L’école Rollin, après la seconde Guerre mondiale

L’école Rollin, bâtie à la fin du XIXe siècle va accueillir l’essentiel des garçons du bourg historique, jusqu’en 1957 où, le premier programme de construction de la ville nouvelle, va permettre d’ériger l’école Guynemer. Elle remplacera l’antique établissement scolaire.

Devant l’école Rollin,au début du XXe siècle

En 1879, le Conseil municipal d’Alexandre Delemar décide de doter la commune de Mons-en-Barœul d’une mairie et d’une école, dignes de ce nom. Route de Roubaix (actuelle rue du général de Gaulle), il existe encore plusieurs parcelles non bâties. La mairie jette son dévolu sur un champ qui communique à la fois avec la route de Roubaix et la rue de l’Église (actuelle rue Rollin). Le double bâtiment est confié au cabinet d’architecture Mahieu, de Lille. Les travaux sont menés tambour-battant. Ils seront achevées en 1880. En 1929, le bâtiment est déjà désuet. Le maire de l’époque, Émile de Goedt décide de sa rénovation. Il fait équiper l’école d’un chauffage central au gaz. Cette arrivée du gaz de ville dans la commune, depuis l’usine de Wazemmes, explique en grande partie l’implantation des « belles demeures » et des maisons bourgeoises tout au long de cette route de Roubaix où serpentait la canalisation principale.

Plan de 1879

L’entrée de l’école se trouve au milieu du bâtiment. On accède ainsi à un couloir perpendiculaire. Il est garni de portemanteaux pour les bérets, les casquettes, les par-dessus. Il longe les deux classes du rez-de-chaussée. À l’étage, ce sont deux autres classes réparties de la même manière. À l’intérieur, bureaux de bois avec pupitres inclinés, encriers de porcelaine remplie d’encre violette, cartes de géographie au mur et tableau noir qui prend toute la largeur d’un côté de la classe. Le maître est toujours vêtu de la même blouse grise. Pour les enfants, la couleur peut varier pour les « pare-poussière » des enfants (comme on les désignait), suivants l’imagination des mamans et les tissus disponibles à la maison. Le samedi après-midi, une fois sur deux, les élèves reprennent le chemin de l’école à l’occasion de la projection de cinéma. Dès les années 30, les écoles publiques de la commune avaient fait l’acquisition d’un projeteur, un outil excentriquement moderne pour l’époque !

La rue du général de Gaulle, derrière l’école

Si les parents des enfants de ce quartier plutôt bourgeois du centre, préféraient l’école privée Saint-Honoré de la rue Florimond Delmer, en revanche, ceux des quartiers éloignés, la Chapelle, la Guinguette et même ceux des communes voisines, Moulin Delemar, Saint Ghislain, faisaient le trajet quatre fois par jour car, à cette époque, il n’existait pas encore de cantine. En 1957, l’école est désaffectée au profit de l’école Guynemer, construite dans la foulée du quartier des Sarts, le premier grand ensemble de la Ville nouvelle. En 1986, le bâtiment sera démoli pour y ériger en lieu et place une salle des sports et un restaurant scolaire.

Source :

Texte de René Desmytter, édité dans le bulletin Histo – Mons n° 40, précieusement conservé par Jean Cnudde, le fils de l’ancien directeur de l’école Rollin.

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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