Petite Histoire contemporaine de « l’Ancienne Mairie », 59370

Petite Histoire contemporaine de « l’Ancienne Mairie », 59370

L’«Ancienne Mairie » au 108 rue du général de Gaulle est un bâtiment remarquable. A dire vrai, ce ne fut pas la toute première

La vieille mairie en 1900

En 1790, au tout début de la commune, il n’existait pas de mairie.

Le premier maire de l’histoire de ce bourg de sept-cents âmes, s’appelait Pierre-Joseph Salembier. Il était laboureur. Fermes et habitations s’étaient concentrées le long de la route de Roubaix, l’ancêtre de la rue de Gaulle.  Alors, une mairie, pourquoi faire ? Les estaminets, à cause d’un régime fiscal dérogatoire, qui rendaient les boissons alcoolisées bon marché, étaient très nombreux sur cette grand-route de Lille à Roubaix. L’arrière-salle d’un café était un lieu tout à fait adapté pour accueillir le petit conseil municipal post révolutionnaire. L’établissement choisi par l’équipe d’alors s’appelait le café Saint-Martin.  C’était encore le cas en 1830. Le maire de l’époque, Jean-Baptiste Dewas, était cultivateur.  Les riverains du « Saint-Martin » reprochaient au maire sa mansuétude pour les bruits et chants qui s’échappaient de l’établissement jusque fort tard dans la soirée. C’était, en quelque sorte, l’ancêtre monsois du tapage nocturne ! En 1839, la commune fait l’acquisition d’un terrain sur lequel elle fait construire la première mairie ainsi qu’une école avec le logement de fonction pour l’instituteur. Mais, ce local se révèle bientôt exigu.

Plan bleu, 1878

En 1879, la municipalité, dirigée par Alexandre Delemar, charron de son état, fait l’acquisition d’un nouveau terrain. Il va permettre de construire la « Nouvelle Mairie » et, à l’arrière, ouvrant sur la rue Rollin, une école de garçons. En comparaison de la situation antérieure, c’est le grand luxe ! Le bâtiment abrite le confortable logement du secrétaire de mairie (quatre chambres, salle de bain et salon). Les plans prévoient même une cellule de prison à l’arrière du bâtiment !

Dans les années 1920, la municipalité de Gustave Roussiez, ingénieur, organise le bâtiment en mairie moderne et rationnelle avec des guichets d’accueil et des services dédiés aux différentes obligations municipales. Mons-en-Barœul est devenu un bourg de 7 000 habitants. La mairie et sa pendule monumentale rythment la vie des habitants du Haut-de-Mons.  Pendant la Première Guerre mondiale, le rôle de la mairie a été important. Les Allemands avaient dévolu au maire les tâches de collecter de lourds impôts et d’organiser l’hébergement des troupes d’occupation. Méfiants, iIs avaient installé leur bureau de la Gestapo presque en face de la mairie ! Le Fort Mac-Donald, qui servait de prison militaire, était aussi une prison civile pour les habitants de Lille, Hellemmes et Mons-en-Barœul. Les frais engendrés étaient à la charge des municipalités. Si les maires étaient indisciplinés et sabotaient de manière voyante les ordres de l’Occupant, ils pouvaient être envoyés en déportation ! Ce fut le cas dans plusieurs communes du Nord ! Le maire de Mons-en-Barœul de l’époque, Victor Lelièvre a certainement dû « la jouer serrée ».  Ce cabaretier était aussi l’un des fondateurs de la section départementale du Parti Ouvrier Français (l’ancêtre du Parti Socialiste et du Parti Communiste). Il ne devait pas porter les Allemands dans son cœur, mais n’a jamais été inquiété. Pendant la Seconde Guerre mondiale, tandis que le maire Émile De Goedt a la réputation d’être très conservateur, le personnel municipal s’illustre en aidant la Résistance.  Les armes les plus efficaces, collectées par la mairie à la demande de l’Occupant, sont détournées vers le mouvement Voix du Nord tandis que l’on peut y obtenir sous le manteau de faux-papiers !  Le chef de la police municipale, Henri Prévost est aussi le chef de la Résistance locale !

L’« Ancienne Mairie »,  va remplir ses fonctions jusqu’en 1972, date à laquelle elle sera transférée à son emplacement actuel, dans le Nouveau Mons.  Actuellement, l’« Ancienne Mairie » abrite de nombreuses associations. Dans la vieille demeure, on  pratique la gymnastique, le yoga, l’aquarelle et la danse. Elle possède aussi plusieurs salles de réunion. Elle avait même été convertie, un temps, en cantine scolaire !

Sujet voisin :

L’école Rollin, après la seconde Guerre mondiale

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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