Eugène Kwiatkowski peignant une aquarelle

Eugène Kwiatkowski

Eugène Kwiatkowski, de Shangaï à Mons, il a peint la maison natale de Michel Butor

À 60 ans, Eugène qui a dessiné des cloisons mobiles pendant 40 ans, prend sa retraite et décide de vivre sa vie d’artiste.

Eugène Kwiatkowski peignant une aquarelleIl dessine et peint tout ce qu’il voit et enchaîne les expositions en France et à l’étranger. « Rapidement, j’ai été connu », s’étonne-t-il. Je dessine très vite. J’ai fait des études d’architecture à Cracovie en Pologne. Il y une matière incontournable et redoutable aux Beaux Arts : le dessin à la plume. Il faut respecter les proportions, la perspective et surtout il n’y a pas de rature possible. Quand je peins mes aquarelles, je ne fais pas d’esquisse préalable. J’ai le dessin dans ma tête. Je pose les touches de couleurs à toute vitesse et l’image s’organise ».

Eugène Kwiatkowski et l'aquarelle de la maison de Michel Butor

L’an dernier, Eugène a exposé à Shanghai. Il avait montré aux artistes chinois, reçus au Fort Macdonald de Mons en Baroeul, quelques-unes de ses aquarelles. Le directeur des Beaux-Arts de Shanghai était présent. C’est ainsi qu’Eugène a été invité – tous frais payés – au Festival International de l’Art de l’Aquarelle de Shanghai. « Il y avait les plus grands professeurs des écoles de Beaux-Arts chinoises ainsi que les grands noms mondiaux du monde de l’aquarelle », précise-t-il. «J’étais le seul petit Monsois perdu au milieu de ces sommités. J’ai été interviewé plusieurs fois et j’ai eu la surprise, dans ma chambre d’hôtel, de me voir passer en direct à la télévision chinoise. Après, je suis allé à Lushan, dans les Montagnes Jaunes. J’y ai fait une démonstration de réalisation d’aquarelle en direct devant une salle de 2500 étudiants des Beaux-Arts. A chaque fois que je finissais un motif, ils applaudissaient à tout rompre. On se serait cru dans un stade de foot !»

Le dernier exploit d’Eugène est la réalisation de l’aquarelle de la maison natale de l’écrivain Michel Butor. « Quand le Maire m’a fait cette commande, ça m’a fait énormément plaisir qu’on ait pensé à moi pour cet événement exceptionnel. Honnêtement, je ne savais pas qui était Michel Butor. Je suis allé voir sa maison masquée par des véhicules stationnés devant… sous la lumière grise. J’ai essayé d’imaginer comment elle serait sans rien pour la masquer et du soleil et je me suis lancé. C’est une maison magnifique avec une belle façade. À l’intérieur, il y a un une verrière et des vitraux de grande qualité. J’ai surtout aimé le dallage. Il est très simple et en même temps c’est une œuvre d’art. Je suis aussi très fier d’avoir eu le privilège de rencontrer Michel Butor. J’aimerais bien être comme lui si j’atteins son âge. C’est un homme plein d’esprit qui parle posément. J’aime beaucoup le timbre de sa voix et c’est un plaisir de l’écouter. Surtout, il est resté très simple. Il ne se met pas au-dessus des autres : il vit avec les autres et veut partager le même monde. La modestie est une grande qualité. Chez Michel Butor, c’est de la grandeur ».

Alain Cadet

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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