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Premier pas du tramway à Lille, l’union fait la force

Projetant de mettre en place un « chemin de fer américain », après avoir longtemps hésité autour de différents projets, les élus lillois vont faire confiance à Charles Marsillon, un ingénieur français, et à Simon Phillipart, un banquier belge, qui ont déjà fait ses preuves dans la construction des lignes de tramway de la ville de Paris : « L’Union fait la Force. »

La toute première ligne de tramway de la ville de Lille va être mise en service en 1874.  C’est l’aboutissement de plusieurs années de réflexion. Le tout premier tramway urbain a vu le jour à New York, en 1832. Cette première ligne reliait Harlem à Manhattan. Elle fut l’œuvre de John Stephenson, un entrepreneur du transport omnibus. Il s’agissait d’un système de véhicules circulant en ville sur des rails classiques tractés par des chevaux.  Quelques années plus tard, il sera perfectionné grâce à un système de rails à gorge rentrante en U. On le doit à un français vivant à NeYork, Alphonse Loubat. En Francei, on appelait cette innovation, « le chemin de fer américain ». Le premier tramway y sera construit dans le département de la Loire. Il est mis en service en 1838. A Lille, dès 1857, en liaison avec la construction d’un nouveau rempart et la restructuration de la ville, on essaye d’imaginer un réseau de transports urbains sur le modèle d’Outre-Atlantique. Différents projets vont les succéder. Le 16 octobre 1872, le conseil municipal de Lille vote le principe d’une construction d’un réseau de « chemins de fer américains » à l’intérieur de l’enceinte de la ville.  Le 30 octobre suivant, l’ingénieur Charles Marsillon présente son projet aux élus.  Il promet la prospérité, « les bénéfices qu’en pourraient retirer pour les industries lilloises et le développement du commerce ».  Le 4 octobre 1873 le conseil municipal de Lille décrète : « Est déclaré d’utilité publique l’établissement d’un réseau de voix ferré à traction de chevaux. La ville de Lille est autorisée à établir lesdites voies ferrées à ses risques et périls. » Marsillon est un bon interlocuteur pour les édiles lillois.  Il a déjà mise en place un réseau de véhicules hippomobiles empruntant la voie ferrée dans la ville de Paris.  

Simon Philippart

Il apporte dans ses valises un partenaire de ses projets parisiens, Simon Phillipart, un financier belge réputé. Le banquier d’Outre-Quiévrain est une garantie financière pour mener ces travaux à terme.  C’est à lui que l’on va confier ce premier projet des tramways lillois. Il fonde la Compagnie des Tramways du Nord (TN) dont le directeur sera Charles Marsillon. Ce premier projet de l’ingénieur français et du banquier belge comporte 12 lignes, numérotées de A à L… soit plus de 30 km de voies, qui assurent le maillage d’une nouvelle forme de mobilité urbaine. Une première tranche de deux lignes sera mise en service le 7 juin 1874.

Pour la suite :

A,B,C,D… le béaba des vieux tramways lillois (1874 – 1875)

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