Un projet de consolidation et de mise à niveau du fort Macdonald à l’étude, Mons-en-Barœul 59370.

Un projet de consolidation et de mise à niveau du fort Macdonald à l’étude, Mons-en-Barœul 59370.

L’entrée du fort Macdonald lorsqu’une forêt éphémère le surplombait.

Le vieux fort, fierté des Monsois, est malade.  Mais, un important projet de rénovation est à l’étude. La pérennité du bâtiment devrait être assurée dans les prochaines décennies.

Le fort de Mons-en-Barœul

aussi dénommé « Macdonald », a été érigé entre 1878 et 1880. C’est un ouvrage « Séré de Rivières », du nom du concepteur de ce système de défense du territoire français. C’est un « fort de ceinture » destiné à protéger « le Camp retranché de Lille », poste avancé de défense du territoire, barrant les routes d’invasion.  Les aléas des progrès du matériel d’artillerie et des doctrines militaires vont préserver ce fort des sièges et des combats.  Jugé sans intérêt stratégique, il a été maintes fois menacé de destruction. Au début des année 1980, l’Armée cède le lieu à la Ville qui rénove le bâtiment pour en faire un lieu municipal. Il va abriter, entre autres, le Conservatoire de musique, la Bibliothèque, plusieurs salles de réunion d’exposition et de spectacle un théâtre de plein-air… et même un restaurant. Maisau fil des ans, des arbustes se sont développés sur la pelouse du sommet. Peu à peu, ils sont devenus des arbres de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Leurs racines ont commencé à s’attaquer aux voûtes supérieures du bâtiment. Des infiltrations sont survenues. Des interventions techniques (injection de résines) ont donné des résultats hétérogènes. Très vite on a établi un rapport entre le toit arboré et les dégâts constatés. Les deux voutes d’accès aux cours latérales, très dégradées, ont dû être interdites au public pour des raisons de sécurité. Pour sauver son bâtiment historique, la Ville a dû se résoudre à abattre la soixantaine d’arbres qui surplombait le fort. 

Le chantier d’abattage de mars 2021

Le chantier d’abattage

s’est déroulé pendant la première quinzaine du mois de mars 2021. Après plus d’un an, mis à profit pour étudier les effets de l’opération de déboisage, on possède le recul suffisant pour commencer à prendre les décisions utiles à la sauvegarde du site. Les deux chevilles ouvrières de ce projet municipal de remise à niveau du vieux fort sont Francis Bossut, l’adjoint aux finances et Christophe Lambin, le directeur des services techniques. Ils ont lancé depuis plusieurs mois une première phase d’étude. 

Christophe Lambin et Francis Bossut qui pilotent l’opération.

Au niveau des voutes d’accès condamnées, on a procédé à une opération de « carottage » de la maçonnerie en briques afin de pouvoir évaluer la situation. Si les voutes donnent quelques inquiétudes, les parties de soutènement latérales, puissantes et larges, sont restées parfaitement saines. Pour permettre l’accès aux cours et éviter la dégradation des voutes, la Ville a opté pour un système de contreforts métalliques. Cette solution est beaucoup moins onéreuse que s’il avait fallu revoir toute la maçonnerie. Malgré tout, il s’agit d’un chantier de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Pour pouvoir prendre d’autres décisions, ultérieurement, le fort Macdonald est mis sous surveillance. Des capteurs vont scruter les éventuels mouvements de la structure tandis que d’autres, d’un autre type, pourront renseigner sur l’hygrométrie des voutes, étudiée en liaison avec les épisodes pluvieux.

Les carottes de brique

Ces mesures de sauvegarde ne sont qu’une partie de ce vaste chantier de rénovation à plus d’un million d’euros. La ville entend sécuriser le bâtiment et lui rendre son insularité afin de se prémunir, aux heures de fermeture des visites indésirables. Les passerelles Nord et Sud ont été supprimées mais une nouvelle sera construite, côté Nord, selon un système de tablier abaissant. Surtout, c’est l’ensemble du bâtiment qui sera revu et totalement modernisé. Depuis 1984, il était resté dans son jus.  Des travaux d’isolation thermique et notamment le remplacement des huisseries actuelles par du double vitrage seront effectués dans toutes les composantes du bâtiment. L’accessibilité aux personnes handicapées, Le système de désenfumage, L’électricité, le câblage informatique seront revus et refaits à neuf selon les normes contemporaines.

Tout cela représente un budget conséquent

dont le financement sera assuré par la Ville, la Métropole Européenne Lille et le Département. A l’issue des travaux, le fort modernisé retrouvera toute sa fonctionnalité et on pourra envisager l’avenir avec sérénité. 

Complément d’enquête :

Le fort Macdonald de Mons-en-Barœul (59370), histoire d’une forêt éphémère, IV/IV

Alain Cadet, journaliste
Alain Cadet, journaliste

Il a débuté dans la vie professionnelle comme enseignant. Après avoir coché la case du métier de photographe, il s’est orienté vers la réalisation de films documentaires, activité qui a rempli l’essentiel de sa carrière. Arrivé à la retraite, il a fait quelques films… mais pas beaucoup ! Les producteurs craignent toujours que, passé 60 ans, le réalisateur ait la mauvaise idée de leur faire un infarctus, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent ! La suite a montré qu’ils se sont peut-être montrés un peu trop frileux, mais cela fait partie du passé. C’est ainsi que l’ancien réalisateur – un peu photographe, sur les bords – s’est mis à collaborer avec différents journaux. Il a aussi écrit des livres sur la guerre de 1914 – 1918 où l’image a une place importante. C’est ainsi que dans ce blog, on trouvera beaucoup d’articles sur des peintres ou des photographes anciens ou contemporains, des textes relatifs aux deux guerres, mais aussi des articles opportunistes sur différents événements. Comme les moyens du bord sont très limités, cela a obligé l’auteur à se remettre à la photographie – sa passion de jeunesse – pour illustrer ses textes. Il ne s’en plaint pas !

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