La Vieille-Bourse de Lille, plusieurs siècles d’Histoire

La Vieille-Bourse de Lille, plusieurs siècles d’Histoire…

La Vieille-Bourse de Lille, plusieurs siècles d’Histoire…

La Vieille-Bourse de Lille, plusieurs siècles d’Histoire

La Vieille- Bourse est un fleuron de la Grand-Place, centre de la ville depuis un plusieurs siècles. Aujourd’hui, elle garde un rôle important pour le commerce et le tourisme. 

La Grand-Place des origines de la capitale des Flandres

était bien plus grande que celle d’aujourd’hui. C’était un endroit boueux appelé « place du Marché ». Plus précisément, cette place servait de lieu de rencontre pour les manifestations les plus diverses. Elle accueillait les tournois, elle faisait office de Bourse en plein air, elle était l’endroit de tous les évènements festifs ou religieux. Au milieu du XVIIe siècle, le Magistrat (l’équivalent de la Municipalité) va prendre une décision qui va changer la physionomie du centre-ville. La cité est florissante. Son marché est le plus réputé pour l’importation de la laine anglaise. Ses teinturiers et ses tisserands passent pour produire les meilleurs draps d’Europe. La ville est en pleine expansion.

Malgré cette situation favorable, les marchands, négociants et courtiers travaillaient dans des conditions lamentables. Ils avaient pris l’habitude de se regrouper dans un coin de la place, près d’une fontaine (désignée comme fontaine au change), en plein air. Le réchauffement climatique n’était pas à l’ordre du jour et les journées de travail de ces financiers étaient très rudes… surtout l’hiver. Les villes concurrentes avaient depuis bien longtemps investi dans une bourse couverte (Anvers, 1531, Londres 1566, Amsterdam, 1608). Les représentants locaux de la finance avaient déjà, à cette époque, l’oreille des élus. La construction d’une bourse, en plein centre, n’était pas seulement bonne chose pour les échanges et le commerce, c’était aussi l’occasion de réaliser un programme immobilier de prestige, excellent pour les finances de la ville. 

La Vieille-Bourse de Lille, plusieurs siècles d’Histoire

C’est ainsi que nait ce projet d’un bâtiment formé par 24 copropriétés mitoyennes comportant chacune, un commerce, un atelier et un logement. C’est un bel investissement, mais il est largement remboursé, avec, en plus, d’importantes dividendes. Ainsi, en 1651, le Magistrat Lillois formule à Philippe IV d’Espagne qui, à l’époque, a autorité sur la ville, une requête de « faire bâtir un carré qui seroit beau et spacieux, une bourse à usage des marchands qui seroit enclose de plusieurs belles maisons à l’endroit où est présentement la fontaine au change ». 

Le roi Philippe, bon Prince, donne son accord aux bourgeois de Lille.

C’est Julien Destré, maître ingénieur et architecte de la ville depuis 1642 qui est chargé d’établir les plans et de présenter différents projets pour le nouvel immeuble. Il rédige le cahier des charges définissant les « conditions pour les vingt-quatre maisons qui se doivent ériger aux quatre fronts du carré de la Bourse.»  L’architecte est particulièrement vigilant quant à la solidité et la sécurité en cas d’incendie de chacune des maisons formant le quadrilatère de l’immeuble. Les propriétaires et leurs maîtres d’œuvre doivent ériger leurs murs mitoyens de concert « sans que l’un se puisse notablement avancer plus que l’autre, afin de tout mieux les unir et les tenir à niveau de toutes parts ». 

La Vieille-Bourse de Lille

L’immeuble entamé au printemps 1652 est achevé en octobre 1653. Malgré cette rapidité d’exécution, il est en tous points remarquable. Destré était un ancien fabricant de meubles (escrigner .) C’est peut-être ce qui explique le soin avec lequel il va décorer les façades de son nouvel immeuble à la manière d’un coffre précieux. En même temps, le baroque est à la mode dans les autres villes flamandes telles qu’Anvers et de nombreuses publications spécialisées proposent des motifs ornementaux dont certains seront reproduits pour rehausser la façade de la Bourse de Lille.  L’architecte et les échevins peuvent-être fiers de leur œuvre. Elle n’a qu’un inconvénient c’est qu’elle coupe l’ancienne place du marché en deux. D’un côté, se trouve la petite place (où se trouve l’actuel opéra) et de l’autre… la grande place, ce qui est un paradoxe car, en réalité, cette place est plus petite qu’avant ! 

La Vieille-Bourse de Lille

C’est de là que vient son nom, « Grand-Place » qu’elle va le garder jusqu’à nos jours.

Ce bâtiment, de la nouvelle bourse, érigé au milieu du XVIIe siècle s’appelle aujourd’hui Vieille-Bourse, à cause d’une autre bourse, construite en face, au début du XXe siècle. Aujourd’hui, le bâtiment est quasiment dans l’état qui fut le sien en 1653. Très dégradé dans les années 1840, privé de ses sculptures et ornementations effacées par le temps, sous l’impulsion de Frédéric Kuhlman, président de la Chambre de commerce de Lille, il fut rénové de fond en comble. Une nouvelle inauguration eut lieu 23 septembre 1853, en présence de l’Empereur, Napoléon III. Ces travaux, un siècle et demi plus tard, devront être renouvelés. A la fin des années 1980 un nouveau programme de rénovation va redonner au lieu son lustre d’antan. Il est à noter que ce bâtiment a gardé sa fonction des origines de commerce de proximité. Les échoppes faisant face à la Grand-Place, s’y pressent, en rangs serrés. La Vieille Bourse est l’un de ces bâtiments exceptionnels, qui fait du centre de la capitale des Flandres un lieu touristique plébiscité par de nombreux visiteurs étrangers.

Bibliographie : Lille, la maison et la ville, Didier Joseph-François

La rénovation de la vieille bourse en photos

La « Vieille Bourse » de Lille, portraits croisés, 1840-2020

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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