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Francis Pagnerre, 1934 – 2021
Francis Pagnerre, le petit-fils de l’architecte Gabriel Pagnerre, nous a quitté le 12 mars 2021. Sa famille avait été marquée par la fin de vie de l’architecte, malade, incapable de travailler, dans le plus total dénuement. Elle avait tiré un trait sur l’épisode. Francis Pagnerre n’a redécouvert son grand-père qu’à la fin des années 2000. Depuis cette date, bien qu’habitant la Haute-Savoie, il ne manquait jamais de faire le voyage vers la métropole lilloise, dès qu’un événement concernant son grand-père était annoncé.
Si Internet n’avait pas existé, Francis Pagnerre aurait probablement perdu le fil de son histoire familiale. En juin 2009, il décide de construire son arbre généalogique. « Quand j’ai écrit le mot Pagnerre et que j’ai appuyé sur le bouton. Je suis tombé sur le blog et alors, j’ai tout vu : son portrait, les maisons, les intérieurs et les vitraux. J’ai tout lu : sa vie, son oeuvre, tout ce qu’il avait fait. Cela a été l’émotion de ma vie», , déclarait-il quelques mois plus tard, en décembre, alors qu’il avait programmé la visite du « Vert Cottage », l’une des anciennes résidences de son grand-père. Quand il avait parlé de cette visite à sa maman, alors âgée de 97 ans elle lui avait dit : « Tu vas visiter la maison de ton grand-père ? Quel homme charmant ! Ce qu’il était drôle ! Qu’est-ce qu’il a pu nous faire rire ! ».
La visite de la maison, pour Francis et son épouse, Monique, avait été un enchantement : « J’admire tout ce qu’il a pu faire… La beauté et l’harmonie qui se dégage. La joie aussi. Tout ce qu’il a imaginé est puissant et joyeux. C’est une maison qui lui ressemble. Je suis persuadé qu’il est là, quelque part, parmi nous. Ce retour vers mes racines, c’est le grand événement qui manquait à ma vie. »
Depuis cette date, le couple néo-savoyard a été de toutes les manifestations organisées en souvenir de l’architecte. Ainsi en septembre 2014, à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, dont Francis était l’invité d’honneur, il avait participé à un grand périple, en bus dans la métropole, à la recherche des constructions de son aïeul. On avait ainsi pu visiter le cinéma le Mondial de Wazemmes, la maison du Peuple d’Halluin ou encore les petites maisons pleines de charme de Flers, devenue entre-temps un quartier de la commune de Villeneuve-d’Ascq… sans oublier, bien entendu, les belles « Bourgeoises » de Mons-en-Barœul, Lille et la Madeleine. Il y avait aussi ce jour-là une exposition dans la salle du Trocadero. Le moment d’émotion a probablement été l’instant où, en compagnie du maire de la commune, Rudy Elegeest, Francis a découvert une plaque dédiée à l’architecte, apposée, avenue du Trocadéro, à l’entrée du parc Gabriel Pagnerre. Au fil de ces visites, des correspondances régulières, via e-mail, avec tous ceux qui s’intéressaient au sujet, Francis était devenu une sorte de citoyen d’honneur de la commune et même un ami de ceux qui partageaient les mêmes centres d’intérêt. Francis était généreux. Il avait fait don de la plupart des objets appartenant à grand-père à l’association monsoise Eugénies. Il était plein de vie, drôle et convivial et aimait partager les instants de la vie qui passe. Finalement, il ressemblait beaucoup à songrand-père dont il avait hérité, les mêmes yeux bleus.