre-Atlantique, ou anarchique en France et en Europe, va également concentrer les nuisances potentielles liées aux ondes par la multiplication des routeurs, smartphones, compteurs de typeLinkyet autres appareils connectés. Le problème de la densité de ce brouillard d’ondes (electrosmog, comme on dit en bon français modernen’est pas pris en compte dans la mesure où il est nié par les gens bien informés et ignoré des autres. 

Pour en revenir à ce lotissement de La Pépinière qui nous sert d’exemple, chaque habitant est pourvu de sa propre Box avec celles des voisins, en haut, en bas, à droite, à gauche… dans compter toutes les autres qui débordent depuis des appartements plus éloignés et les divers appareils connectés du secteur. C’est un lieu très exposé. Un jour où l’autre, l’agression de ces ondes nombreuses et puissantes produira des effets sur la santé des habitants de cette « Ville dense », même s’ils seront niés farouchement. J’ai mesuré le niveau d’émission au pied des immeubles. On détecte un florilège de Boxes et de Smarthones, mais seulement 10% de niveau de plus que ce que l’on constate en bord de rue. Ce n’est pas la mort ! Si les normes de puissance d’émission étaient pensées pour la santé des gens, on pourrait croire que la situation est sous contrôle, mais ce n’est absolument pas le cas. La « Ville dense » est une belle pépinière d’électro-sensibles dont on récoltera les fruits dans une ou deux décennies.

La « densification en douce » = la santé des riverains dans le dur

Parodiant la Densification douce, chère à l’Union européenne quelques universitaires facétieux proposent le concept de« Densification en douce »,à propos des quartiers anciens des grandes villes, modifiés par la recherche de l’argent facile. C’est notamment le cas à Londres ou Amsterdam ou les anciennes maisons, rachetées par des investisseurs, sont divisées en petits appartements, dont la location est bien plus profitable dans l’état que celle de la maison d’un seul tenant. Il s’agit de Fonds privés, de type « Fonds de pension » qui ont trouvé là un nouveau créneau de profitabilité. 

Mais, l’activité peut-être aussi le fait d’investisseurs locaux, plus modestes, mais qui poussent très loin le conceptLa crise du logement fait que, malgré les très petites surfaces proposées et une prestation peu qualitative, ces appartements trouvent toujours preneurs en dépit d’un mauvais rapport qualité – prix. Ainsi dans de toutes petites surfaces de quelques mètres carrés peut-on trouver une multiplication de canaux Wifi capables d’arroser sur presque une centaine de mètres… d’innombrables DECT dont la portée est de trois-cents mètres et autres. Aucune réglementation, pour contrôler ce développement anarchique puisque, les nuisances de ondes n’existent pas ! Cela se traduit dans l’endroit où j’habite – un quartier au demeurant très sympa – par la multiplicité des routeurs, smartphones connectés en permanence. Ajoutez les bureaux, les commerces, les banques, le télétravail qui se développe, et vous obtenez un coktail explosif qui, dans certains endroits de la rue, est capable de mettre à mal les santés les plus solides.

La densification en douce est une variante très dure de la densification urbaine prônée à tous les échelons des pouvoir politiques, de l’Europe aux petites collectivités locales. Associée à la densification déraisonnable des ondes de toutes nature qui s’empilent depuis des années, et qui va encore s’amplifier, la « densification en douce » met en danger la santé du public. Il va falloir employer des trésors de pédagogie et de communication pour continuer à masquer le problème.

Réfugié des ondes 

Mon domicile étant devenu inhabitable, j’ai eu l’occasion, ces derniers temps d’expérimenter d’autres lieux, en ville et en campagne. Cette vie de Réfugié des ondes m’a appris beaucoup de choses sur les habitudes de mes contemporains. Je pourrais presque, à partir de quelques applications installées sur mon smartphone ou de divers appareils de mesure, faire une analyse sociologique de l’usage des outils connectés. 

En ville, le niveau de pollution électromagnétique est variable, mais toujours élevé. Même dans des zones d’habitat individuel qui n’ont pas encore été bricolées sous la pression de la spéculation, on n’est pas forcément à l’abri d’expositions fortes. Il suffit de vous trouver à côté d’une famille dont les enfants ont été pourvus de Smartphones et/ou Consoles de jeux. Ces bambins – hyperconnectés – sont branchés sur leurs instruments, jour et nuit. En général cela se calme vers trois ou quatre heures du matin. Il n’y a pas que les enfants qui soient touchés par cet usage addictif des images et de la Wifi. Chez bien des adultes aussi, c’est souvent la même chose. Ainsi, la ville représente-t-elle, en règle générale, un danger.

A la campagne, c’est différent.

Le niveau des ondes est globalement plus faible. J’ai eu l’occasion d’expérimenter un habitat dispersé. Les routeurs sont hors de portée, ou à la rigueur de très faible intensité. En revanche les Smartphones fonctionnent à plein régime à la recherche désespérée de l’antenne relais 4G. Le niveau global des ondes est néanmoins beaucoup plus acceptable. Dans une autre campagne, plus ressèrée, il en va différemment. Dans la journée on peut identifier le signal de plusieurs routeurs, mais passé 22h30, plus rien ! Tout est coupé ! Dans ce village de Picardie, la plupart des gens travaillent à la ville et, le village est pour eux une opportunité de pouvoir boucler leur budget qui est très serré. Dans ces conditions, 20 ou 30 euros par mois d’économie, cela compte ! Le résultat c’est que la nuit, les nuisances des ondes sont réduites au minimum. 

Ce contraste entre ville et campagne est saisissant. Tandis qu’à la campagne les riverains font attention, essentiellement pour des raisons économiques, en ville c’est l’anarchie ! Nuit et jour, jours de la semaine et des jours fériés, les routeurs des particuliers, des bureaux et des entreprises carburent à plein régime, le plus souvent sans aucune nécessité. La nuit, si l’on fermait le parc des appareils électrique – pas seulement celui des routeurs – on ferait des économies d’électricité considérables. Mettre un peu d’ordre dans la consommation électrique, sans aucune utilité, serait une bonne action pour la Planète et pour la santé des Français, même si cela bouscule le modèle dévoué au commerce prôné par les décideurs – favorable au tout électrique – qui se sont succédés. 

Le dossier des ondes : un grand secret industriel, un grand secret d’Etat

Combien y-a-t-il d’électro-sensibles en France ? C’est un secret très bien gardé ! Jusqu’aux années 2000, les cas étaient très peu nombreux et étaient presque exclusivement le fait de personnes travaillant dans des milieux hostiles (centrales électriques, techniciens de l’électricité, militaires, employés des aéroports, habitants à proximité des lignes à haute tension etc). 

On a vu aussi apparaître les premiers cas consécutifs à l’usage du téléphone mobile. Pour autant, le problème commençait  à devenir visible avec une multiplication anormale des cancers touchant des personnes fortement exposées aux ondes. Naturellement les Opérateurs suspectés d’être à l’origine de ces inconvénients juraient les grands dieux qu’ils n’y étaient pour rien, appuyés par les Agences gouvernementales, pour qui aucune corrélation ne pouvait être prouvée. Ce mode de défense n’est pas réservé au dossier des ondes. Il a été et est encore utilisé dans d’autres domaines comme ceux du Tabac, de l’Amiante et des pollutions environnementale telles que les nanoparticules de matière plastique et les  pesticides. Tout le monde – ou presque -sait désormais que le Glyphosate est sans danger pour la santé humaine comme le prouvent de nombreuses études scientifiques aux signatures prestigieuses, financées par Monsanto-Bayer et relayées par les médias.

Aux alentours de 2007 le problème de l’électro-sensibilité commence à se poser.

Des malades d’un genre nouveau apparaissent. Ils manifestent différents symptômes (pouvant résulter d’autres causes), comme des vertiges, des cancers, des dérèglements cardiaques et nerveux, mais aussi des acouphènes, un syndrome très spécifique dont on sait depuis les années 1960 et les travaux du chercheur américain Allan Frey qu’il est dû à l’exposition exagérée aux ondes électromagnétiques. C’est pourquoi on l’appelle dans le monde scientifique, Syndrome de Frey. De très nombreuses études ultérieures vont confirmer ces travaux et même déterminer que cette réaction très pénalisante, car détériorant le sommeil du sujet, est provoquée par une exposition aux champs électromagnétiques se situant dans des zones de fréquence comprises entre 200 MHz et 3 GHz. Dans la pratique cela veut dire que l’utilisation de votre routeur, de votre ordinateur, de votre tablette, de l’accès distant de votre téléphone, réglés sur la fréquence standard 2,4 GHz est une aberration du point de vue de votre santé, surtout si la puissance autorisée, dépasse l’entendement. Au milieu des années 2000, le phénomène est estimé, en France – sans que ce chiffre ne fasse polémique entre les agences d’Etat et les Associations – à environ 3500 individus.

C’est un phénomène marginal mais susceptible de prendre une certaine ampleur. Bien entendu, comme les travaux de Frey sont connus d’une partie du monde médical et que ces acouphènes ressemblent au son produit par une fréquence sonore, on soupçonne volontiers que l’origine de ces symptômes puisse être à chercher du côté des ondes électromagnétiques.

Ces petits désagréments sanitaires

(en terme de statistique) ne sont guère une surprise. Ils résultent d’un choix industriel mondial. A titre d’exemple voici ce qu’écrit la Commission Européenne, le 7 juillet 1998 : « Il est de l’intérêt commun du public et de l’Industrie qu’existent des mécanismes appropriés pour garantir que les avantages incontestables de systèmes émettant des rayonnements électromagnétiques ne soient pas mis en question au nom de préoccupations concernant les effets sanitaires éventuels. » En clair, le développement économique ne saurait être freiné par un phénomène marginal de santé publique.

Mais est-ce si sûr ? Les experts des grandes compagnies d’assurance, beaucoup plus perspicaces que ceux des agences officielles de type ANSES, mettent en garde leurs clients-assureurs. En 2003, les compagnies d’assurance excluent les risques liés à l’exposition des ondes électromagnétiques de leurs garanties. « Sont exclus de l’assurance tous les dommages, pertes, frais et dépenses de quelque nature que ce soit, causés directement ou indirectement, résultant de ou liés de quelque manière que ce soit aux champs électromagnétiques (CEM) » peut-on lire dans leur Charte. Cette décision est commentée par le directeur de la plus grosse compagnie d’assurance française de l’époque comme suit : « Le métier des compagnies d’assurance est d’assurer les risques imprévisibles ; elles n’ont pas à assurer des risques prévisibles ! C’est aux politiques de veiller à ces risques ! » Difficile d’être plus clair !

3500 électro-sensibles

au milieu des années 2000, c’est très peu ! C’est un problème très facile à masquer afin de ne pas freiner la vente des ordinateurs, smartphones et autres objets s’appuyant sur les technologies des ondes électromagnétiques. C’est là qu’intervient l’ANSES, un organisme public financé par 5 différents Ministères et qui est chargé de distiller la vérité scientifique officielle à la Presse, qui, ensuite, la répercute au public. A titre d’exemple le groupe de travail « Radiofréquences et Santé », version 2021 est composé de 16 membres, tous diplômés des Universités dans les domaines les plus divers, voire quelquefois exotiques. Combien de publications cumulées à propos de l’électro-sensibilité par cet aéropage d’éminents scientifiques ? Réponse : une seule dans le domaine de la neurologie ! (Source : Le Livre noir des Ondes,2021) Mais ce n’est pas parce qu’on ne connaît pas un problème qu’il est interdit de donner son avis ! Voici ce que dit le texte de leurs collègues des années 2000, très proche de celui de l’OMS : « La sensibilité électromagnétique (ou syndrome HSE, pour hyper-sensibilité électromagnétique) fait référence à des symptômes fonctionnels divers non spécifiques, souvent attribués par les sujets eux-mêmes à une exposition à des champ électromagnétique (CEM) ou à des ondes électromagnétiques, sans preuves cliniques et biologiques » 

Décryptons : les symptômes ne sont pas spécifiques ! Ce sont les malades qui font leur propre diagnostic ! Aucune preuve clinique ou biologique n’atteste la réalité du syndrome HSE. Cette définition est loin de la réalité ! Elle illustre la difficulté de ces organismes, sous tutelle du Pouvoir politique, dont les membres, pour la plupart, entretiennent ou ont entretenu des rapports avec les entreprises privées de l’industrie des ondes, à formuler un avis objectif. Si un cancer ou une embolie cardiaque peut survenir pour des raisons autres que l’exposition au CEM, en revanche, le syndrome de Frey est un marqueur des nuisances des ondes. Les examens biologiques et l’imagerie médicale ont mis en évidence les anomalies liées au syndrome d’EHS. 

Mais au milieu des années 2000, les quelques rares équipes médicales qui se sont saisies de la question sans l’aide de quiconque, balbutient. Cette définition est crédible auprès du public et fera autorité! Nous l’avons extraite en copier-coller de l’article de Wikipédia – version 2021 – un texte probablement rédigé sur son temps de travail par un employé du lobby des ondes.

Au début des années 2010

on sent que le phénomène s’amplifie en même temps que paraissent des chiffres inquiétants venus de l’étranger. L’ANSES, qui s’était longtemps arcboutée sur ces quelques milliers de cas concède 2%, c’est-à-dire un bon million de cas ! Ce chiffre sera la référence absolue de la presse française durant de nombreuses années. Encore aujourd’hui il est couramment utilisé : « En France, 2% de la population serait sensible aux ondes magnétiques » titre Ouest-France, le 6 février 2021 ! Mais ce chiffre est ridiculement bas et contesté par les Associations. En 2011, Taïwan annonce, pour son territoire, le chiffre de 13%, ce qui est énorme pour l’époque, mais qui, vu le type d’habitat très dense de l’Île, n’a rien de si étonnant. En 2018, l’ANSES concède généreusement pour la France, un nouveau chiffre : une fourchette de 3,5 à 5 %. Elle l’accompagne même d’un acte d’insoumission : elle reconnaît le syndrome de l’électro-sensibilité sans pour autant admettre qu’il puisse être lié aux champs électromagnétiques (seuls deux pays européens l’ont quasiment fait : la Suède et la Grande-Bretagne, mais en revanche, c’est le cas dans certains Etats des Etats-Unis). 

Cette nouvelle estimation officielle représente un bond considérable

la reconnaissance d’une multiplication par 1000 du phénomène en 15 ans ! C’est très préoccupant, même si ce n’est pas le bon chiffre ! En l’absence d’étude sur le territoire français, on en est réduit à s’inspirer des chiffres des voisins. Le ministère de la santé du Québec parle d’une fourchette allant de 2% à 15%. Ce n’est pas très précis mais exclut tout risque d’avancer une information inexacte. Le chiffre le plus plausible est celui d’un petit 10%. On peut le supposer, à partir des estimations de pays comparables au nôtre, où l’information du public n’est pas aussi muselée qu’en France. Ainsi, en Suisse, les Associations annoncent le chiffre de 800 000 pour 8,5millions de personnes, ce que personne ne souhaite contester. Voici une petite scène, vue dernièrement à la Télévision suisse à propos de l’installation de la 5G. 

Un journaliste reçoit une élue du parti écologiste

qui lui exprime tout le bien qu’elle pense de la 5G. Un peu surpris, le journaliste lui fait remarquer qu’il y a déjà 10% d’électro-sensibles en Suisse et que ces derniers pourraient considérer que ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle. Arrêt sur image ! C’est une scène surréaliste pour un Français ! Un journaliste qui donne le « bon chiffre » d’électro-sensibles, en France, c’est impossible… même pas en rêve, surtout sur les chaines du groupe TF1 de monsieur Bouyghes ou sur celles du groupe BFM –RMC de monsieur Drahi, le propriétaire de l’Opérateur SFR-Numéricable, tous deux acteurs du marché des ondes ! Quelle fut la réponse de cette élue écologiste a sensibilité libérale ? « On ne va tout de même par arrêter la 5G pour 10% de la population ! »

Précisons, que cet avis n’est pas partagé par tous les élus de ce Parti suisse et que l’incident a dû être source de discussions animées, en interne. Analyse : Un élu écologiste doit-être par nature sensible aux pollutions environnementales telles que celles des champs électromagnétiques, d’autant plus qu’il représente les électeurs qui lui ont fait confiance ! Pourtant s’il fait le choix de prendre fait et cause pour les industriels pollueurs, il a sans doute de bonnes raisons. Les élus des parlements régionaux, nationaux et européens sont environnés – voire infiltrés – d’une foule de lobbyistes, chargés de leur « vendre » les marchandises de leurs employeurs. Ce sont en général des gens compétents, très bons communicants et dotés de moyens financiers permettant d’agencer des réunions conviviales et festives auxquelles il est difficile de résister. La connivence entre beaucoup d’élus et les représentants du monde de l’industrie et de la finance conditionne bien des aspects de notre société moderne. 

Il n’est pas juste de critiquer la Suisse

sans parler de la France ! Contrairement à l’avis de la Convention citoyenne le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé de soutenir totalement la 5G. Il en est même venu à qualifier les élus locaux réticents, d’Amish. Pour être bien certain que personne ne s’oppose aux Opérateurs, sans étude d’impact ni consultation publique (et bien entendu sans vote au parlement) il a décrété que les Opérateurs pourront déployer leurs antennes sans l’accord des maires concernés et fait passer une loi destinée à faire disparaître la seule taxe permettant de financer la recherche publique sur les ondes électromagnétiques. Pourtant en mars 2018, dans son rapport, l’ANSES faisait des propositions qui auraient pu ouvrir des pistes pour améliorer le problème :

« LAgence recommande également de poursuivre les travaux de recherche

  • en renforçant les interactions entre scientifiques et associations de personnes se déclarant EHS;

         •        en soutenant la mise en place dinfrastructures de recherche adaptées à lEHSpour réaliser notamment des études, des suivis à longterme, et en veillant à ce que les conditions expérimentales soient contrôlées et prennent en compte les conditions de vie des personnes se déclarant EHS.

         •        en pérennisant le financement de leffort de recherche sur les effets sanitaires des radiofréquences. » 

 On voit ici tout le cas que l’actuel Président de la République fait de l’ANSES. Désormais seuls les Opérateurs de la Téléphonie et de l’Internet ont la parole. Faire garder le poulailler par le renard ? Pourquoi pas ! C’est un spécialiste de la question !

Ce problème de la multiplication sans fin des ondes

en dehors de tout principe de précaution, est un problème mondial ! Pour la dernière révolution de l’Internet et de la Téléphonie, la 5G, la Chine caracole en tête. Elle a mis au point la norme. Les autres pays s’efforcent de rester présents sur le marché. Les technologies des ondes sont au cœur d’une vive concurrence entre les entreprises et les Etats. Les enjeux économiques et stratégiques sont énormes ! Un nouvel âge électromagnétique est en cours de constitution avec l’avènement de cette nouvelle technologie. Elle va pouvoir alimenter les 7 milliards de smartphones de la planète et sans doute mieux contrôler leurs utilisateurs au profit du monde industriel et de leurs relais. 

L’un des effets collatéraux

de ce changement de Monde sera, si l’on en croit les scientifiques indépendants, l’augmentation des pathologies dues aux CEM. Notamment, pour la seconde génération de la 5G : celle qui utilisera les ondes millimétriques. Elle devrait provoquer, une augmentation des mélanomes et autres cancers de la peau qui viendront s’ajouter aux problèmes nous connaissons déjà. ! Les agences officielles et les médias s’emploient à rassurer le public. Selon leurs discours lénifiants : « les réticences de beaucoup de gens s’expliqueraient par la peur de l’inconnu ». On en déduit (Ministre de la Transition écologique) que l’installation des émetteurs 5G en bordure des écoles maternelles est une bonne chose pour les enfants ! Pour l’instant, on manque de recul en France pour contrer ces discours. Mais, la 5G, qui arrive chez nous aujourd’hui est déjà largement implantée en Chine qui, avec plus de 100 millions d’abonnés représente 80% du marché mondial. Certaines mesures prises là-bas par les opérateurs ou le Gouvernement interrogent. Par exemple, certains fournisseurs coupent le réseau 5G la nuit, de 21h à 6h du matin. Ils mettent en avant leur volonté d’économiser l’énergie. 

Selon un Livre Blanc de l’équipementier Huawei, la 5G consommerait trois fois et demi plus d’électricité que la 4G. Le journal Le Figaro, spécialiste de la Chine et des Chinois a son explication (02/09/2021) : « Pourquoi éteindre les antennes la nuit ? Parce que c’est une des spécificités technologiques de la norme 5G : les antennes sont mises en veille quand elles ne sont pas utilisées et sont « rallumées »quand elles le sont. Le meilleur moyen d’économiser de l’énergie étant de ne pas en consommer ». Les dirigeants chinois doivent lire le Figaro parce que, depuis, ils n’hésitent plus à couper inopinément le courant à leurs usines et à leurs villes pour économiser l’électricité. En France, c’est impensable ! On consomme à tout va, notamment dans le secteur de l’Internet et des Ondes. Nos ados sont devenus addicts en matière de vidéo-streaming et de jeux en ligne, particulièrement la nuit, plage horaire de repos pour les autres !

Un autre évènement qui est peut-être à relier au précédent est la limitation à deux heures par semaine de l’accès aux jeux-vidéo des ados de moins de 18 ans. L’excellent Figaro – toujours lui – commente l’évènement : « Certains enfants chinois passaient des journées entières scotchés à leur écran. Ce phénomène est décrié depuis longtemps en Chine pour ses conséquences négatives : baisse de la vision, impact sur les résultats scolaires, manque d’activité physique ou risque d’addiction », écrit-il. Bien vu ! D’autre médias hexagonaux en profitent pour épingler le gouvernement chinois pour son autoritarisme et son esprit antidémocratique. La critique est sans doute fondée mais, si on additionne toutes ces mesures – et d’autres – on peut se demander si elles n’ont pas aussi un objectif de santé publique !  

Baisser le niveau des ondes

pendant les périodes de repos ne peut qu’être bénéfique au plus grand nombre. Notons pourtant que les antennes de la 4 et de la 5G chinoises sont limitées à 6 V/m (comme la Russie et nombre de pays européens où parfois c’est encore beaucoup moins, comme en en Autriche (moins de 1V/m), contre 41V/m pour les antennes françaises (maximum autorisé en France 60V/m). On partage le même Monde mais on n’habite pas la même Planète sur le plan de la sécurité vis-à-vis des ondes.

 La Philosophie hexagonale – mais également mondiale – du développement des ondes est celle de l’entassement et de l’empilage. La 4G vient se superposer à la 3G tandis que la 5G est dans les tuyaux et que l’on n’annonce pour les prochaines années la 6G qui fonctionne déjà de manière expérimentale. La fibre, technologie propre, est polluée par l’adjonction des liaisons Wifi et Bluetooth en tous genres avec des caractéristiques techniques dangereuses pour notre cœur et notre cerveau et des niveaux disproportionnés, préjudiciables à notre santé. La 5G, dernière couche du mille-feuille du brouillard des ondes, va amplifier les problèmes. Elle va être la porte d’entrée d’une foule d’applications dans la sphère publique et à la maison, qui nécessiteront de nouveaux canaux de type Wifi ou Bluetooth dans des proportions inconnues.

Ces « liaisons dangereuses » ne seront pas sans effet, frappant en première intention les aficionados des nouvelles technologies. Alors que l’électro-sensibilité touchait surtout les professions pour qui le smartphone ou la Wifi font partie de leur quotidien ou encore les milieux populaires habitants dans des zones denses et resserrées, la 5G va sonner la Saint-Barthélemy des beaux quartiers. Les voitures assistées (électriques de surcroit), la domotique poussée à l’extrême, les applications gadgets, vont y produire des ravages ! Les relais – plus nombreux que pour la 4G – vont multiplier les « points atypiques » (au-dessus de la moyenne). La 5 G va augmenter le nombre des électro-sensibles. 

Ce n’est pas la seule raison qui milite pour une augmentation des cas sur notre territoire. La densification incontrôlée de l’habitat urbain, l’emploi volontaire de matériaux perméables aux ondes pour les constructions modernes, le niveau exagéré des routeurs, dans les commerces, les administrations et chez les particuliers, la multiplication des objets connectés en tous genres vont faire de la ville un lieu particulièrement favorable à l’amplification du phénomène.

L’explosion des cas – X 1000, selon le Canal officiel et le double selon les Associations – correspond majoritairement à une population qui a fait l’apprentissage des ondes aux alentours de la quarantaine, à une époque où leur puissance et leur nombre était plus raisonnables qu’aujourd’hui. Il a fallu bien des années pour que cela impacte la statistique. Aujourd’hui, les jeunes générations sont confrontées aux émissions de leur smartphone ou de leur tablette dès l’école primaire. Beaucoup d’ados, développent un usage addictif de la vidéo et des jeux en lignes. Une classe de Lycée, c’est autant de smartphones en activité qu’il y a d’élèves. Quasiment impossible de raisonner les jeunes générations. Les politiques irresponsables des différents Ministres qui se sont succédés ont consisté, parfois en contradiction avec les textes officiels (Loi Abeille) à mettre de la Wifi partout dans les établissements scolaires et à favoriser la liaison par ondes pour les tablettes et ordinateurs portables (politique souvent confortée par les Collectivités territoriales).   

Nul est en mesure de prédire

exactement quelle sera les effets de cette situation. Ce qui est sûr c’est que le chiffre des électro-sensibles, a encore une belle marge de progression et que si celui-ci est trop fort, on pourrait arriver à une situation sociale tendue !

Si le chiffre des personnes électro-sensibles fait polémique en France et qu’il sera de plus en plus important de le masquer, à mesure qu’il va s’accroître, en revanche, il en est un autre qu’il est facile de déduire de manière quasi scientifique. Quel pourcentage des français est impacté par le phénomène des Ondes ?  La réponse qui semble évidente est celle de 100 %.  On s’y est habitué, au point de considérer la situation comme normale. Mais la multiplication de ces ondes artificielles polarisées et pulsées, de nature différente des ondes naturelles, n’est pas sans effet sur le corps humain et notamment sur les organes utilisant de faibles signaux électriques polarisés tels que le cœur et le cerveau.  

Ainsi, un sujet qui ne présente aucun symptôme d’électro-sensibilité avéré peut-il développer des pathologies attribuées à d’autres causes que celle des Ondes. Voici une liste non exhaustive de symptômes qui peuvent être associés à l’hyper- sensibilité aux ondes : maux de tête, acouphènes, hyperacousie, vertiges, troubles de l’équilibre, transpiration anormale, ennuis intestinaux, fatigue, insomnie, dérèglement de la tension cardiaque, arythmie, troubles oculaires, stérilité, Alzheimer,  etc., etc.  Si vous présentez plusieurs de ces symptômes en même temps, Il faut vous méfier ! Il est plus d’un électro-sceptique qui est arrivé à succomber en bonne santé d’une crise cardiaque inexpliquée. 

C’est pourquoi, de la même manière que l’on met en œuvre des gestes barrière contre l’épidémie de la Covid19, que l’on prend des mesures contre l’alcool ou le tabac, que l’on limite la vitesse sur les routes, il serait bon de mettre en place des campagnes d’explication, de prendre des mesures de prévention et de contrôle pour endiguer les dangers liés aux ondes électromagnétiques. La première pourrait consister à briser l’Omerta : une communication loyale sur les effets des Ondes pourrait-être un des éléments importants d’une telle politique. Il appartiendrait à chacun d’évaluer les risques sur sa santé qu’il est prêt à assumer en contrepartie des avantages évidents des différents appareils connectés utilisant les champs électromagnétiques. Cela ne casserait pas totalement l’économie. Mais ce n’est visiblement pas la direction prise par les Décideurs qui veillent sur la Planète. Nous sommes en train de changer d’Univers ! Le Monde, en dehors de tout principe de précaution ou de raison, fuit inexorablement vers son Destin !

Pour aller plus loin…

Le Livre Noir des Ondes, 2021.

 Cet ouvrage, écrit par un collectif de scientifiques, sous la direction du professeur Dominique Belpomme, dresse un constat sans concession du ravage des ondes sur la population.  Nous avons emprunté beaucoup de nos arguments à ce livre. Naturellement, il est mieux de se confronter à l’original, beaucoup plus complet (416 pages, 30 €).  Certains chapitres sont plus faciles à lire si on possède quelques connaissances scientifiques, mais les auteurs ont fait un effort de pédagogie : « Un guide à l’usage tous», indique le sous-titre du livre.  Cet ouvrage a été, de fait, censuré, en France. Aucun éditeur français n’a osé le publier, alors que, de toute évidence, il était destiné à un large public.  C’est un éditeur belge, Marco Pietteur,qui en a pris le risque.  Naturellement, cette sortie en France, a été accompagnée d’un véritable black-out médiatique, la Censure est un rasoir à deux lames : les patrons de presse sont aussi ceux de l’industrie des ondes. Au début, on ne le trouvait que sur le site d’Amazon, mais aujourd’hui, il est même disponible à la Fnac.

2 commentaires

  1. Merci, monsieur Alain Cadet, pour votre article, il est temps que les journalistes osent parler de ce sujet qui dérangent mais agressent physiquement, mais aussi au niveau cognitif, émotionnel nombre de Français, toutes générations confondues.
    Nos corps matières, neurochimiques, n’apprécient pas du tout ces brouillards électromagnétiques artificiels, invisibles, permanents, dans nos lieux de vie, agressifs pour nos organismes.
    Poem26 (prévention ondes électromagnétiques Drôme)
    poem26.com