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Jan Willem Kroonen dirige la brasserie monsoise, Heineken, depuis trois ans.
Jan Willem Kroonen est arrivé dans le Nord en février 2010. Auparavant, il occupait les fonctions de directeur de la brasserie de Schiltigheim, en Alsace. Ce technicien de la bière, formé aux Pays-Bas a connu une carrière cosmopolite bien remplie, avant de revenir, pas si loin de chez lui.
La brasserie Heineken est située rue du Houblon (cela ne s’invente pas). Cette année, elle va fêter son 110e anniversaire. Pourtant, elle n’aura jamais été aussi moderne qu’aujourd’hui. « Ce site de la Pilaterie est exceptionnel », confie Jan Willem Kroonen. « Avec ses 25 ha, en plein cœur d’une zone industrielle, il offre beaucoup de possibilités. L’an dernier, nous avons brassé 2,650 millions d’hl de bière de différentes marques pour une capacité de production de 3,5 millions d’hl. » Avec un effectif stable (260 personnes, environ, travaillent sur le site) cette production 2012, comparée aux 2 millions d’hl de l’année 2009, démontre un gain de productivité considérable. Une partie de l’activité alsacienne a été transférée à Mons, dernièrement, tandis que l’outil de production a été modernisé de manière très significative. Ce choix de dynamiser le site de Mons n’est probablement pas sans rapport avec la qualité de l’eau que l’on trouve dans le sous-sol. « En général, on construit les brasseries dans les endroits où l’eau, qu’il est possible de pomper dans la nappe phréatique, est bonne pour la bière. Celle de Mons est parfaite » s’amuse Jan Willem Kroonen.
« Depuis 2008, nous avons investi 30 millions d’euros pour améliorer ce site», poursuit-il « Nous y avons installé une des « ligne boîte » (machine-outil d’embouteillage des bières en boîte) les plus modernes d’Europe. Nous avons aussi automatisé le conditionnement… rationalisé l’ensemble de la production. Il y a sur ce site de la Pilaterie, 14 brassins différents pour 132 références. Nous produisons, bien entendu, la Heineken (qui notre marque) de même que les différentes Pelforth (les bières historiques de cette brasserie). Il n’y a guère que l’Afflighem, qui vienne de Belgique et que nous nous contentons d’embouteiller et de conditionner ici ».
La marque traditionnelle du Nord a connu un regain de popularité ces dernières années : «La Pelforth reste fortement ancrée dans cette région, mais elle est aussi très populaire dans le reste de la France », commente Jan Willem Kroonen. « La bière brune est un produit très original, qui ne ressemble à aucun autre. Elle est très appréciée des connaisseurs »,
Mons n’est pas seulement le plus gros site de production de la marque, en France. C’est aussi le banc d’essai de ses innovations. Il existe un dispositif (intitulé «Inno »), une sorte de laboratoire de recherche appliquée qui, autour d’une chaîne de production en petite série, regroupe techniciens de la bière et ingénieurs. « Nous venons de mettre au point une nouvelle bouteille pour la Pelforth brune, une de nos plus anciennes références », confie Jan Willem Kroonen. « Elle ressemble à l’ancienne mais son dessin est plus affiné. Elle est beaucoup plus légère et son bilan carbone est bien meilleur. Je ne peux pas vous dire la somme que cela représente, mais je peux vous confier que c’est une très grosse somme.» Cet exemple constitue une illustration de la politique de la société qui s’est engagée, mondialement, à respecter autant que possible, l’environnement.
Alain Cadet