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Portraits croisés : l’Avenue Marc-Sangnier (59370), 1988–2021
L’avenue Marc-Sangnier vit une journée particulière.
Nous sommes un samedi, le 16 avril 1988 pour être précis. La population monsoise attendait ce jour depuis longtemps pour assister au spectacle. Il est gratuit… à première vue ! Mais, le gros nuage de poussière amiantée, façon 11 septembre 2001, n’est pas excellent pour les poumons de tous ces spectateurs, hommes, femmes et enfants. Mais, en 1988, l’amiante, on ne sait pas encore ce que c’est ! Ils sont tous venus assister au grand show de la démolition de « La Manivelle », le plus gros immeuble de la ZUP. Il s’agit d’un véritable symbole : 170 m de long, 33 m de haut, 11 étages, 216 logements construit pour 800 personnes. Cette Manivelle symbolise la frénésie de construction des années 1960 ! La municipalité veut tirer un trait sur l’époque des Grands Ensembles. Sur la façade de La Manivelle on a affiché une banderole : « La ZUP, C’est fini ». Ce samedi là, dans l’après-midi, on a entendu une énorme explosion. L’immeuble c’est soulevé d’une cinquantaine de centimètres avant de se s’affaisser sur lui-même et de disparaître dans un énorme grondement. Cet immense paquebot de 25 000 tonnes, n’était plus soudain qu’un tas de gravats, inanimé.
Désormais, cette même avenue Marc-Sangnier est la fierté le municipalité monsoise.
On dit d’elle qu’elle constituerait un « écoquartier ». Elle est arborée et équipée des parcs de jeux tandis que la vitesse de la circulation automobile y est drastiquement réglementée. L’avenue a même obtenu, en 2016, une « Victoire du paysage », un trophée qui récompense les aménagements remarquables ! Ce quartier de l’avenue Marc-Sangnier bénéficie aussi, comme neuf autres quartiers de la vaste Métropole Européenne de Lille, du Nouveau Plan National de Rénovation Urbaine (ANRU 2). On a pratiqué quelques ouvertures dans les immeubles qui bordent l’avenue. On a abattu certains arbres et on en a replanté d’autres. On a voulu faire en sorte que l’endroit présente une esthétique agréable et soit un lieu de loisir et de promenade, Au pied des immeubles, qui, pour leur quasi-totalité, ont été rénovés, l’avenue, reste un axe automobile routier important de circulation entre Marcq-en-Barœul et Villeneuve-d’Ascq. Au départ de la constitution de la nouvelle ZUP de Mons, son concepteur, l’architecte-urbaniste Henri Chomette, avait fait de cette avenue Marc Sangnier l’un des axes structurants de ce nouveau quartier, sorti de nulle part, tandis que l’autre, perpendiculaire, est l’avenue Robert Schuman, où est situé désormais le nouveau centre de la ville.