Le « Big Jubilee » de Platine de la reine Elizabeth II, Collège Lacordaire, 59370

Le « Big Jubilee » de Platine de la reine Elizabeth II, Collège Lacordaire, 59370

Dans la cour du collège, photo Alain Cadet

Invité par Christophe Baudry

le professeur d’anglais qui coordonne l’évènement, me voici arrivé en ce début février de l’année 2022 dans la cour du collège. Le sujet de mon reportage colle à l’actualité de la Grande-Bretagne. En effet, il y a juste 70 ans, le 6 février 1952, la Reine Elizabeth accédait au trône, succédant à son père, Georges VI, qui venait de décéder. Elle n’avait que 25 ans. Ces 70 ans de règne, de Queen Elisabeth, c’est le record absolu de longévité d’un monarque pour cette famille royale qui préside à la destinée du Royaume depuis 1603, date où Jacques VI fut le premier roi, à la fois de l’Angleterre, de l’Ecosse et de l’Irlande. Cela mérite sans conteste une inscription sur le Guinness Book des records dans la catégorie « hors-concours » !

Pendant l’éxécutionde l’hymne, le professeur, Christophe Baudry, bat la mesure à l’aide d’un drapeau anglais. Photo, Alain Cadet

Les élèves sont tous déjà là !

Ils ont en main le drapeau tricolore de l’Union Jack. On les sent très excités. On ne célèbre pas le Jubilé de la reine d’Angleterre tous les jours et l’évènement n’est pas prêt de se reproduire. « Bonjour Monsieur » me glisse l’un d’entre eux, déclenchant d’autres réactions : « Comment allez-vous Monsieur ? » ; « Cela faisait longtemps qu’on ne vous avait plus vu ! » Forcément, avec le Covid qui rôde sournoisement, mes visites au Collège se sont faites rares. Ils sont polis et sympas, ces élèves de Lacordaire ! Ils sont une raison d’espérer dans un avenir que l’on sent très précaire. Ils n’ont pas l’air bien vieux mais pour m’avoir reconnu, ce doit-être des « anciens » ! Ils réclament « une photo » : groupe de garçons… ou groupe de filles. Ils se serrent les uns contre les autres. On sent que la culture du « Selfie » est passée par là !

Deux jeunes-filles du collège. Photo, Alain Cadet

Je ne suis pas le seul à couvrir l’événement. Il y a aussi, France-Bleu, BFM TV et M6

rien que des représentants de la presse audiovisuelle et… rien que des filles, aussi ! Par rapport à ce que j’ai connu, la profession s’est beaucoup féminisée. Il faut dire que les caméras d’aujourd’hui ressemblent à des jouets en plastique. On pourrait les saisir entre le pouce et l’index. A mon époque, une Bétacam SX, ça pesait 7kg et une Bétanum’, 8. Il se disait que, caméra à l’épaule, le poids était un atout pour la stabilité de l’image. Plus la journée avançait et plus on avait le dos cassé. Le Cadre, c’était surtout un métier d’homme, genre « déménageur »… de préférence. 

La « drôle de caméra qui ressemble à un Smartphone de BFM TV, en action. Photo Alain Cadet

Dans la cour, la scénographie de la journée entame sa première séquence.  Les élèves doivent d’abord chanter « Happy Birthday to you » pour fêter l’anniversaire des sept décennies de règne de Queen Elisabeth puis le «  God save the Queen » qui conclut toujours une manifestation britannique . Ils ont dû recommencer deux fois, à cause des caméras : une prise pour un plan-séquence et l’autre pour réaliser des plans de coupe rapprochés… ce qui permet de rythmer le montage. Les élèves de Lacordaire sont de bonne composition. Ils se prêtent au jeu avec énergie.

Un beau moment de télévision. Photo Alain Cadet

Puis, on remonte dans la classe d’Anglais de Christophe Baudry : trois étages… à pied ! Sportif ! Il en connaît un rayon ce professeur sur la famille royale et ses ancêtres… les élèves également. Tout le monde s’exprime – pour l’essentiel – en Anglais. On passe des diapos et des films dont le couronnement de la Reine qui a eu lieu en 1953 : le premier grand direct de la Télévision française. Cela n’avait été possible que grâce à un émetteur-relais installé au sommet du Beffroi de Lille. Ce fut un grand évènement dans toute la France et les gens se pressaient devant les vitrines de vendeurs de télé pour assister au spectacle. On apprend que bien qu’elle conduisait une ambulance pendant toute la seconde Guerre mondiale elle n’a pas de permis de conduire… de passeport, non plus (tout le monde la connaît), qu’elle aime les chiens et les chevaux. Mais, on n’a oublié de mentionner qu’elle interdisait l’usage de l’ail à la table royale (shocking ?).  Les journalistes présents sont tout ouïe devant autant d’informations. Enfin, ceux qui comprennent l’Anglais … of course !  Elizabeth II et sa famille font partie de la pédagogie du collège. Chaque année, à l’époque des vœux, les élèves écrivent à la Reine. Elle ne manque jamais de leur répondre par le biais de sa secrétaire. Ça fait un certain effet dans les familles ! 

Dans la classe d’Anglais de Christophe Baudry. Photo Alain Cadet

Grâce à ce cours « spécial Jubilé »

on a tout appris sur la carrière exceptionnelle d’Elizabeth. A la fin, les Télés ont voulu interviewer le professeur. Je me suis calé juste derrière la journaliste de M6 qui posait les bonnes questions. Il m’a suffi de prendre en note ce qui était dit : cool ! Le journalisme, c’est facile ! Il suffit de s’installer au bon endroit et d’acheter un carnet à spirales ! 

Je suis bien avec vous, mais il va falloir que je vous quitte. Je dois rédiger un article d’actualité sérieux, relatant l’évènement pour le journal du coin.

Photo accrochée dans le couloir qui mène à la classe.

Version sérieuse… quoi que…

Les élèves du collège privé Lacordaire célèbrent le jubilé de platine de la reine d’Angleterre

Pendant le cours d’Anglais, Photo Alain Cadet

Chaque année, des élèves du collège, adressent leurs bons vœux à la Reine. Mais, en 2022, ils ont pu, transformer l’essai en célébrant le jubilé de platine d’Élisabeth II, comme de véritables petits Anglais.

La Reine Elizabeth II, qui avait accédé au trône le 6 février 1952, est le premier monarque britannique à célébrer un Jubilé de Platine. Auparavant, elle avait fêté l’argent (1977), l’or (2002) et le diamant (2012). Aucun de ses ancêtres n’avait-eu un règne aussi long : le record est battu ! Il aurait été choquant de la part du Gouvernement britannique de ne pas profiter de cette occasion « royale. » Il a décrété quatre jours de festivités dans toutes les villes du Royaume.  Les Sujets de sa Majesté ont été invités à se rassembler entre voisins, lors du “Big Jubilee Lunch”, le dimanche suivant l’évènement dans un repas champêtre ou barbecue…  à condition que la météo le permette. 

 Au collège Lacordaire

on a mis les petits plats dans les grands en servant à la cantine un repas anglais – c’était bien naturel – mais surtout en consacrant toute une journée à cette célébration du jubilé de platine de la Reine. Tous les élèves étaient invités à se rendre en classe en tenue rouge et blanche (couleur du drapeau de l’Angleterre). Avant d’entrer en classe, ils se sont réunis dans la cour, drapeau de l’Union-Jack en main (drapeau tricolore du Royaume-Uni) pour interpréter « Happy birthday to you », suivi du « God save the Queen » : un grand moment !

Dans la cour du collège pendant les hymnes. Photo Alain Cadet

Naturellement, toute la journée, on a continué à parler de l’événement. Ce fut le cas dans la classe de Christophe Baudry, professeur d’anglais et coordonnateur de l’évènement. A l’aide de diapos, de films d’actualité on est revenu sur les circonstances de l’accès au trône de la Reine, en 1952, et sur son couronnement, en 1953, avec de vieilles images de l’histoire de la télévision qui furent en leur temps des séquences d’actualité. Les élèves répondent avec brio – en anglais, de surcroît – et l’on voit qu’ils savent tout sur la famille royale. Ce n’est pas étonnant ! Tous les ans, ils écrivent au moins une fois à Elisabeth, qui ne manque jamais de leur répondre. « Cela fait partie de la pédagogie de projet », explique Christophe Baudry. « C’est ma manière de travailler avec les élèves depuis 12 ans : le cours s’appuie sur des évènements concrets dans lesquels nous nous inscrivons. » Pour ce professeur, ce n’est nullement contradictoire avec l’acquisition du vocabulaire ou de la grammaire de l’Anglais, bien au contraire :« Le cours s’inscrit dans un évènement vécu qui motive les élèves. Lorsque nous pouvons nous rendre en Angleterre ou que des élèves britanniques viennent nous rencontrer, l’anglais devient quelque chose de tout à fait concret. »

Christophe Baudry, dans sa classe. Photo Alain Cadet

Pratique du « jumelage » et pédagogie de l’anglais

Lors de la dernière séquence de jumelage (2019). Photo Alain Cadet

Au collège Lacordaire, l’apprentissage des langues est mis au centre de l’enseignement. En anglais, les opérations de « jumelage » sont des moments forts et festifs.  Le collège monsois est jumelé depuis 2014 avec celui de Stratford-upon-Avon, la patrie de Shakespeare. Les deux établissements sont de dimensions différentes (400 élèves côté français, contre 1600 côté anglais). Mais, la coopération s’est révélée fructueuse les années passées. Tous les ans, un contingent de petits Français et de petits Anglais a traversé le Channel, pour découvrir ce qui se passait de l’autre côté de la Manche.  Les échanges dans le cadre du « jumelage » ont eu lieu cinq années consécutives. Le dernier en date est celui de 2019, où, malgré le Brexit la double migration franco-britannique a pu avoir lieu. Le COVID a interrompu ce bel élan. Les élèves et les professeurs espèrent rencontrer prochainement, à nouveau,  leurs homologues britanniques. Au début, les élèves français étaient très surpris par les uniformes des petits Anglais et Anglaises tandis que les élèves britanniques se demandaient comment il est possible de venir en classe dans de pareils accoutrements. Cette époque est révolue. Mais la rencontre a d’autres attraits : on travaille collectivement au collège et on s’amuse ensemble lors des sorties en ville, où le Lille historique est très apprécié.

La photo officielle du jumelage (2019); Photo Benoît Musslin

Pour aller plus loin…

Where we discover that “God save the Queen”, the British’s anthem , is a French creation… and a little bit Italian too ! Shocking ?

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

Publications: 379

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