On a retrouvé la pendule de l’ancienne mairie, 59370

On a retrouvé la pendule de l’ancienne mairie, 59370

Depuis des temps immémoriaux une pendule monumentale ornait la façade de l’ancienne mairie, au 108 de la rue du général de Gaulle. Il y a peu, cette pendule s’est arrêtée, puis a mystérieusement disparu.

La pendule était un repère pour ce quartier du Haut-de-Mons. Elle donnait l’heure aux riverains… à ceux qui, jadis, prenaient le tramway, ou à ceux qui, aujourd’hui, attendent le bus . La vieille pendule fait partie de l’ADN des très vieux Monsois « J’ai 92 ans et j’ai toujours connu cette pendule », témoigne Alex Wilson, qui a toujours habité Mons. La pendule de l’ancienne mairie est une horloge électrique Brillié, modèle 1950. Sa grande sœur des années 1920 lui ressemblait beaucoup à tel point que personne n’a jamais remarqué la substitution. Qui donc avait bien pu emporter la pendule ? Grâce à un informateur bien informé nous avons pu retrouver l’endroit où s’était cachée la vieille horloge. Elle n’était pas bien loin… quelque part du côté de la rue Henri-Poissonnier, chez Francis Mascart.

Francis est un ancien ingénieur militaire. Sa spécialité n’était pas vraiment la réparation des pendules. Il s’occupait plutôt des radars de l’Armée de l’air. Mais qui peut le plus, peut le moins. Depuis que cette satanée pendule s’était arrêtée sur onze heures moins le quart, le maire de la commune ne pouvait plus se rendre du côté du Haut-de-Mons sans être assailli de questions :« Alors, monsieur le maire, quand allez-vous faire réparer la pendule ? » La mairie était bien démunie. La société Brillié a fermé ses portes depuis 1987. Il n’existe plus de pièces détachées pour cette technologie des pendules électriques qui a fait son temps. 

C’est ainsi que Francis a eu l’idée de proposer ses « bons offices ». « Il s’agit d’un vieux système qui fonctionne avec un balancier contrôlé par un dispositif électromagnétique : quasiment irréparable aujourd’hui », explique-t-il. « J’ai eu l’idée de le remplacer par un dispositif électronique moderne, avec un quartz, qui ferait avancer les aiguilles de la même façon mais qui serait beaucoup plus précis. » L’horloger improvisé s’est mis au travail et a dessiné les plans de son prototype. Il s’agit essentiellement d’une carte comportant une vingtaine de composants et de circuits imprimés. Coût de l’opération : environ 200 Euros ! L’inconvénient c’est qu’il faut faire venir tout ce matériel de Chine, ce qui peut prendre un bon mois, voire plus ! Dès que tout sera sur place, Francis se mettra au travail. Il est confiant : « Il n’y a pas de raison que cela ne marche pas ! » Il a même prévu d’améliorer le système par rapport à l’existant. La carte sera reliée à un boitier de commande permettant de remettre, si besoin, la pendule à l’heure. Le cadran sera rétroéclairé par des LEDs dont l’allumage pourra être régulé selon la saison, grâce au même boitier. Francis Mascart pense pouvoir être opérationnel vers la mi–décembre. Si tout va bien, la mairie aura sa pendule pour Noël !

La pendule Brillié

Elle fait partie de la mémoire collective des Français. Apparue dès les années 1900, elle va quasiment traverser le siècle. On la trouve dans la plupart des clochers des églises des villes et des villages de France. Surtout, c’est la pendule de Gare avec sa grande aiguille qui avance d’une minute à la fois avec un bruit sourd, qui a retenu l’attention des voyageurs. La pendule porte le nom de son créateur, Lucien Brillié, 1865-1911 qui fonda une entreprise pour commercialiser son invention. La pendule électrique était bien plus précise que son ancêtre mécanique. En 1933, La Société Brillié crée la première horloge parlante diffusée sur ODEON 84.00. Elle est aussi à l’origine de la remise à l’heure automatique sur les signaux de la TSF. Dès 191O, un ancêtre de l’engin existait à la Tour Eiffel. Il a fonctionné jusqu’en 1934. Le principe de fonctionnement est celui d’un balancier à moteur animé au moyen de l’énergie électrique. L’invention du quartz va rendre cette technologie obsolète. L’entreprise Brillié fermera ses portes en 1987.

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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