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La rue Parmentier, 59370
Pour aller de Lille vers l’ancien Fort on pouvait passer par la rue Parmentier. Elle était presque parallèle à l’actuelle rue du général de Gaulle. On empruntait l’avenue Emile Zola, puis on filait tout droit. Vers les années 1900 on l’avait baptisée, rue Parmentier, en référence à Antoine Parmentier, un pharmacien militaire qui, lorsqu’il a été prisonnier des Prussiens, a découvert les vertus de la pomme de terre. Il l’avait popularisée en France. Au début du XXe siècle, cette rue était bordée de quelques fermes et maisons. A la fin des années 1920 on y implante un lotissement de maisons mitoyennes. C’est un programme d’Habitations à Bon Marché (HBM), l’ancêtre de nos HLM modernes. Une exonération fiscale permettait aux classes moyennes d’accéder à la propriété. Ce sont des ménages jeunes qui ont beaucoup d’enfants comme en témoigne ce cliché du début des années 1930. Sur le trottoir d’en face, les vieilles maisons comme cet estaminet à l’enseigne « Au Forgeron » sont en bon état. C’est à cet endroit, en 1928, que va s’installer un graveur réputé, Louis Frézin. Son fils, Roger, deviendra professeur aux Beaux-Arts de Lille et sera un peintre célèbre.
Aujourd’hui le lotissement d’Habitations à Bon Marché n’a pas pris une ride. C’était de la bonne construction, solide, faite pour durer. Ces maisons modestes et petites pour l’époque sont devenues suivant les standards actuels plutôt spacieuses. Elles sont bien cotées sur le marché de l’immobilier et ne sont pas données, d’autant plus que situées à 2mn du métro, elles permettent de regagner Paris en moins d’une heure trente. L’estaminet du « Forgeron » et l’atelier de Lois Frézin ont été rasés. Ils ont été remplacés par une résidence de luxe. Désormais, il n’existe plus un centimètre carré qui soit constructible dans la rue. Il ne passe plus grand-chose rue Parmentier, à part les voitures des riverains et ceux qui reviennent du métro « Mons-Sarts ». Dernièrement, la municipalité a effectué un ajustement concernant le nom de la rue. Elle a été féminisée. Antoine a dû laisser sa place à Jeanne, une Résistante monsoise. Sur la première maison de l’HBM qui fait l’angle. Il y est écrit : « Parmentier Jeanne, Résistante des deux Guerres mondiales ».