Rhin et Danube, un symbole de la Ville Nouvelle, 1961-2013, 59370

Rhin et Danube, un symbole de la Ville Nouvelle, 1961-2013, 59370

Rhin et Danube, une immense barre du début des années 1960 a eu des heures de gloire… puis elle est devenue le symbole de la ville que l’on souhaitait voir disparaître. C’était à la fin des années 2013…

La barre Rhin et Danube tirait son nom de l’avenue qui permettait d’y accéder.

C’était le cas général de tous les immeubles du nouveau programme. Il fallait construire vite. Les barres et les tours poussaient comme des champignons. On n’avait guère le temps de se creuser la tête pour trouver des noms originaux. Tandis qu’en 1950, Mons compte 9 000 habitants il atteint son paroxysme en 1976 (pas loin de 30 000 habitants : pratiquement 10 000 habitants au kilomètre carré). Cette situation alerte la nouvelle équipe municipale. En 1979, Marc Wolf (maire depuis 1977) et Jacqueline Osselin (son adjointe) écrivent : « On a simplement entassé les uns à côté des autres les collectifs, barres de 10 étages et tours de 20, à côté des lotissements individuels. On est parvenu à concentrer sur certains secteurs d’à peine 10 ha, 1 500 logements… La ville est malade du béton. » Henri Chomette, l’architecte, père du Nouveau Mons, regrette aussi ce résultat qu’il n’avait pas voulu : « Nous avions décidé une proportion de 75% de logements individuelsLe dirigisme inversa carrément la genèse… », explique-t-il dans une conférence célèbre, donnée à l’école d’Architecture de Lille.  « Comme il n’était pas possible d’augmenter le prix des terrains, il fallut augmenter les surfaces de plancher à vendre. En cours de réalisation, la hauteur des immeubles a été augmentée de 33 %. La place du marché et bien d’autres espaces libres se comblèrent d’immeubles. La proportion des logements individuels est passée de 75 % à 25 % ». 

Rhin et Danube est un bel exemple de la logique de construction des Grands Ensembles dans les années 1960.Le premier permis de construire est déposé en 1961.  Il prévoit un immeuble de 5 étages pour 102 logements. Il est modifié en 1965. Désormais, il passe à 8 étages, pour 127 logements. Finalement, trois ans plus tard, il comptera 140 appartements. Pourtant, les premiers résidents vivent leur nouveau logement comme un immense progrès en comparaison de leurs anciens quartiers vétustes de Lille dont ils sont issus. Ils sont vastes et clairs et disposent de tout le confort moderne. Pour atteindre le centre commercial de l’Europe, où l’on trouve de tout, il suffit de traverser la rue. A l’arrière de l’immeuble on trouve un parc avec des jeux pour les enfants. Il y a même une radio locale qui émet depuis l’intérieur de l’immeuble.  

Mais, dès la fin des années 1970, progressivement, beaucoup des locataires de Rhin et Danube s’en vont.

La crise économique, le chômage, la concentration de la population font apparaître beaucoup de problèmes, souvent dénoncés par les locataires eux-mêmes. L’entretien de l’immeuble est devenu de plus en plus délicat. Les inondations ne sont pas rares. Minés par des champignons, la plupart des appartements des étages supérieurs sont condamnés. En 2004, avec l’accord du bailleur, dans le cadre du programme de L’ANRU, la municipalité décide de remplacer la barre par un programme plus conforme aux conceptions urbanistiques modernes. Il faudra attendrele 20 novembre 2013 pour que débutent les travaux de démolition. Beaucoup de riverains et d’anciens habitants sont venus pour assister au premier coup de dent de la « grignoteuse ». Les travaux se termineront le 24 décembre… juste avant Noël. Rhin et Danube avait vécu…

Les travaux de déconstruction de Rhin et Danube en video :

La première opération de reconstruction :

Retour de manivelle vers le passé : l’implosion de l’immeuble « La Manivelle », ZUP de Mons (59370)

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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