Christian élève ses abeilles… en ville… au cimetière

J’ai testé pour vous une séance d’initiation à la vie des abeilles

J’ai testé pour vous une séance d’initiation à la vie des abeilles

Sale temps pour les abeilles : l’utilisation massive de produits agricoles diminue chaque année leur population. Depuis 1995, où, en France, les insecticides-néonicotinoïdes ont fait leur apparition, environ 300 000 ruches ont péri chaque année. La production de miel française a été divisée par deux en 20 ans. D’autres dangers guettent aussi les insectes pollinisateurs : la pollution à l’ozone qui empêche les butineuses de faire la différence entre les espèces de fleurs, lesherbicides qui détruisent la flore intestinale, et rendent les abeilles vulnérables à toutes sortes de maladies. Cette Saint-Barthélemy des abeilles est tellement préoccupante que, même le Conseil de l’Europe s’en est ému. Il craint que la disparition des insectes pollinisateurs n’ait « un impact sur nos écosystèmes et notre biodiversité », ajoutant même, horrifié, « Ces diminutions pourraient entraîner des pertes dans le rendement agricole ». Affreux ! Dans ces conditions, trouver un élevage d’abeilles à la campagne et à plus forte raison en ville, n’a rien d’évident. C’est un peu comme « chercher un dard dans une botte de foin ». Pourtant, j’ai pu en trouver un ! Où ? Au cimetière de Mons-en-Barœul ! 

“ Les abeilles vivent au cimetière… « 

C’est là que je découvre Christian, mon mentor, pour partir à la découverte de ces petites bêtes. Christian ne plaisante pas avec la sécurité. Se faire piquer n’est pas sans inconvénients. Un dard d’abeille qui traverse votre épiderme peut vous faire très mal et vous rendre très malade. Dans certains cas – heureusement très rares – il peut même provoquer un choc anaphylactique : une urgence médicale absolue. Il y a, en France, environ 15 décès par an qui sont dus à une piqûre d’abeille. Ce n’est pas beaucoup ! Mais, Marie-Hélène, l’épouse de Christian, piquée par une abeille l’an dernier, n’a dû sa survie qu’a un concours de circonstances extraordinaires. Après le récit de cette aventure, on n’a pas envie de faire le malin ! Il faut veiller à porter des chaussettes et des chaussures couvrantes, puis on enfile une combinaison qui ressemble à celle d’un cosmonaute. Il faut bien zipper et scratcher l’ensemble, enfiler des gants montants et on est fin prêt. Surtout, il faut veiller à ce que la partie la plus vulnérable : la grille transparente qui masque le visage soit bien éloignée de la peau. Pour limiter l’agressivité des insectes, Christian enflamme des brindilles naturelles à la lampe à souder.  Elles vont produire de la fumée, ce qui va permettre d’intervenir. Quelques bouffées, et on ouvre la ruche. Elle est composée de casiers dans lesquels s’organise la vie des abeilles.

 » Une ruche, c’est 50 000 ouvrières « 

Une ruche, c’est environ 50 000 ouvrières fédérées autour de leur Reine. Certaines vont nourrir les larves (couvains) tandis que d’autres vont défendre l’entrée des visiteurs plus ou moins bien intentionnés. Evidemment, ce qui intéresse les humains c’est la récolte du nectar qui va se transformer en miel un aliment très riche et excellent pour la santé. C’est tout à fait passionnant d’observer ces petites bêtes et leur organisation si remarquable. Mais il faut faire très attention. L’une des gardiennes m’a piqué au menton. Coller l’œilleton de l’appareil photo à la grille de protection, n’est pas sans risque. Je conseillerais à mes collègues photographes d’utiliser plutôt en pareil cas le moniteur externe de l’appareil de prise de vues. Au bout d’une heure, il n’y avait plus trace de la piqûre.

Observer une ruche en direct est un privilège qui ne se présente pas tous les jours. Mais, s’intéresser à la vie des abeilles et surtout à leur survie est une nécessité. Elles permettent la pollinisation des plantes à l’entour, concourent à la biodiversité. De leur préservation dépend l’avenir de la race humaine.

                       

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Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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