Where we discover that “God save the Queen”, the British’s anthem , is a French creation… and a little bit Italian too ! Shocking ?

Where we discover that “God save the Queen”, the British’s anthem , is a French creation… and a little bit Italian too ! Shocking ?

Louis le XIVe, dit le Roi-Soleil, au moment des faits.

Parfois, la recherche historique conduit à des surprises étonnantes ! Ainsi, lorsqu’en 2017, les élèves de 6ème C du collège Lacordaire de Mons-en-Baroeul, se mirent en tête de découvrir l’origine de l’hymne britannique,  « God save the Queen », ils firent une intéressante découverte.

Il y a toujours beaucoup à apprendre d’un plus petit que soi.

A l’aide de L’Internet, les élèves, ont exploré la piste des origines du « God save the Queen ». L’hymne leur était très familier. Ils le chantaient à tout bout de champ ! Mais, ils en ignoraient l’Histoire ! Leurs recherches vont les conduire à l’époque du Roi-Soleil, Louis le XIVe… très précisément, l’année 1686. Cette année-là, la France tremble pour la vie de son Roi. Un vilain abcès s’est infecté. Le Monarque s’étiole. Des cierges brûlent dans toutes les églises du royaume, sans grand espoir d’être entendus par la miséricorde divine. Le Roi-Soleil était très batailleur. Dès l’an 1667, il s’était lancé dans une guerre de conquêtes territoriales… dans les Flandres et dans les Pays-Bas. Au mois d’août, il se saisit de la ville de Lille où il construit sa plus imposante Citadelle. 

Le Monarque et son état-major, sur les hauteurs de Fives, devant Lille assiégée en 1667.

Mais les princes hollandais soutenus par les troupes anglaises du Duc de Marlborough lui donnent du fil à retordre. Le Roi, loin de son Versailles douillet, est toujours par monts et par vaux. Le carrosse royal sillonne en permanence les routes du Nord. Elles sont, à vrai dire, très peu « carrossables ». On peut même dire de ce moyen de locomotion qu’il est plutôt « tape-cul » ! C’est ainsi qu’une plume dépassant malencontreusement d’un coussin du carrosse royal aurait piqué l’auguste derrière, provoquant une infection. Le mal dégénère bientôt en fistule. Le Roi est à l’agonie ! En tous cas, c’est une version ! L’autre, c’est que le Roi pratiquait sans modération l’usage du clystère dans des conditions sanitaires déplorables ! La belle affaire ! Cela ne change rien au résultat ! L’heure est grave ! Il faut sauver le Roi ! Le seul espoir est à chercher du côté de la chirurgie. Mais les chirurgiens prêts à opérer le Monarque ne se bousculent pas au portillon. L’opération est plus que délicate et, en cas d’échec, l’homme de l’Art a toutes les chances d’être mis à mort. C’est Charles-François Félix qui accepte de courir le risque.

L’instrument de chirurgie, fabriqué selon les indications de Charles-François, avec lequel sera opéré le Roi Louis XIV.

C’est un « barbier-chirurgien ». Au moyen-âge, la chirurgie s’enseignait dans les Facultés, dirigées par des ecclésiastiques. Les chirurgiens étaient aussi des prêtres. Mais voici que l’Eglise interdit cette pratique à tous ses membres. Cette décision ouvre un nouveau marché à la profession des barbiers. Elle se saisit aussitôt de ce créneau profitable. Après tout, leur science des instruments tranchants et la précision de gestes leur conféraient une certaine légitimité.

Charles-François prend son temps.

Il fait fabriquer, sur mesure, un bistouri dont la forme est tout spécialement étudiée pour opérer la fistule du Roi. Il lui aurait dit : « Sire je m’inquiète un peu, car l’opération que je vais devoir faire est cruciale. » Ce à quoi Louis lui aurait répondu : « Entraînez-vous, Félix, mes galères et mes prisons vous sont ouvertes ». Félix s’entraîne… d’arrache-pied, et le grand jour arrive. Pour soutenir le Roi, Madame de Maintenon a mis toutes les chances de son côté. Elle a fait écrire un hymne, composé par Jean-Baptiste Lully, (un compositeur italien, très en cour à Paris à l’époque de Louis XIV) et dont le texte est dû à la plume de Madame de Brinon, supérieure de la Maison royale de Saint-Louis. 

« Grand Dieu, sauve le Roi

Longs jours à notre Roi

A lui la victoire

Bonheur et Gloire

Qu’il ait un règne heureux

Et l’appui des cieux »

Ce texte, accompagné de sa musique, est du plus bel effet. L’opération dure trois heures. Pendant tout ce temps, les demoiselles de Saint-Cyr, qui sont sous l’autorité directe de Madame de Brinon, vont exécuter en boucle l’hymne franco-italien. Puissance de la musique, habileté de Charles-François Félix, ou miséricorde de Dieu ? En tous cas l’entreprise est un franc succès : en novembre 1686, on peut annoncer que le Roi est sauvé ! A chaque fois que celui-ci rendra visite à la Maison Royale de Madame de Brinon et aux dates anniversaires de l’évènement, les demoiselles de Saint-Cyr interpréteront cet hymne beau et puissant… aux pouvoirs quasi-miraculeux. C’est ainsi qu’en 1714, Georges-Friedrich Haendel, de passage à Paris, assiste à une exécution de l’hymne du Roi. C’est un Allemand, mais c’est aussi le musicien officiel du Roi d’Angleterre. D’oreille, il prend en note la partition et se fait griffonner le texte par un spectateur obligeant. De retour en Angleterre, il se le fait traduire par un moine écossais qui maîtrisait tout autant la langue de Molière que celle de Shakespeare. Il exécute la pièce devant le roi, Georges Ier, en se gardant bien de dire qu’il n’en est pas l’auteur. C’est un tabac ! le Roi décide derechef d’en faire l’hymne de la nation anglaise. 

Qu’importe qui l’a écrit ! C’est un beau morceau, chargé d’émotion et de beauté. On peut même dire que c’est une pièce « majestueuse » ! Ce « God save the Queen », King ? Roi ? composé par un Italien, écrit par une Française, traduit par un Ecossais, popularisé par un Allemand, serait parfait pour servir d’hymne européen. Il remplacerait avantageusement cet extrait de la IXe Symphonie de Beethoven qui n’est pas ce que ce compositeur a fait de mieux.

Un peu de Culture…

La Citadelle de Lille : plus de trois siècles d’Histoire de France, I/II : 1667 – 1792

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

Publications: 379

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